« Je reviendrai ». « Nous reviendrons ».
La porte de la Maison Blanche se referme derrière Donald et Melania Trump. Sur le bureau une lettre pour Joe Biden, comme le veut la tradition. Mercredi 20 janvier Joe Biden après ce qui semble bien être la plus frauduleuse élection présidentielle des Etats-Unis a été investi 46e président de la première puissance mondiale.
Un président s’en va, un président arrive. Bonne chance là-bas, augure Trump, sans préciser de noms, à côté d’une Melania, en robe noire, lunettes noires sur son visage, pour bien signifier que Make America great again c’est fini.
Mais pas pour Trump, pour le quarante-cinquième président des États-Unis, ce n’est pas un adieu :
« Espérons que ce soit au revoir. » « Je continuerai à me battre pour vous » « Je reviendrai d’une manière ou d’une autre. »
Ainsi, l’ombre du parti Trump revient. Selon le Wall Street Journal, il l’a avoué à ses plus proches collaborateurs. Le nom est celui évoqué depuis quelque temps : Patriot Party. Est-ce une menace vis-à-vis des Républicains s’ils ne veulent plus de lui ? Ou y croit-il vraiment ?
Donald a une vraie force. Dans ses bagages, il a les 75 millions de votes avec lesquels il a « perdu » soi-disant face à Biden. Combien sont les siens et combien ceux des Républicains ? D’après les sondages 80% sont toujours des Trumpiens. Il n’est pas certain que dans quatre ans il en sera encore ainsi.
Mais les Républicains qui ont lâché Trump peuvent trembler. En 1992, Ross Perot, milliardaire texan, fut un candidat indépendant qui avec ses 19% des voix a coulé Bush père face à Clinton. En 96, avec 9% des voix et son Parti Réformiste, il fit couler Bob Dole, Clinton gagnant encore.
Le sociologue français Duverger a théorisé dans les années 1950 qu’il n’y a pas de place pour un « troisième parti » dans le système politique américain. La loi électorale majoritaire ne le permet pas. Celui qui détient la majorité relative dans l’État où se déroule l’élection prend tout. Le plus petit ne sert qu’à faire perdre l’un des deux autres.
Mais un troisième parti trumpien, s’il devait apparaître un jour, pourrait être dangereux car Trump vaut en voix bien plus que Perrot. La démocratie américaine n’est pas ce qu’elle était il y a deux siècles, mais les grands partis ne sont pas éternels. Il n’y a peut-être pas trois partis, mais le nouveau venu peut tuer son frère aîné. Sauf que c’est rare, très rare. Le dernier à essayer sérieusement fut un président comme Théodore Roosevelt, qui réapparut en 1912 et avec le Parti progressiste obtint plus de voix que le candidat républicain. Seul le démocrate Wilson a gagné et l’histoire s’est terminée là.
Le dilemme avec Trump s’est rouvert. Le Grand Old Party ne peut pas annuler les votes de Donald. Il ne peut pas le nier. Il doit y faire face. Il y a le personnage Trump, avec ses chutes et ses attitudes difficiles à digérer, mais il y a aussi les problèmes que Trump a ouverts qui ne peuvent être ignorés. Le défi des Républicains est de trouver un leader, actuellement caché, qui puisse vaincre Trump sans trahir ses électeurs. Ou alors soutenir à nouveau Trump dans quatre ans, pour ne pas avoir à côté le Patriot Party, le fantôme dangereux du troisième parti…
Francesca de Villasmundo
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