Ce matin, le conseil des ministres belges s’est réuni en comité restreint pour parler du dossier ukrainien. A la sortie, le premier ministre Elio Di Rupo et le ministre des Affaires Etrangères Didier Reynders ont tenu une conférence de presse pour réaffirmer la position de la Belgique.
Le maître-mot de cette conférence a été « désescalade ». Le 1er ministre n’a pas cessé de répéter à qui voulait bien l’entendre que des sanctions graduées seraient prises contre les Russes en cas d’absence de désescalade précisant que pour l’instant le dialogue et la diplomatie étaient privilégiés : « Comme l’a dit le président américain Vladimir Poutine se met du mauvais côté de l’histoire et on espère qu’avec le dialogue, la diplomatie, nous pouvons retrouver un chemin qui serait juste. » Le ministre a par ailleurs précisé que l’intégrité territoriale de l’Ukraine devait être respectée tout comme le droit des minorités. Des propos mesurés mais qui n’en restent pas moins hostiles à Vladimir Poutine, un moyen de laisser une porte de sortie pour que chacun s’en sorte avec les honneurs.
Quant aux éventuelles sanctions, les deux ministres sont restés très évasifs malgré l’insistance de deux journalistes qui souhaitaient en savoir plus. Il sera évidemment question de geler des avoirs plutôt personnels mais pas de sociétés russes en territoire belge, de limiter les visas alors que la Russie souhaitait discuter d’une plus grande facilité à en obtenir. Di Rupo n’a pas hésité à balayer la question d’un journaliste sur la dépendance de la Belgique vis-à-vis de la Russie : « pour l’énergie nous dépendons, enfin c’est beaucoup dire… 8% de notre gaz est du gaz russe. Mais là aussi on n’est pas dans des scénarios d’escalade, on est dans des scénarios de désescalade. » Donc la Belgique attend… en espérant secrètement ne pas avoir à mettre en place des sanctions.
Les deux ministres, qui ont assuré que leurs diplomates suivaient attentivement l’évolution de la situation en Ukraine, suivent évidemment l’OTAN et l’UE. Ils ont évoqué la rencontre à Madrid de Catherine Ashton et Serge Lavrov. Cette dernière devait se rendre ensuite à Kiev tandis que Reynders avec ses homologues hollandais et luxembourgeois s’y rendra lundi prochain. Un autre conseil européen est prévu d’ici jeudi, en espérant que d’ici là la situation se soit améliorée. Les mots restent les mêmes : « le but des Européens, c’est d’obtenir des résultats par la diplomatie, le dialogue » alors comme dit le proverbe anglais : « Attendons et voyons » !
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