Dans le conflit russo-ukrainien actuel, les soutiens ukrainiens jouent en eaux troubles. Il y a le narratif pro-ukrainien distillé par les médias maisntream, les Français étant les plus éloignés de la réalité du terrain, des négociations souhaitées par la Russie et des enjeux géo-politiques. Et il y a l’envers du décor, où ceux qui tirent les ficelles sont à des milliers de kilomètres des souffrances des pauvres soldats ukrainiens envoyés à une mort de plus en plus certaine.

L’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennet révèle que dans les premiers jours de la guerre, les États-Unis et leurs alliés ont « bloqué » sa médiation entre la Russie et l’Ukraine

La Pologne, une des têtes de pont des Etats-Unis à l’est de l’Europe, joue sa partition hypocrite dans l’espoir d’une possible partition finale de l’Ukraine en sa faveur. La Grande-Bretagne joue la sienne alignée elle-aussi sur les intérêts de l’Empire du Bien, le petit frère d’antan devenu l’oncle Sam.

Une nouvelle récente vient confirmer ce jeu en eaux troubles dans lequel les Ukrainiens ne sont que de la chair à canon pour laquelle les bien-pensants Occidentaux va-t-en-guerre ont somme toute peu de considération.

L’ancien Premier ministre israélien lui-même Naftali Bennet dans une interview sur YouTube vient de révéler que dans les premiers jours de la guerre, les États-Unis et leurs alliés ont « bloqué » sa médiation entre la Russie et l’Ukraine qui portait ses fruits : le 4 mars 2022, au début de la guerre, Bennett s’était rendu en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine, une visite qui visait à trouver une solution au conflit. Un voyage demandé par Poutine lui-même, comme Bennet le révèle dans l’interview.

La médiation avait trouvé un terrain favorable, rappelle Bennett, puisque les parties avaient accepté de larges compromis. Poutine avait accepté d’abandonner l’idée de « dénazifier » l’Ukraine, c’est-à-dire d’éliminer la direction du gouvernement et Zelensky lui-même, et de désarmer l’armée de Kiev. Et il avait promis que l’invasion s’arrêterait si l’autre partie renonçait à la demande d’adhésion à l’OTAN, une demande qui, comme le rappelle Bennet, a déclenché l’invasion.

La médiation avait trouvé un terrain favorable puisque les parties avaient accepté de larges compromis

Bennet rappelle comment Zelensky a accueilli la main tendue de Poutine, acceptant de retirer cette demande. Non seulement cela, l’ancien Premier ministre israélien explique qu’il avait également trouvé un moyen de résoudre le problème des garanties qui inquiétait tant Kiev, qui avait peur d’un accord qui ne garantirait pas qu’il éviterait une future invasion.

Zelensky, en particulier, voulait des garanties américaines, mais Bennet avait répondu :

« Cherchez-vous des garanties de l’Amérique après son retrait d’Afghanistan ? ».

Il avait donc proposé ce qu’il appelait le modèle israélien : Israël, expliquait-il, sait qu’il ne recevrait aucune aide en cas d’invasion, il s’est donc créé une armée capable de dissuader ses ennemis. Une hypothèse que l’Ukraine avait mise en œuvre.

Bien sûr, dans le réarmement, il y avait le nœud des missiles à longue portée, poursuit Bennett, que la Russie craignait évidemment. Mais sur ce point, l’ancien Premier ministre israélien fait un clin d’œil significatif, expliquant avoir dit aux Ukrainiens « vous n’avez pas besoin de missiles d’assaut … bref, il suffisait que le réarmement de Kiev n’inclue pas de missiles longue portée (d’ailleurs, ce sont eux que l’OTAN veut maintenant envoyer).

La ligne dure des Etats-Unis et de Boris Johnson a prévalu à l’Ouest : il a été décidé de « continuer à frapper Poutine et de ne pas [négocier] »

Bennet explique que Zelensky et Poutine avaient tous deux été « pragmatiques ». Restait à obtenir le soutien de l’Occident pour cette médiation israélienne. Bennet souligne qu’il a alors impliqué les dirigeants en question dans les pourparlers, certains les rencontrant, d’autres les contactant. Et il rappelle comment la France et l’Allemagne s’étaient montrées « pragmatiques », alors que la ligne de Boris Johnson était plus « agressive ». Les États-Unis, pour leur part, jonglaient entre les deux positions.

Mais finalement, affirme Bennett, la ligne dure a prévalu à l’Ouest. C’est-à-dire qu’il a été décidé de « continuer à frapper Poutine et de ne pas [négocier] ».

En résumé, si cette médiation avait été soutenue, la guerre aurait pu se terminer immédiatement, avec un bilan d’un millier de morts, peut-être moins, et avec une Ukraine en possession d’une partie des territoires actuellement occupés par les Russes, dont certains, si ce n’est tous, resteront probablement sous le contrôle de Moscou. Des millions de déplacés, des centaines de milliers de morts, un pays totalement dévasté… tout cela pour « punir » Poutine… pour « affaiblir » la Russie.

Il s’agit là de révélations lourdes, qui chargent les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de responsabilités tragiques.

Francesca de Villasmundo

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement

Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Les commentaires sont fermés

Abonnez-vous à CARITAS !

Le numéro 2 de la revue Caritas est enfin disponible en prévente sur MCP !

Militez,

En achetant le n°1 de CARITAS : Lutter contre la haine anticatholique

En s’abonnant à cette revue : la revue CARITAS !