La possibilité pour un homme de développer un enfant dans son abdomen est actuellement impossible ; ceci pour une raison fort simple. Pour porter une grossesse, il faut avoir un utérus. Un homme n’en a pas. On pourrait imaginer qu’il lui en soit greffé un. Or ce n’est pas demain la veille que cela se fera au prix d’acrobaties anatomiques : le système vasculaire n’est pas le même. De plus, à ce jour au monde, seulement deux greffes d’utérus ont réussi seulement entre deux femmes. Si est ajouté le contexte hormonal de la grossesse, le développement d’un embryon chez l’homme est impossible.
Comment donc est possible ce « miracle » ? Très simple. Melle Beatie a fait récupérer ses ovules par ponction. Elle les a fait féconder par le voisin d’en face. Elle a donc obtenu des embryons qui ont été congelés. Mais prise d’une idée subite, elle a décidé de devenir un homme et de s’appeler désormais Thomas Beatie. Elle se fait bricoler un sexe d’homme. Ce sont des dispositifs implantables sous la peau qu’il est possible de gonfler avec une petite poire elle-même située en bas de l’abdomen. Ses ovaires ont été enlevés et elle est traitée massivement par des hormones mâles.
Elle a changé de sexe. Mais son médecin lui a conseillé de ne pas se faire enlever l’utérus au cas où elle voudrait elle-même porter un enfant. Elle pourra alors récupérer ses embryons et essayer de les implanter si elle a un désir de grossesse. Elle sera ensuite bombardée d’hormones féminines permettant le développement de l’enfant. Espérons que celui-ci soit normal après toutes ces manipulations.
En pratique il s’agit donc bien d’une femme qui s’est fait transformer en homme en gardant son utérus. Ce transgenre reste génétiquement une femme même s’il s’estime être un homme ayant porté un enfant.
Il y a parait-il en Grande Bretagne 12 transgenres qui ont congelé ainsi leurs embryons au cas où…Bravo pour les médecins qui ont accepté de se prêter à ce petit jeu effroyable pour la modique somme de 34.000 £ (équivalent approximatifs en euros) sans compter bien sûr les dépenses de surveillance de la grossesse et de l’accouchement ! Ils devraient être radiés. Le Service National de Santé ne veut pas prendre en charge cette somme à ce jour.
Cette affaire rappelle le cas récent d’un transgenre australien qui a demandé à la sécurité sociale, l’équivalent des 40.000 euros qu’il avait payé pour se faire épiler et ressembler à une femme. Cette demande a été rejetée.
Jean-Pierre Dickès
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