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Transsubstantiation : concept à dépasser pour le théologien Grillo, membre de la commission vaticane chargée d’étudier une messe œcuménique

En octobre dernier, le journaliste italien Marco Tosatti, connu pour son sérieux, dans un article traitant du cardinal Sarah, « La guerre contre le cardinal Sarah« , avait évoqué l’existence, souhaitée discrète par le Vatican, d’une commission de théologiens religieux et laïcs chargée d’étudier la possibilité d’une messe œcuménique qui puisse unir catholiques et luthériens.

Parmi ses membres, Tosatti citait le nom du théologien italien progressiste Andrea Grillo, bien en cour à Sainte-Marthe et professeur de théologie des sacrements à la Faculté de théologie de l’Athénée pontifical Saint Anselme de Rome, plus communément connu comme « l’université bénédictine de Rome ».

Cet activiste œcuménique revendique régulièrement sur son blog l’inter-communion, et s’appuie pour cela, dit-il, sur « la Constitution liturgique de Vatican II et la valorisation des multiples formes de la présence du Christ dans la liturgie ». Dans un article intitulé « Est-il possible de partager la cène du Seigneur ? » il précise sa pensée :

« Il ne s’agit donc pas d’inventer une messe œcuménique mais de reconnaître que l’eucharistie, la sainte cène, la saine liturgie est, en soi, viscéralement, une question d’unité, une question œcuménique. »

« “L’hospitalité eucharistique pourra être formellement consentie »,

explique-t-il, lorsqu’on sera arrivé

« à une compréhension diverse de la présence du Seigneur crucifié et ressuscité” dans la communauté eucharistique ».

« Le chrétien catholique, pourra certainement continuer à garderles particules consacrées et pourra continuer à les reposer dans le tabernacle, les faire objet d’adoration […] mais, dans un cheminement de vraie communion, il devra respecter la possibilité que d’autres chrétiens puissent s’abstenir d’accomplir ces actes, sans pour autant nier la présence réelle du Seigneur dans l’eucharistie. »

Dans un autre article, « Le paradoxe des particules rondes” : transsubstantiation et intelligence “per ritus et preces, ce théologien, tout appliqué à œuvrer à l’union avec les protestants par-dessus la doctrine et le dogme, se met au diapason des hérésies luthériennes qui nient la présence réelle du Corps et du Sang du Christ sous les espèces du pain et du vin pour privilégier une présence spirituelle du Christ dans la Parole, l’assemblée, la prière. Andrea Grillo, sur ce schéma protestant, explique donc doctement que

« la concentration sur la présence substantielle sous les espèces a distrait profondément des autres formes de présence du Seigneur, dans la Parole, dans la prière, dans l’assemblée ; la présence substantielle sous les espèces a réduit le poids de la présence ecclésiale” du corps du Christ, qui reste toujours l’effet principal de la célébration eucharistique ; l’attention à la “substance” a conduit à une pratique des accidents qui oscille entre indifférence et ritualisme, en risquant de perdre la logique symbolique des séquences rituelles ; la même célébration de l’eucharistie a souffert de l’ingérence d’une lecture intellectualiste de la présence, qui a réduit l’importance des gestes, séquences et cohérences internes à l’action rituelle ; enfin, mais c’est peut-être in primis, la séparation entre “sacrifice” et “communion” – fruit du conflit avec la tradition protestante – n’a pas profité à une compréhension unitaire du rite eucharistique et à la continuité entre sacrifice et banquet. »

Dans son article, à plusieurs reprises, il attaque le dogme de la transsubstantiation qu’il accuse d’

« opérer une inévitable réduction de la médiation rituelle de la présence du Seigneur. […] Le centre de l’eucharistie n’est pas une consécration du pain et du vin” mais l’écoute de la parole et de la prière anaphorique qui ouvrent au rite de communion. Cette compréhension ample de l’eucharistie a besoin d’une “théorie de la présence” plus vaste. »

Car, termine-t-il,

« chacun reçoit le corps du Christ pas simplement de manière “directe” mais “à travers l’Église” ».

Pour clore cette prose hérétique, dans un commentaire sur touitter, ce théologien qui se dit catholique mais qui développe une doctrine protestantisante, affirmait :

« La transsubstantiation n’est pas un dogme et comme explication a ses limites. Par exemple, elle contredit la métaphysique… »

Pour lui ce n’est qu’un simple instant de mémoire d’un acte du Christ.

Au nom de l’œcuménisme conciliaire, le Grillo (Grillo se traduit littéralement en grillon) chante… la mort de ce mystère central de la foi catholique, “ mystère de foi ” de la Messe. Tout son cri-cri assourdissant a un objectif bien précis : que plus rien ne s’oppose à la messe œcuménique et à l’inter-communion entre catholiques et protestants, membres du Peuple de Dieu, sujet-Eglise selon la doctrine de Vatican II. Pour atteindre cette « union dans la diversité », il n’essaye même pas un instant de rappeler aux protestants les vérités fondamentales du catholicisme et du mystère de l’eucharistie mais pour plaire « aux frères séparés » il dénature sans scrupule ce sacrement, nie la transsubstantiation et ouvre la voie à bien des sacrilèges. On comprend que ce bonhomme ait été choisi par le staff bergoglien pour participer à la commission chargée d’étudier la messe œcuménique… Avec lui, elle avance à grand pas !

Car pour s’unir aux protestants, Andrea Grilloo rejette tout bonnement l’enseignement du concile de Trente :

« la Foi catholique enseigne et croit, sans hésitation aucune, que les paroles de la Consécration produisent spécialement trois effets admirables. Le premier, c’est que le vrai corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Celui-là même qui: est né de la Vierge Marie, qui est assis à la droite du Père, est contenu dans l’Eucharistie. Le second c’est que dans le Sacrement il ne reste rien de la substance des deux éléments, quoique cela semble tout-à-fait opposé et contraire au rapport des sens. Le troisième, qui se, déduit aisément des deux autres, et qui est positivement exprimé par les paroles de la Consécration, c’est que par une disposition inexplicable et toute miraculeuse, les accidents qui apparaissent aux yeux, et que les autres sens perçoivent aussi, se soutiennent sans le secours d’aucun sujet. Ils présentent encore toutes les apparences du pain et du vin. Mais ils ne tiennent à aucune substance ; ils subsistent par eux-mêmes. Quant à la substance même du pain et du vin, elle est tellement changée au Corps et au Sang de Jésus-Christ, qu’il n’en reste absolument rien, et qu’il n’y a réellement plus ni substance du pain, ni substance du vin.

[…] l’Eucharistie contient vraiment le Corps et le Sang de Jésus-Christ.

[…] le mot de transsubstantiation a été très convenablement créé par nos Pères, pour exprimer le changement d’une substance tout entière en une autre substance, tel que celui qui s’opère dans l’Eucharistie. » (Catéchisme de Trente, Ch 19, Du sacrement de l’Eucharistie)

Une chose rassure : cette messe-imbroglio à laquelle travaille Andrea Grillo ne peut se faire qu’à partir de la messe Paul VI. Elle est impossible avec le rite tridentin. Raison de plus pour le tenir fermement en se souvenant de l’avertissement de saint Paul que ce grillon a oublié vraisemblablement :

« Car celui qui mange et boit mangez et boit sa propre condamnation, s’il n’a pas égard au corps du Seigneur » (1 Cor 11,29) .

Francesca de Villasmundo

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