A entendre les médias français, et les généraux de plateaux vendus à l’OTAN et oublieux des intérêts de la France et de son peuple, l’Ukraine serait en passe de « gagner la guerre », la Russie l’a perdue et bien perdue, une nouvelle aurore de lendemains heureux se lève à l’ouest …
D’outre-Atlantique, dont le gouvernement est pourtant un fervent soutien de Kiev, provient un son de cloche différent. Si la Russie n’était pas si perdante que cela, au contraire …
Le National Interest publie un article d’un ancien officier en force à l’état-major des États-Unis, David Payne :
« Après la contre-offensive ukrainienne réussie à Kharkiv au début du mois, qui a conduit à la libération de près de 6 % du territoire occupé par la Russie, les dirigeants occidentaux continuent de surestimer les chances de l’Ukraine de gagner la guerre.
« Les rapports indiquent que la mobilisation partielle de Poutine ne sera pas limitée à 300 000 soldats, comme l’a déclaré à tort le gouvernement russe, mais plutôt à 1,2 million de réservistes, qui seront utilisés dans une offensive hivernale planifiée qui pourrait mettre fin à l’indépendance du pays.
« Même après les référendums du Donbass, poursuit le NI, le gouvernement russe a déclaré qu’il restait ouvert à des négociations de paix avec l’Ukraine. Le gouvernement ukrainien refuse de rencontrer les Russes pour négocier la fin de la guerre, en raison du soutien militaire continu de l’Occident. Malheureusement, cependant, la probabilité que l’Ukraine obtienne plus de territoire est minime et, même si c’est le cas, cela pourrait déclencher une réponse nucléaire russe.
« Même l’augmentation la plus massive des armes occidentales à Kiev n’est probablement pas suffisante pour l’empêcher d’être dépassée par l’augmentation massive du nombre de troupes russes envoyées en Ukraine. Par conséquent, l’élan de la guerre est sur le point de tourner définitivement en faveur de la Russie. En ce moment, il faut cristalliser les conquêtes sur le champ de bataille de l’Ukraine ».
L’image qu’il dessine est assez réaliste. « Les victoires enregistrées par l’Ukraine, comme la conquête de la ville de Lyman qui a eu lieu hier, ont été obtenues grâce au retrait des Russes. Conformément aux précédents, invasions napoléoniennes et nazies, c’est précisément par des retraites tactiques similaires, coûtant du sang à l’ennemi, que la Russie a vaincu ses adversaires » analyse le site italien Piccole Note qui pour illustrer son propos s’appuie sur les leçons du passé délivrées par le grand écrivain russe Tolstoï :
« Dans Guerre et Paix, Tolstoï l’explique en détail, lorsqu’il évoque la victoire napoléonienne à Borodino et la décision du général Koutouzov, chef de l’armée russe, de laisser même Moscou à l’ennemi. Tolstoï explique comment Kutuzov a compris que les forces napoléoniennes, même victorieuses à la bataille de Borodino, avaient subi une blessure mortelle et qu’il n’y avait qu’à attendre que cette blessure conduise à sa mort, comme elle l’a fait.
« Une image qui pourrait s’adapter à ce qui se passe dans la guerre actuelle : dans ces offensives qui se poursuivent, alors que les Russes veillent à abriter véhicules et soldats, les forces ukrainiennes subissent des pertes colossales (et non plus chiffrées…).
« Si l’on mentionne Guerre et Paix, c’est aussi parce que cela permet de faire une analogie entre telle et telle guerre, quand Tolstoï explique que la Russie a combattu non seulement contre l’armée française, mais contre toute l’Europe occidentale, puisque pour gonfler les forces napoléoniennes c’étaient des Polonais, des Autrichiens, des Italiens, etc. (d’ailleurs, même avec les forces nazies, il y avait des troupes de la moitié de l’Europe, y compris des Italiens).
« Bien sûr, le passé ne se représente jamais égal à lui-même, mais cette description peut nous aider à comprendre que la retraite stratégique occupe une place centrale dans la doctrine militaire russe, un détail qu’il faut garder à l’esprit lorsqu’on analyse la guerre ukrainienne.
« Ainsi, même si le scénario que décrit Payne, à savoir le renversement complet du sort de la guerre à l’hiver prochain, est peut-être excessif, il n’a pas tort de suggérer de relativiser les victoires actuelles de Kiev et surtout d’indiquer que c’est un moment propice à une initiative diplomatique.
« Une initiative qui doit s’appuyer sur le réalisme : demander à la Russie de renoncer à tous les territoires où se sont déroulés les référendums serait totalement irréaliste et n’aurait pour conséquence que de prolonger la boucherie.
« Poutine a en effet annoncé de la manière la plus solennelle et irrévocable possible l’annexion de ces régions, dans un discours prononcé devant une foule qui, dans la symbolique évoquée, représentait l’ensemble du peuple russe. Il ne reviendra pas. Autre chose serait de brandir cette demande afin de négocier sur les concessions que Moscou devra faire pour parvenir à un compromis.
« Il va sans dire que reporter le moment d’une initiative diplomatique, ainsi que perpétuer la boucherie du peuple ukrainien (et russe) et risquer la survie même de l’Ukraine en tant qu’État (une attaque contre son infrastructure de type irakien la mettrait à genoux), risque de déclencher des escalades ingérables. »
Tandis que Washington et Kiev, et le bras armé des Etats-Unis, l’OTAN maintiennent leur ligne irréaliste de la guerre à tous les prix, quitte à sacrifier« jusqu’au dernier Ukrainien », les militaires, -autres que ceux qui paradent sur les plateaux télé français-, qui connaissent le terrain, la mort et les souffrances, font preuve de plus de réalisme, finalement pour sauver des vies. Ces vies ukrainiennes et russes dont les médias, et Ursula (occupée par ses SMS à Bourla, son augmentation de salaire et l’application des ordres otaniens et américains), Zelensky, Biden, Macron et autres va-t-en-guerre de salon n’ont cure…
Francesca de Villasmundo
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