Wangs interview de-Mgr-Huonder, trois août 2021
La foi est donnée, elle est au-dessus de toute autorité, ou plutôt toute autorité est soumise à l’autorité de la foi.

A l’occasion de ses 50 ans de sacerdoce, Mgr Vitus Huonder,

évêque émérite de Coire, a réaffirmé son credo traditionaliste.

«J’ai pleuré» à la lecture de Traditionis custodes du pape François qui restreint l’usage de la messe tridentine, avoue-t-il.

Il affirme ne plus vouloir célébrer la messe selon le rite de Paul VI.

Dans une très longue interview, Mgr Huonder qui s’est installé à sa retraite dans un internat de garçons de la Fraternité sacerdotale saint Pie X (FSSPX) à Wangs (SG), affirme son adhésion à la messe traditionnelle.

Pour lui, la FFSPX de Mgr Lefebvre est un «modèle pour l’Eglise» et non pas une «communauté schismatique».

Extraits de cette interview réalisée par M. l’abbé Lukas Weber le 26 août 2021 à Wangs.

Depuis que vous êtes ici à Wangs, vous célébrez également la messe quotidiennement, et vous le faites exclusivement selon le rite traditionnel. Que vous apporte la célébration de ce rite traditionnel ?

J’ai bien sûr étudié de très près le nouveau rite et le rite traditionnel. Cette étude m’a fait remarquer des différences significatives : par exemple, que certains textes avaient été raccourcis, supprimés, comme des prières qui sont très importantes pour le prêtre. Or je ne peux vivre de toutes ces prières que dans le rite traditionnel. Il est clair que cela fortifie le prêtre, cela renforce surtout la foi, mais aussi le don de soi au cours de la messe. On est vraiment devant Dieu, devant Jésus et pas simplement devant une communauté. Tout cela, je peux le redécouvrir dans le rite traditionnel ; c’est si précieux et, disons, si intemporel que je ne voudrais plus revenir en arrière.

Puis-je conclure de vos propos que vous ne souhaitez plus du tout célébrer le Novus Ordo ?

Je ne veux plus le faire. Je sens simplement que je ne pourrais plus le faire, car que lorsque l’on plonge dans la messe traditionnelle, on en arrive tout simplement à un point où l’on sent qu’on ne peut plus faire autre chose.

Pas seulement à cause d’un sentiment ou de l’esthétique, mais à cause de la foi.

Oui, à cause de sa profondeur. Je dis toujours : le rite tel que nous l’avons est aussi une profession de foi, et une profession de foi ne peut pas être simplement mise de côté. Que dirait-on si, en tant qu’évêque, j’interdisais de prier le Symbole des Apôtres ? Que me diraient ces fidèles ? Elles me diraient : qu’est-ce qui vous prend, ça n’est pas possible ! Il ne faut pas oublier que le rite traditionnel, surtout parce qu’il a ce poids des ans, cette maturité, est aussi une profession de foi. On ne peut pas exiger des fidèles qu’ils mettent de côté cette profession de foi.

[…]

Les signes, même du côté de la plus haute autorité de l’Église, ne laissent pas vraiment présager un retour aux sources de la Tradition. Tout récemment, le pape François a publié son Motu Proprio Traditionis Custodes, par lequel il limite largement la célébration de la messe selon le rite traditionnel. On ne peut s’empêcher de penser qu’il cherche à l’empêcher presque entièrement. Comment avez-vous accueilli ce document ?

Vous pouvez imaginer que cela m’a beaucoup affecté, m’a attristé, oui, j’ai pleuré. Je ne m’attendais pas à ça. Je ne vois pas quelles en sont les causes. Si j’étais encore un évêque en fonction avec un bon accès au Saint-Père, je lui demanderais de s’informer davantage auprès des personnes que cette mesure affecte. Il y a tant de personnes qui sont touchées et non seulement des prêtres, mais ce sont des fidèles qui sont touchés, des enfants, des jeunes, des familles, car j’ai pu le constater, dans la Tradition, nous avons des familles nombreuses. Je ne sais pas si les conseillers du Saint-Père se rendaient compte de ce qu’ils infligeaient à ces personnes. Que leur inflige-t-on ?! Non, cela me rend profondément triste et je demande vraiment à mes confrères dans l’épiscopat, en particulier aux cardinaux, de reconsidérer toute l’affaire, ce qui s’est passé et d’approcher le Saint-Père avec les demandes qui s’imposent. C’est leur devoir, car il ne s’agit pas simplement d’une loi ecclésiastique, d’un décret. Il s’agit du cœur de la foi. Le cœur de la foi. Et s’attaquer ainsi au cœur de la foi des fidèles, ce n’est tout simplement pas bon. Cela ne peut rien porter de bon.

[…]

Source : District de Suisse de la FSSPX

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