
Lors d’une interview avec Tucker Carlson, Steve Witkoff a fait l’éloge de Poutine en affirmant qu’il l’appréciait. Un langage incorrect pour les va-t-en-guerre européen.
Steve Witkof, l’envoyé spécial de Donald Trump, interrogé par Tucker Carlson
Dans une interview avec le célèbre journaliste indépendant Tucker Carlson, Steve Witkoff s’est distingué, en parlant du conflit russo-ukrainien, par un langage à l’opposé de la pensée unique occidentale qui a prévalu sous l’administration de Joe Bien et prévaut encore au sein des va-t-en-guerre de l’Union Européenne.
Il a osé faire l’éloge de Vladimir Poutine, affirmant qu’il « appréciait » le président russe. « Je ne considère pas Poutine comme un méchant », a-t-il déclaré. « Il est super intelligent. »
Steve Witkoff est l’envoyé spécial du Président américain Donald Trump et, en tant que tel, dirige les négociations de cessez-le-feu entre les États-Unis, la Russie et l’Ukraine.
Steve Witkoff sur Vladimir Poutine : « courtois » et « franc » « je ne considère pas Poutine comme un méchant »
Il y a dix jours, il a rencontré le président russe Vladimir Poutine à Moscou. Une rencontre placée sous le signe de la courtoisie a -t-il souligne : le président russe avait été « courtois » et « franc » avec lui. « Je pense qu’il a été franc avec moi », a indiqué Steve Witkoff dans ce podcast, racontant comment le président russe lui avait remis un « magnifique portrait » du président Trump et que Trump en avait été « visiblement touché ». Poutine lui a confié, a-t-il ajouté, avoir prié pour Trump après une tentative d’assassinat contre lui l’année dernière.
Au cours de l’interview avec Tucker Carlson, Steve Witkoff a également déclaré que l’administration faisait des progrès « que personne ne pensait possibles » avec la Russie, mais que « l’éléphant dans la pièce » reste le problème des quatre territoires pris par la Russie qui doit encore être réglé et constitue le plus grand obstacle à la résolution du conflit. La « question centrale » du conflit est de savoir si l’Ukraine céderait le contrôle de ces régions à Moscou. « Ils sont russophones », a déclaré Witkoff à propos des quatre régions de l’Est. « Des référendums ont eu lieu où l’écrasante majorité de la population a exprimé son souhait de vivre sous domination russe » a poursuivi l’envoyé spécial de Donald Trump en soulignant que « les Russes contrôlent de facto ces territoires. La question est : le monde reconnaîtra-t-il qu’il s’agit de territoires russes ? Le président ukrainien Volodymyr Zelensky pourra-t-il survivre politiquement s’il le reconnaît ? C’est la question centrale du conflit ».
Pour M. Witkoff, la « question centrale » du conflit est de savoir si l’Ukraine céderait le contrôle de ces régions à Moscou
Interrogé pour savoir s’il pensait que les Russes voulaient « marcher à travers l’Europe », Witkoff a répondu : « Absolument pas. » Il a ainsi démoli le projet le projet du Premier ministre britannique Keir Starmer de déployer une force internationale pour surveiller un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, le qualifiant de « posture et de pose ». Cette proposition repose sur une idée « simpliste » :
« Cette idée selon laquelle nous devons tous être comme Winston Churchill, les Russes vont envahir l’Europe. Je trouve cela absurde. Nous avons ce qu’on appelle l’OTAN, ce qui n’était pas le cas pendant la Seconde Guerre mondiale. »
Witkoff a laissé entendre que la résolution de la guerre en Ukraine pourrait conduire à une coopération sur un plus large éventail de questions, et que les deux parties envisageaient « d’intégrer leurs politiques énergétiques dans l’Arctique », de partager les voies maritimes, de collaborer sur l’intelligence artificielle et d’envoyer du gaz naturel liquéfié « ensemble en Europe ». « Qui ne souhaite pas un monde dans lequel la Russie et les États-Unis font, en collaboration, de bonnes choses ensemble ? » a-t-il demandé.
Selon Witkoff les Russes ne veulent « Absolument pas » marcher à travers l’Europe
Parmi les autres points abordés concernant la situation ukrainienne, Steve Witkoff a rappelé qu’il est « largement admis » que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN n’est pas une option et que Kiev avait « accepté » d’organiser des élections présidentielles en Ukraine.
Les commentaires de M. Witkoff sont intervenus peu de temps avant que les délégués ukrainiens ne se rendent à Riyad, en Arabie Saoudite, pour des entretiens avec des responsables américains dimanche 23 mars, les représentants russes devant suivre leur exemple lors de discussions séparées aujourd’hui lundi.
Le Kremlin a déclaré que son objectif principal à Riyad serait la reprise de l’accord de transport maritime négocié par l’ONU dans la mer Noire, dont la Russie s’est retirée unilatéralement des mois après sa conclusion en juillet 2022.
Insistant sur le fait qu’il croit que M. Poutine « veut la paix », M. Witkoff a déclaré à Fox News dimanche :
« Je pense que vous allez voir en Arabie saoudite lundi de réels progrès, notamment en ce qui concerne un cessez-le-feu en mer Noire sur les navires entre les deux pays. Et à partir de là, vous vous dirigerez naturellement vers un cessez-le-feu total. »
En revanche, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a averti dimanche qu’il était peu probable que des progrès soient réalisés sur un accord, car ce n’était « que le début » de ce qui serait des négociations « difficiles ».
Francesca de Villasmundo
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