Donald Trump est officiellement mis en examen par le parquet de Manhattan. Les accusations précises ne sont pas encore connues, mais l’affaire semble double : celle du prétendu paiement illégal du président à une star du porno, Stormy Daniels, lors de la campagne électorale de 2016, pour la faire taire sur leur hypothétique relation. Et la question d’un financement de campagne électorale.
Trump est le premier ancien président à être inculpé
Le grand jury de New York a voté pour inculper Donald Trump. L’ancien locataire de la Maison Blanche est donc le premier ancien président dans l’histoire des États-Unis à être inculpé, et à devoir se soumettre à la prise d’empreintes digitales. Une décision du juge qui influencera la course présidentielle de 2024 comme les élections elles-mêmes, et de manière inéluctable. La direction dans laquelle tout cela sera dirigé est, bien sûr, encore à définir. Mais entre-temps, la réponse de Trump ne s’est pas fait attendre, comme d’habitude sans trop de mots : « C’est une persécution politique et de l’ingérence électorale » ainsi qu’ « une chasse aux sorcières qui se retournera contre Biden », a-t-il déclaré.
Beaucoup de « précipitation » a certainement ponctué la procédure d’inculpation, étant donné que le grand jury devait évaluer d’autres affaires avant celle de Trump puis s’exprimer à la fin du mois prochain. Au lieu de cela, la déclaration « solennelle » est venue immédiatement. Maintenant, l’alerte, cependant, est entièrement tournée vers d’éventuelles protestations en défense de Trump, dans la « phobie » de ce qui s’est passé au Capitole le 6 janvier 2021. Après tout, en ligne, certains incitent à la « guerre civile » pour défendre Trump lui-même. « Cet acte d’accusation n’est qu’un début » commente entre-temps Michael Cohen, l’ancien avocat du magnat mais désormais l’un de ses ennemis numéro un.
🇺🇸 L’ancien président Donald Trump a vivement critiqué son inculpation par la justice de New York, dénonçant une « persécution politique et une ingérence dans l’élection » présidentielle de 2024, à laquelle il est candidat #AFP ⤵️ pic.twitter.com/zWXo0vZpeT
— Agence France-Presse (@afpfr) March 31, 2023
Que se passe-t-il maintenant
La Constitution américaine n’interdit pas la candidature même avec une arrestation. Il en va autrement de réfléchir aux répercussions que peut avoir un tel événement sur l’électorat américain, qui peuvent être doubles. D’un côté, une ghettoïsation de l’ancien président en termes de consensus est possible, de l’autre, une réaction « impétueuse ». Dans tout cela, il faudra voir quelle pourrait être la réaction du Parti républicain lui-même, qui des indiscrétions divulguées – et comme il était logique de s’y attendre – craint chez plusieurs de ses représentants des répercussions à son détriment.
En revanche, ces derniers jours, certains ex « fidèles » du magnat, comme Ali Alexander et Roger Stone, avaient appelé au calme concernant d’éventuelles manifestations après l’éventuelle arrestation de l’ex-président. En revanche, il convient de noter le soutien du président de la Chambre, Kevin McCarthy, qui s’en est pris durement au parquet : « Il a irrémédiablement nui à notre pays dans sa tentative d’ingérence dans les élections présidentielles. Le peuple américain ne tolérera pas cette injustice et la Chambre des représentants demandera des comptes à Alvin Bragg et à son abus de pouvoir sans précédent », estime-t-il.
Des mots de soutien sont également venus de Ron DeSantis, le gouverneur républicain de la Floride, et rival de Trump pour la candidature aux présidentielles : « L’instrumentalisation du système judiciaire pour faire avancer un agenda politique renverse l’État de droit et est anti-américaine ». DeSantis a également twitté une charge contre le procureur : « Le procureur du district de Manhattan (Alvin Bragg, ndlr), soutenu par Soros a constamment enfreint la loi pour classer sans suite des crimes et excuser les conduites criminelles. Pourtant, maintenant, il abuse de la loi pour cibler un opposant politique » avant d‘ajouter : « La Floride ne collaborera pas à une demande d’extradition étant donné les circonstances douteuses ». Le New York Times écrit que l’ancien leader républicain est actuellement à Mar-a-Lago.
The weaponization of the legal system to advance a political agenda turns the rule of law on its head.
It is un-American.
The Soros-backed Manhattan District Attorney has consistently bent the law to downgrade felonies and to excuse criminal misconduct. Yet, now he is…
— Ron DeSantis (@GovRonDeSantis) March 30, 2023
Ce précédent d’une inculpation d‘un ancien président pourrait finalement se retourner contre les Démocrates à la manœuvre derrière cette « chasse aux sorcières »
L’ancien vice-président de Trump, Mike Pence, a décrit l’acte d’accusation d’hier comme un « outrage » et un « exemple de persécution politique ». « Je pense que l’inculpation sans précédent d’un ancien président américain pour une question de financement de campagne est un scandale », a déclaré Pence dans une interview à CNN.
Dans les prochains jours, Trump devra se rendre à Manhattan pour prendre ses empreintes digitales et autres documents. Prêt à retourner l’affaire à son avantage, il a déjà convoqué la presse et demandé à être menotté.
Ce précédent de l’inculpation et de l’arrestation d‘un ancien président pourrait finalement se retourner contre les Démocrates et leurs alliés wokistes à la manœuvre derrière cette « chasse aux sorcières » : il ouvre la voie à de futures inculpations d’autres présidents des Etats-Unis… Rappelons-nous la perquisition chez Donald Trump cet été qui fut suivi quelques mois après par des perquisitions dans les bureaux et maison de Biden.
Quand on connait les nombreuses casseroles que traîne Joe Biden derrière lui, ce dernier a du soucis à se faire, Trump ni les Républicains ni le peuple américain ne l’épargneront.
Francesca de Villasmundo
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