Les fidèles catholiques doivent prendre part au
combat dans la Cité pour tout restaurer dans le Christ
Un éditorial récent de la dernière lettre aux amis et bienfaiteurs du District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (1) commence par cette citation d’Aristote : « L’homme est un animal politique » (2).
Dès la première ligne, l’auteur qui n’est autre que le Supérieur du District de France, l’abbé Benoît de Jorna, indique quelle est la priorité qui est la sienne : démontrer que les fidèles catholiques doivent prendre part au combat dans la Cité pour tout restaurer dans le Christ (Instaurare omnia in Christo, Saint Paul, Eph1,10 et devise de saint Pie X).
« Lorsque le Stagirite (3) affirme que « l’homme est un animal politique », il signifie tout simplement qu’il est nécessairement et heureusement membre d’une Cité, dans laquelle il trouve les conditions de son épanouissement humain. Cette Cité humaine, cadre nécessaire de la vie de l’humanité, a été voulue et créée par Dieu lui-même, en même temps qu’il créait l’homme au commencement ».
[…]
« La première conséquence […] est qu’il nous est à la fois impossible et interdit de nous désintéresser de cette société humaine qui est notre cadre naturel. […] Nous ne pouvons pas nous réfugier, purement et simplement, dans la vie individuelle, familiale, amicale. »
[…]
« La seconde conséquence, c’est que la société humaine, créature de Dieu, doit obligatoirement, comme toute créature, revenir vers Dieu, être orientée vers Dieu, être constituée et fonctionner selon le plan de Dieu. […] Et comme le seul Dieu qui existe est Notre-Seigneur Jésus-Christ, il faut que toute créature, et au premier chef la Cité humaine, soit soumise au règne du Christ-Roi. »
Nous ne pouvons, à Civitas, qu’approuver ce qu’écrit le Supérieur du District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X qui fait ici référence à Quas Primas (4) et lorsqu’il cite très opportunément l’appel de Mgr Lefebvre, le fondateur de la dite Fraternité, nous applaudissons des deux mains à ce rappel essentiel à s’engager en politique (5) :
« Vous qui êtes chef de famille, vous avez une grave responsabilité dans votre pays. Vous n’avez pas le droit de laisser votre pays envahi par le socialisme et le communisme. Vous n’en avez pas le droit ou vous n’êtes plus catholique. Vous devez militer au moment des élections pour que vous ayez des maires catholiques, des députés catholiques et qu’enfin la France redevienne catholique. Ce n’est pas faire de la politique cela, c’est faire de la bonne politique, la politique comme l’ont faite les saints, comme l’ont faite les papes qui se sont opposés à Attila, comme saint Rémi qui a converti Clovis, comme Jeanne d’Arc qui a sauvé la France du protestantisme. Si Jeanne d’Arc n’avait pas été suscitée en France, nous serions tous protestants ! C’est pour garder la France catholique que Notre-Seigneur a suscité Jeanne d’Arc, cette enfant de 17-18 ans, qui a bouté les Anglais hors de France. C’est de la politique cela aussi ! Alors, oui, cette politique nous en voulons, nous voulons que Notre-Seigneur Jésus-Christ règne. Vous l’avez chanté tout à l’heure, « Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat ! ». Est-ce que ce sont des mots ? Seulement des mots ? Des paroles, des chants ? Non ! Il faut que ce soit une réalité. Chefs de famille, c’est vous qui êtes responsables de cela, pour vos enfants, pour les générations qui viennent. Alors, vous devriez vous organiser, vous réunir, vous entendre pour arriver à ce que la France redevienne chrétienne, redevienne catholique. »
Le constat est posé ; il est clair ; il est fort. C’est bien, c’est très bien, mais il reste pour de nombreux pères catholiques à franchir le pas de l’action, celui de l’engagement.
Ainsi qu’en conclue l’auteur de cet éditorial, pour agir sainement en politique aujourd’hui il « faut, sans doute, inventer des formes d’actions inédites qui réussissent à « passer entre les gouttes », à profiter des failles du système, à contourner les murailles qui veulent nous empêcher d’agir pour le Christ. Soyons inventifs, soyons intelligents, soyons audacieux. »
Des formes d’actions inédites, inventives, audacieuses, intelligentes que Civitas, depuis des années, avec fidélité et constance, a engagé cherchant la moindre faille pour faire entendre le message d’une société saine et chrétienne :
- En obligeant l’État à respecter notre droit à la messe ;
- En obtenant de pouvoir manifester « religieusement » par la récitation du chapelet sur les places et devant les églises ;
- En faisant condamner la république pour ces atteintes à la liberté d’enseignement ;
- En défendant publiquement pour l’honneur du Christ-Roi bafoué par des pseudos artistes anti-catholiques ;
- En manifestant, semaine après semaine, contre la dictature sanitaire ;
- En faisant élire plusieurs maires catholiques, vraiment catholiques ;
- Etc., etc.
Civitas a donc réussi, parfois, à « contourner les murailles qui veulent nous empêcher d’agir » nonobstant tous les obstacles qui sont mis sur sa route…
Mais surtout, à la suite de la Cité Catholique et d’autres mouvements, Civitas a développé et renforcé activement un réseau de cellules contre-révolutionnaires (6), à travers toute la France et même au-delà : Belgique, Suisse, Espagne, Canada, Liban. Dans nos sections, toutes les bonnes volontés peuvent en effet se réunir, alors que nos ennemis cherchent à nous diviser ; se former, tandis que le combat idéologique fait rage autour de nous ; prévoir et organiser toutes les actions menées aux échelles familiales, associatives, municipales, scolaires, entre autres, pendant que les forces opposées sont organisées depuis plusieurs siècles. C’est par un tel maillage du territoire que l’on peut espérer maintenir l’ordre existant, et construire l’avenir de nos enfants. C’est par une formation sérieuse, suivie, persévérante que l’on connaîtra mieux l’ennemi pour le combattre, et le magnifique idéal de la civilisation chrétienne pour le réaliser. C’est par un tel travail de reconquête sur nos propres terres que nous regagnerons lentement mais sûrement les provinces perdues de notre beau pays.
Les pères de familles catholique trouveront en Civitas un réel champ d’actions pour s’engager pour le Bien commun de la cité et répondre ainsi à la demande de Mgr Lefebvre, et plus proche de nous, à l’appel de M. l’abbé de Jorna : oui, écoutons-les et FAISONS-LE (7).
Vive le Christ-Roi ! Vive Marie Reine de France !
Léon-Pierre DURIN, Secrétaire Général de Civitas
Notes de bas de page
(2)Extrait de La Politique d’Aristote : “Il est manifeste, à partir de cela [le raisonnement qui précède], que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par nature un animal politique, et que celui qui est hors de la cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé [une bête] soit un être surhumain [un dieu], et il est comme celui qui est injurié en ces termes par Homère : sans lignage, sans loi, sans foyer.”
(3 )Aristote (383/4 – 322 av. JC), surnommé le Stagirite, fondateur de l’école des péripatéticiens, né à Stagire en Macédoine, l’an 384 av. J. C (1ère année de la 99ème olympiade). Il eut pour père Nicomaque, médecin distingué, ami d’Amyntas III, roi de Macédoine. Il vint vers l’an 368 à Athènes, y suivit pendant 20 ans les leçons de Platon, et commença dès lors à se faire connaître par ses écrits. (Note de la Rédaction)
(4) Quas primas, Pie XI, 11 décembre 1925, Institution de la fête du Christ-Roi
(5) Sermon du jubilé sacerdotal, 23 septembre 1979
(6) Voir les excellents ouvrages du Colonel Pierre Chateau-Jobert, notamment.
(7) 10 Raisons pour ne pas adhérer à CIVITAS ?
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