C’est au tour du président syrien Bachar al-Assad de s’interroger sur ce putsch dont le premier bénéficiaire est le sultan de la demi-lune Erdogan.
Hier, à l’occasion d’une réunion à Damas avec une délégation d’hommes politiques libanais conduite par Najah Wakim, le dirigeant syrien a parlé sans détours de la situation en Turquie au quotidien libanais Al-Akhbar :
« On ne peut pas ignorer la possibilité que Recep Tayyip Erdogan, le président turc, utilise ces événements afin d’éliminer ses opposants dans les institutions militaires, judiciaires et politiques. »
Depuis qu’Erdogan a pris en mains les rênes du pays, les purges dans les institutions étatiques mais aussi la mise au silence de opposants médiatiques sont féroces. A deux jours du coup d’État manqué, plus de 8000 présumés conspirateurs ont été arrêtés. Beaucoup d’entre eux avaient leur nom sur des listes noires déjà prêtes depuis longtemps affirme le commissaire européen Johannes Hahn dans une déclaration reprise par Reuters :
« On a au moins l’impression que quelque chose avait été préparé. Les listes sont disponibles, ce qui laisse penser que cela était préparé pour servir à un moment ou un autre. »
Ce coup d’État est donc tout à l’avantage d’Erdogan qui s’est même permis, dans les heures qui ont suivi, de demander aux États-Unis l’extradition de son ennemi le plus acharné, le prédicateur Fethullah Gulen l’accusant d’être le deux ex machina du putsch.
Bénéfices politiques que le président syrien n’a donc pas manqué de souligner.
Alors, coup d’État préparé par les services à la solde du sultan ou putsch d’opposants ? Les interrogations demeurent et laissent planer de sérieux soupçons sur une possible implication d’Erdogan.
Francesco de Villasmundo
https://francais.rt.com/international/23998-erdogan-pourrait-utiliser-tentative-putsch
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !