Le pape François et Nasaruddin Umar, grand imam de Jakarta,
Le pape François et Nasaruddin Umar, grand imam de Jakarta,

Lors de son récent voyage en Asie et en Océanie (du 2 au 13 septembre 2024), François a publiquement et de manière non équivoque déclaré que toutes les religions se valent. Une déclaration en contradiction avec la doctrine catholique. 

« [est condamnée] la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. La conclusion est claire: se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. » (Pie XI, Encyclique Mortalium animos du 6 janvier 1928 – Sur l’unité de l’Eglise)

« François Xavier […] a converti des centaines de milliers d’hindous des mythes et des superstitions ignobles des Brahmanes à la vraie religion. […] pourtant, dans les vastes étendues de la terre, beaucoup sont encore privés de la vérité, misérablement emprisonnés dans l’obscurité de la superstition ! Combien un très grand champ, surtout dans le nord, est encore inculturé pour recevoir la semence de l’Evangile ! » (Encyclique Ad Extremas, 24 juin 1893 – Sur les séminaires pour le clergé indigène)

François déclare que toutes les religions ne sont que différents chemins et langues pour aller à Dieu

Lors de son récent voyage en Asie et en Océanie (du 2 au 13 septembre 2024), François a publiquement et de manière non équivoque déclaré que toutes les religions se valent ! En effet, dans son discours lors de la rencontre interreligieuse avec des jeunes au Collège catholique Junior à Singapour (13 septembre 2024), il déclara :

« L’une des choses qui m’a le plus frappé chez vous, les jeunes, ici, c’est votre capacité de dialogue interreligieux. Et c’est très important, parce que si vous commencez à vous disputer : “Ma religion est plus importante que la tienne… ”, “La mienne est la vraie, la tienne n’est pas vraie… ”. Où cela mène-t-il ? Où ? Quelqu’un répond : où ? [quelqu’un répond : “La destruction”]. C’est ainsi. Toutes les religions sont un chemin vers Dieu. Elles sont – je fais une comparaison – comme des langues différentes, des idiomes différents, pour y parvenir. Mais Dieu est Dieu pour tous. Et parce que Dieu est Dieu pour tous, nous sommes tous fils de Dieu. “Mais mon Dieu est plus important que le vôtre !” Est-ce vrai ? Il n’y a qu’un seul Dieu, et nous, nos religions sont des langues, des chemins vers Dieu. Certains sont sikhs, d’autres musulmans, d’autres hindous, d’autres chrétiens, mais ce sont des chemins différents. Understood ? » (voir la vidéo complète de la rencontre ici, et l’extrait en question ici)

Et François ne s’est pas arrêté là ! Seulement quatre jours plus tard, le 17 septembre 2024, dans un message vidéo publié par le Vatican à l’occasion de la réunion « Med24 » à Tirana, il déclare :

« Apprenez ensemble à lire les signes des temps. Considérez la diversité de vos traditions comme une richesse, une richesse voulue par Dieu. L’unité n’est pas l’uniformité, et la diversité de nos identités culturelles et religieuses est un don de Dieu. L’unité dans la diversité. Grandissez dans l’estime mutuelle, comme en ont témoigné vos ancêtres. » (Message vidéo du Saint-Père à l’occasion des Rencontres méditerranéennes (MED24) [Tirana, 15-20 septembre 2024], 17 septembre 2024)

François n’en est pas à son coup d’essai !

Ce n’est pas la première fois qu’il fait une telle déclaration.

En 2016, lors de son voyage en Suède, il déclara qu’il y avait plusieurs vraies religions :

« J’appelle la religion « une transcendance immanente », c’est-à-dire une contradiction. Mais les vraies religions sont le développement de la capacité qu’a l’humanité de se transcender vers l’absolu. Le phénomène religieux est transcendant et a trait à la vérité, à la beauté, à la bonté et à l’unité. S’il n’y a pas cette ouverture, il n’y a pas de transcendance, il n’y a pas de vraie religion, il y a de l’idolâtrie. » (Entretien entre François et Ulf Jonsson, à l’occasion de son voyage en Suède, La Civiltà Cattolica, octobre, 2016, p. 5)

Il n’hésita pas à parler de Dieu comme du « Père de toutes les confessions. » (Discours du samedi 27 Janvier 2018 à la Croix rouge italienne) !

Ou encore à dire :

« Mais permettez-moi de dire que cette richesse culturelle n’est que le miroir de votre plus précieux et valable patrimoine : la composition multi-ethnique et multi-religieuse du visage de votre peuple, fruit d’une histoire riche et, pourquoi pas, également complexe de relations tissées au cours des siècles. […]

« Ici, en effet, aussi bien la diversité de l’appartenance religieuse des Orthodoxes, des Musulmans, des Catholiques, des Juifs et des Protestants, que la distinction ethnique entre Macédoniens, Albanais, Serbes, Croates et les personnes d’une autre origine, ont créé une mosaïque dans laquelle chaque pièce est nécessaire à l’originalité et à la beauté du tableau d’ensemble. Beauté qui gagnera en splendeur dans la mesure où vous saurez la transmettre et la semer dans le cœur des nouvelles générations. » (Rencontre avec les autorités, la société civile et les membres du corps diplomatique dans le Mosaique Hall du palais présidentiel de Skopje, 7 mai 2019)

De même le 4 février 2019, François et le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb, signèrent ensemble le Document sur La fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence (dite « Déclaration d’Abou Dabi »), dans lequel se trouve cette phrase qui a scandalisé et fait couler beaucoup d’encre :

« Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. »

A l’époque, François avait donné une explication pouvant faire interpréter cette phrase en un sens catholique. J’exposerai plus bas à la fois cette explication et pourquoi elle ne m’avait pas convaincu déjà à l’époque. J’ajoute que la présente déclaration de François termine de prouver que cette explication était fausse.

Il a d’ailleurs récidivé après cette Déclaration, avant même ses déclarations de septembre 2024. En effet, il déclara que les différences religieuses sont… une richesse ! :

« Si, par le passé, des différences nous séparaient, nous voyons aujourd’hui en elles la richesse de différentes voies pour atteindre Dieu et pour éduquer les nouvelles générations à la coexistence pacifique dans le respect mutuel. » (Discours aux participants à la Rencontre “Religions et éducation”, 5 octobre 2021)

« Mais surtout, vous avez l’occasion de construire des amitiés saines et de vous entraîner à respecter les particularités et les idées des autres, en apprenant à reconnaître en l’autre un frère et un compagnon avec lequel vous pouvez partager pacifiquement un bout de chemin. Cela vous aidera à vivre en société avec la bonne attitude, en reconnaissant la diversité culturelle, religieuse et sociale comme une richesse humaine et non comme une menace. C’est particulièrement important dans un monde qui connaît, comme jamais auparavant, des mouvements massifs de peuples et de personnes en quête de sécurité et d’une vie digne. » (Discours aux Gardes Suisses et à leurs familles, 4 mai 2019)

Jean-Paul II disait déjà la même chose !

Jean-Paul II déclara que toutes les fausses religions sont nées « avec l’aide de l’Esprit de Dieu » et que « la fermeté de la croyance des membres des religions non chrétiennes [est effet] de l’Esprit » !

Dans sa première encyclique il déclare :

« Même si c’est d’une autre manière et avec les différences qui s’imposent, il faut appliquer les réflexions précédentes à l’activité qui tend au rapprochement avec les représentants des religions non chrétiennes et qui s’exprime par le dialogue, les contacts, la prière en commun, la recherche des trésors de la spiritualité humaine, car ceux-ci, nous le savons bien, ne font pas défaut aux membres de ces religions. N’arrive-t-il pas parfois que la fermeté de la croyance des membres des religions non chrétiennes _ effet elle aussi de l’Esprit de vérité opérant au-delà des frontières visibles du Corps mystique _ devrait faire honte aux chrétiens, si souvent portés à douter des vérités révélées par Dieu et annoncées par l’Eglise, si enclins à laisser se relâcher les principes de la morale et à ouvrir les portes à une morale permissive ? » (Encyclique Redemptor hominis, 4 mars 1979, n° 6)

Le pire est que cette sentence pourrait être vraie ! Il est parfaitement vrai que la fermeté de certains païens dans leur foi et dans une certaine morale devrait faire honte aux catholiques ! Mais pourquoi tout gâcher en mettant au milieu de tout cela que la fermeté dans la foi du culte des démons (Psaume 95/96, 5 ; I Corinthiens X, 20-21) vient de l’Esprit ?!

De même, Jean-Paul II déclara :

« Il faut tout d’abord avoir à l’esprit que toute recherche de l’esprit humain dans le sens de la vérité et du bien, et en ultime analyse de Dieu, est suscitée par l’Esprit Saint. C’est précisément de l’ouverture primordiale de l’homme à l’égard de Dieu que naissent les diverses religions. A leur origine, on trouve fréquemment des fondateurs qui ont réalisé, avec l’aide de l’Esprit de Dieu, une expérience religieuse plus profonde. Transmise aux autres, cette expérience a pris forme dans les doctrines, dans les rites et dans les préceptes des diverses religions. » (Audience générale du 9 septembre 1998, 2)

Et au sujet de l’abomination d’Assise, sur laquelle nous reviendrons plus bas, Mgr Jorge María Mejia, alors vice-président de la Conseil pontifical Justice et Paix (Iusticia et Pax) qui, un mois avant la rencontre, pour préparer les esprits des catholiques à l’impact bouleversant d’Assise, fit publier par l’Osservatore Romano un article qui révélait l’hérésie fondamentale qui était à la base de cette rencontre œcuménique :

« La présence commune [de représentants des différentes religions] se fonde, en dernière analyse, sur la reconnaissance et le respect mutuel de la voie suivie par chacun, et de la religion à laquelle on appartient, comme chemin d’accès à Dieu. » (Osservatore Romano du 17 septembre 1986)

Et Jean-Paul II, s’expliquant de la signification de cet événement :

« Présentant l’Église catholique qui prend par la main les frères chrétiens et ceux-ci, tous ensemble, qui tendent la main vers les frères des autres religions, la Journée d’Assise a été comme une expression visible de ces affirmations du Concile Vatican II. Avec elle et grâce à elle nous avons réussi, par la grâce de Dieu, à mettre en pratique, sans aucune ombre de confusion ni syncrétisme, notre conviction, inculquée par le Concile, sur l’unité de principe et de fin de la famille humaine et sur le sens et sur la valeur des religions non chrétiennes. » (Allocution aux Cardinaux et aux prélats de la Curie romaine pour les vœux de Noël, 22 décembre 1986)

En ayant précisé peu avant que :

« L’événement d’Assise peut ainsi être considéré comme une illustration visible, une leçon des faits, une catéchèse compréhensible à tous, de ce que présuppose et signifie l’engagement œcuménique et l’engagement pour le dialogue interreligieux recommandé et promu par le Concile Vatican II. »

A propos de la Déclaration d’Abou Dabi

Comme nous le disions plus haut, le 4 février 2019, François et le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb, signèrent ensemble le Document sur La fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence (dite « Déclaration d’Abou Dabi »), dans lequel se trouve cette phrase qui a scandalisé et fait couler beaucoup d’encre :

« Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. »

Le mois suivant, lors de la visita ad Limina des Évêques du Kazakhstan et d’Asie centrale, Mgr Athanasius Schneider, Évêque auxiliaire d’Astana, prélat célèbre et populaire dans les milieux conservateurs et traditionalistes, souleva le problème évident posé par cette phrase, ce à quoi François lui a répondu qu’il s’agissait d’une volonté permissive et non positive de Dieu : Il le permet mais il ne le souhaite pas (voir plus de détail en cliquant ici). Un mois plus tard, François déclara dans son Audience générale du 3 avril 2019, lors de son voyage au Maroc :

« Mais on pourrait se demander: mais pourquoi le Pape va-t-il chez les musulmans et pas seulement chez les catholiques? Parce qu’il y a beaucoup de religions, et comment se fait-il qu’il y ait tant de religions? Avec les musulmans, nous descendons du même Père, Abraham: pourquoi Dieu permet-il qu’il y ait tant de religions? Dieu a voulu permettre cela: les théologiens de la Scholastique faisaient référence à la voluntas permissiva de Dieu. Il a voulu permettre cette réalité: il y a beaucoup de religions; certaines naissent de la culture, mais elles regardent toujours le ciel, elles regardent Dieu. Mais ce que Dieu veut est la fraternité entre nous et de façon spéciale — c’est là que réside le motif de ce voyage — avec nos frères fils d’Abraham comme nous, les musulmans. Nous ne devons pas avoir peur de la différence: Dieu a permis cela. Nous devons avoir peur si nous n’œuvrons pas dans la fraternité, pour marcher ensemble dans la vie. »

Aussi, la déclaration de François à Singapour termine de prouver que cette explication était fausse. Je dis bien qu’elle « termine » de le faire, car déjà à l’époque, cette explication m’avait paru bancale, voire douteuse, et ce pour quatre raisons :

1) l’idée que Dieu serait positivement à l’origine de toutes les religions se trouvait déjà dans la doctrine conciliaire (cf. les déclarations antérieures de François et Jean-Paul II citées plus haut),

2) le contexte immédiat du document ne plaide pas en faveur de cette thèse : signer un document avec un « homologue » traité d’égal à égal avec le sourire et en s’embrassant, tout en ayant comme arrière-pensée que la religion de la personne d’en face n’est qu’un mal permis et non souhaité par Dieu, c’est, à tout le moins, de l’hypocrisie (je pèse mes mots),

3) le procédé consistant à énumérer des sujets concernés par le même phénomène (ici « la sage volonté divine »), tout en jouant sur la polysémie des termes employés pour les faire changer de sens en fonction des membres de l’énumération (car il est évident que « Le pluralisme et les diversités […] de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine » positive et non pas seulement permissive !), n’existe tout simplement pas dans le domaine diplomatique (éventuellement de manière humoristique ou pour créer un effet littéraire spécial, mais pas dans ce genre de document),

4) si Mgr Schneider n’avait pas soulevé la question, jamais François n’aurait fait de « clarification » et tout le monde serait resté sur la seule interprétation possible pour un lecteur normal : l’égalité de toutes les religions.

Rétablissement de la vérité par le Magistère de l’Église

Saint Pie X décrit et condamne l’idée sous-jacente à ses déclarations

« Vérité prétendue de toutes les religions

« 16. Combien tout cela est contraire à la foi catholique, nous l’avons déjà vu dans un décret du Concile du Vatican ; comment la voie s’en trouve ouverte à l’athéisme, de même que par les autres erreurs déjà exposées, Nous le dirons plus loin. Ce que Nous voulons observer ici, c’est que la doctrine de l’expérience, jointe à l’autre du symbolisme, consacre comme vraie toute religion, sans en excepter la religion païenne. Est-ce qu’on ne rencontre pas dans toutes les religions, des expériences de ce genre ? Beaucoup le disent. Or, de quel droit les modernistes dénieraient-ils la vérité aux expériences religieuses qui se font, par exemple, dans la religion mahométane ? Et en vertu de quel principe attribueraient-ils aux seuls catholiques le monopole des expériences vraies ? Ils s’en gardent bien : les uns d’une façon voilée, les autres ouvertement, ils tiennent pour vraies toutes les religions.

« C’est aussi bien une nécessité de leur système. Car, posés leurs principes, à quel chef pourraient-ils arguer une religion de fausseté ? Ce ne pourrait être évidemment que pour la fausseté du sentiment, ou pour celle de la formule. Mais, d’après eux, le sentiment est toujours et partout le même, substantiellement identique ; quant à la formule religieuse, tout ce qu’on lui demande, c’est l’adaptation au croyant – quel que soit par ailleurs son niveau intellectuel – en même temps qu’à sa foi. Tout au plus, dans cette mêlée, des religions, ce qu’ils pourraient revendiquer en faveur de la religion catholique, c’est qu’elle est plus vraie, parce qu’elle est plus vivante ; c’est encore qu’elle est plus digne du nom de chrétienne, parce qu’elle répond mieux que toute autre aux origines du christianisme.

« De telles conclusions ne sauraient surprendre : elles découlent des prémisses.

« Ce qui est fort étrange, c’est que des catholiques, c’est que des prêtres, dont Nous aimons à penser que de telles monstruosités leur font horreur, se comportent néanmoins, dans la pratique, comme s’ils les approuvaient pleinement : c’est que des catholiques, des prêtres, décernent de telles louanges, rendent de tels hommages aux coryphées de l’erreur, qu’ils prêtent à penser que ce qu’ils veulent honorer par là, c’est moins les hommes eux-mêmes, non indignes peut-être de toute considération, que les erreurs par eux ouvertement professées et dont ils se sont faits les champions.

« Application à la tradition

« 17. Un autre point où les modernistes se mettent en opposition flagrante avec la foi catholique, c’est que le principe de l’expérience religieuse, ils le transfèrent à la tradition : et la tradition, telle que l’entend l’Eglise, s’en trouve ruinée totalement. Qu’est-ce que la tradition, pour les modernistes ? La communication faite à d’autres de quelque expérience originale, par l’organe de la prédication, et moyennant la formule intellectuelle. Car, à cette dernière, en sus de la vertu représentative, comme ils l’appellent, ils attribuent encore une vertu suggestive s’exerçant soit sur le croyant même pour réveiller en lui le sentiment religieux, assoupi peut-être, ou encore pour lui faciliter de réitérer les expériences déjà faites, soit sur les non-croyants pour engendrer en eux le sentiment religieux et les amener aux expériences qu’on leur désire. C’est ainsi que l’expérience religieuse va se propageant à travers les peuples, et non seulement parmi les contemporains par la prédication proprement dite, mais encore de génération en génération par l’écrit ou par la transmission orale. Or, cette communication d’expériences a des fortunes fort diverses : tantôt elle prend racine et s’implante, tantôt elle languit et s’éteint. C’est à cette épreuve, d’ailleurs, que les modernistes, pour qui vie et vérité ne sont qu’un, jugent de la vérité des religions : si une religion vit, c’est qu’elle est vraie ; si elle n’était pas vraie, elle ne vivrait pas. D’où l’on conclut encore : toutes les religions existantes sont donc vraies. » (Encyclique Pascendi Dominici Gregis, 8 septembre 1907 – Condamnation du modernisme, n°16 et 17)

Magistère sur les autres religions en général

Concile de Florence :

« Elle [la très sainte Eglise romaine] croit fermement, professe et prêche qu’« aucun de ceux qui se trouvent en dehors de l’Église catholique, non seulement païens mais encore juifs ou hérétiques et schismatiques ne peuvent devenir participants à la vie éternelle, mais iront « dans le feu éternel qui est préparé par le diable et ses anges » [Mt 25, 41] à moins qu’avant la fin de leur vie ils ne lui aient été agrégés ; elle professe aussi que l’unité du corps de l’Église a un tel pouvoir que les sacrements de l’Église n’ont d’utilité en vue du salut que pour ceux qui demeurent en elle, pour eux seuls jeûnes, aumônes et tous les autres devoirs de la piété et exercices de la milice chrétienne enfantent les récompenses éternelles, et que « personne ne peut être sauvé, si grandes que soient ses aumônes, même s’il verse son sang pour le nom du Christ, s’il n’est pas demeuré dans le sein et dans l’unité de l’Église catholique. » » (Concile de Florence, Bulle Cantate Domino du 4 février 1442 [1441 selon le comput de Florence] – Sur l’union avec les coptes et les Éthiopiens. Décret pour les jacobites)

Grégoire XVI cite de nombreux Pères de l’Eglise :

« Pour en venir à l’affaire présente, il Nous faut d’abord Nous occuper de la foi sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu (Hébreux XI, 6) et qui est mise en péril, comme Nous l’avons remarqué, dans le système de ceux qui veulent étendre au-delà de certaines bornes la liberté des mariages mixtes ; car enfin, vous savez comme Nous avec quelle constance nos Pères se sont appliqués à inculquer cet article de foi que ces novateurs osent nier, à savoir la nécessité de la foi et de l’unité catholique pour obtenir le salut.

« C’est ce qu’enseignait un des plus célèbres disciples des apôtres, saint Ignace martyr, dans son épître aux Philadelphiens : « Ne vous trompez pas, leur mandait-il, celui qui adhère à l’auteur d’un schisme n’obtiendra pas le royaume de Dieu » (PG, V, 699). Saint Augustin et les autres évêques d’Afrique, réunis en 412 dans le Concile de Cirta, s’exprimaient ainsi à ce sujet : « Quiconque est hors du sein de l’Eglise Catholique, quelque louable que paraisse d’ailleurs sa conduite, ne jouira point de la vie éternelle, et la colère de Dieu demeure sur lui à cause du crime dont il est coupable en vivant séparé de Jésus-Christ » (Lettre 141). Et sans rapporter ici les témoignages presque innombrables d’autres anciens Pères, nous nous bornerons citer à celui de Notre glorieux Prédécesseur saint Grégoire le Grand, qui atteste expressément que telle est la doctrine de l’Eglise catholique sur cette matière. « La sainte Eglise Universelle, dit-il, enseigne que Dieu ne peut être véritablement adoré que dans son sein elle affirme que tous ceux qui en sont séparés ne seront point sauvés » (Morales sur Job, XIV, 5).

Il est également déclaré dans le décret sur la foi, publié par un autre de Nos Prédécesseurs, Innocent III, de concert avec le quatrième Concile œcuménique de Latran, « qu’il n’y a qu’une seule Eglise Universelle, hors de laquelle nul absolument ne sera sauvé » (1er canon). Enfin dogme est exprimé dans les foi qui ont été proposées par le Siège Apostolique ; dans celle qui est à l’usage de toutes les Églises latines dans les deux autres, dont l’une est reçue par les Grecs (Cf. Grégoire XIII, Profession de foi Sanctissimus) et la dernière par les autres catholiques de l’Orient (Benoît XIV, Lettre Nuper ad no.). » (Encylique Summo Iugiter Studio, 27 mai 1832, aux Évêques de Bavière sur les mariages mixtes, n° 2 et 5)

« Nous venons maintenant à une cause, hélas ! trop féconde des maux déplorables qui affligent à présent l’Église. Nous voulons dire l’indifférentisme, ou cette opinion funeste répandue partout par la fourbe des méchants, qu’on peut, par une profession de foi quelconque, obtenir le salut éternel de l’âme, pourvu qu’on ait des mœurs conformes à la justice et à la probité. Mais dans une question si claire et si évidente, il vous sera sans doute facile d’arracher du milieu des peuples confiés à vos soins une erreur si pernicieuse. L’Apôtre nous en avertit : « Il n’y a qu’un Dieu, qu’une foi, qu’un baptême » [16] ; qu’ils tremblent donc ceux qui s’imaginent que toute religion conduit par une voie facile au port de la félicité ; qu’ils réfléchissent sérieusement sur le témoignage du Sauveur lui-même : « qu’ils sont contre le Christ dès lors qu’ils ne sont pas avec le Christ » [17] ; qu’ils dissipent misérablement par là même qu’ils n’amassent point avec lui, et que par conséquent, « ils périront éternellement, sans aucun doute, s’ils ne gardent pas la foi catholique et s’ils ne la conservent entière et sans altération » [18]. Qu’ils écoutent saint Jérôme racontant lui-même, qu’à l’époque où l’Église était partagée en trois partis, il répétait sans cesse et avec une résolution inébranlable, à qui faisait effort pour l’attirer à lui : « Quiconque est uni à la chaire de Pierre est avec moi » [19]. En vain essayerait-on de se faire illusion en disant que soi-même aussi on a été régénéré dans l’eau, car saint Augustin répondrait précisément : « Il conserve aussi sa forme, le sarment séparé du cep ; mais que lui sert cette forme, s’il ne vit point de la racine ? » [20] » (Encyclique Mirari vos, 15 août 1832 – Condamnation du libéralisme et de l’indifférentisme religieux)

Léon XII :

« Certes, de nombreux auteurs remarquables, adeptes de la vraie philosophie, se sont efforcés d’attaquer et d’écraser cette étrange conception. Mais la chose est tellement évidente qu’il est superflu de donner des arguments supplémentaires. Il est impossible au Dieu véritable — la Vérité même, le meilleur, le plus sage Dispensateur, et le Rémunérateur des hommes bons — d’approuver toutes les sectes qui professent de faux enseignements souvent incompatibles et contradictoires entre eux, et de conférer à leurs membres des récompenses éternelles. Car nous avons une parole plus sûre de la part du prophète, et en vous écrivant nous parlons de la sagesse parmi les parfaits, non de la sagesse de ce monde, mais de la sagesse de Dieu dans un mystère. C’est par elle que nous sommes enseignés, et c’est par la par foi divine, nous tenons un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Nous tenons aussi qu’aucun autre nom sous le ciel n’est donné aux hommes excepté le nom de Jésus-Christ de Nazareth, dans lequel nous devons être sauvés. C’est pourquoi nous professons qu’il n’y a pas de salut en dehors de l’Église. » (Encyclique Ubi Primum, 5 mai 1824 – Sur son élévation au souverain pontificat, n°14)

Pie IX :

« C’est encore au même but que tend cet horrible système de l’indifférence en matière de religion, système qui répugne le plus à la seule lumière naturelle de la raison. C’est par ce système, en effet, que ces subtils artisans de mensonge, cherchent à enlever toute distinction entre le vice et la vertu, entre la vérité et l’erreur, entre l’honneur et la turpitude, et prétendent que les hommes de tout culte et de toute religion peuvent arriver au salut éternel : comme si jamais il pouvait y avoir accord entre la justice et l’iniquité, entre la lumière et les ténèbres, entre Jésus Christ et Bélial. » (Encyclique Qui pluribus, 9 novembre 1846 – Sur les principales erreurs du temps)

« Et ici, Fils chéris et vénérables Frères, nous devons rappeler de nouveau et blâmer l’erreur considérable où sont malheureusement tombés quelques catholiques. Ils croient en effet qu’on peut parvenir à l’éternelle vie en vivant dans l’erreur, dans l’éloignement de la vraie foi et de l’unité catholique. Cela est péremptoirement contraire à la doctrine catholique. Nous le savons et vous le savez, ceux qui ignorent invinciblement notre religion sainte, qui observent avec soin la loi naturelle et ses préceptes, gravés par Dieu dans le cœur de tous, qui sont disposés à obéir au Seigneur, et qui mènent une vie honorable et juste, peuvent avec l’aide de la lumière et de la grâce divine, acquérir la vie éternelle ; car Dieu voit parfaitement, il scrute, il connaît les esprits, les âmes, les pensées, les habitudes de tous, et dans sa bonté suprême, dans son infinie clémence, il ne permet point qu’on souffre les châtiments éternels sans être coupable de quelque faute volontaire. Mais nous connaissons parfaitement aussi ce dogme catholique : qu’en dehors de l’Eglise on ne peut se sauver, qu’il est impossible d’obtenir le salut éternel en se montrant rebelle à l’autorité et aux décisions de cette Eglise, en demeurant opiniâtrement séparé de son unité et de la communion du Pontife romain, successeur de Pierre, à qui a été confiée par le Sauveur la garde de la vigne. » (Encyclique Quanto conficiamur, 10 août 1863 – Contre l’indifférentisme. La religion catholique, seule vraie religion menant au salut éternel)

Léon XIII :

« Que si tous les membres de la secte ne sont pas obligés d’adjurer explicitement le catholicisme, cette exception, loin de nuire au plan général de la franc-maçonnerie, sert plutôt ses intérêts. Elle lui permet d’abord de tromper plus facilement les personnes simples et sans défiance, et elle rend accessible à un plus grand nombre l’admission dans la secte. De plus, en ouvrant leurs rangs à des adeptes qui viennent à eux des religions les plus diverses, ils deviennent plus capables d’accréditer la grande erreur du temps présent, laquelle consiste à reléguer au rang des choses indifférentes le souci de la religion, et à mettre sur le pied de l’égalité toutes les formes religieuses. Or, à lui seul, ce principe suffit à ruiner toutes les religions, et particulièrement la religion catholique, car, étant la seule véritable, elle ne peut, sans subir la dernière des injures et des injustices, tolérer que les autres religions lui soit égalées. » (Encyclique Humanum Genus, 20 avril 1884 Condamnation du relativisme philosophique de la franc-maçonnerie)

Pie XI :

« [est condamnée] la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. La conclusion est claire: se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. […]

« Qu’ils écoutent Lactance s’écriant : « Seule… l’Eglise catholique est celle qui garde le vrai culte. Elle est la source de vérité, la demeure de la foi, le temple de Dieu; qui n’y entre pas ou qui en sort, se prive de tout espoir de vie et de salut. Que personne ne se flatte d’une lutte obstinée. Car c’est une question de vie et de salut ; si l’on n’y veille avec précaution et diligence, c’est la perte et la mort » [3]. » (Encyclique Mortalium animos du 6 janvier 1928 – Sur l’unité de l’Eglise)

Finissons par les propos des Papes au sujet de deux religions spécifiquement visées par les propos de François : l’hindouisme et l’islam

Magistère sur l’hindouisme

Léon XIII déclarait au sujet de l’hindouisme :

« L’Orient, courageusement et avec succès exploré par les Portugais, est aujourd’hui convoité par beaucoup pour son commerce lucratif. Cependant, nous avons un objectif plus noble en tête. Nous réfléchissons sur ces immenses régions des Indes où les hommes de l’Évangile ont consacré leur travail pendant des siècles. Nos pensées se tournent tout d’abord vers le bienheureux apôtre Thomas qui est appelé à juste titre le fondateur de la prédication de l’Évangile aux hindous. Ensuite, il y a François Xavier qui, longtemps après, s’est consacré avec zèle à la même vocation louable. Grâce à son extraordinaire persévérance, il a converti des centaines de milliers d’hindous des mythes et des superstitions ignobles des Brahmanes à la vraie religion. Sur les traces de ce saint homme ont suivi de nombreux prêtres, séculiers et religieux, qui, avec l’autorité et la permission du Saint-Siège, se sont inlassablement efforcés de préserver et de promouvoir les institutions et les mystères chrétiens introduits par Thomas et renouvelés par Xavier. Aujourd’hui encore, ils poursuivent ces nobles efforts ; pourtant, dans les vastes étendues de la terre, beaucoup sont encore privés de la vérité, misérablement emprisonnés dans l’obscurité de la superstition ! Combien un très grand champ, surtout dans le nord, est encore inculturé pour recevoir la semence de l’Evangile ! » (Encyclique Ad Extremas, 24 juin 1893 – Sur les séminaires pour le clergé indigène)

Magistère sur l’islam

Le 27 novembre 1095, lors de son Appel de Clermont, le premier appel à la sainte Croisade, le Pape bienheureux Urbain II déclara que les musulmans étaient des païens et des esclaves des démons. Robert le Moine (vers 1055-1122) rapporte le fait comme suit :

« L’an de l’incarnation 1095, s’assembla dans la Gaule un grand concile en la province d’Auvergne et en la ville appelée Clermont. Il fut présidé par le pape Urbain II, des cardinaux et des évêques; ce concile fut très célèbre par un grand concours de Français et d’Allemands, tant évêques que princes. Après y avoir réglé les affaires ecclésiastiques, le pape sortit sur une place spacieuse, car aucun édifice ne pouvait contenir ceux qui venaient l’écouter. Alors, avec la douceur d’une persuasive éloquence, s’adressant à tous : « […] Des confins de Jérusalem et de la ville de Constantinople nous sont parvenus de tristes récits souvent déjà nos oreilles en avaient été frappées ; des peuples du royaume des Persans, nation maudite, nation entièrement étrangère à Dieu, race qui n’a point tourné son cœur vers lui, et n’a point confié son esprit au Seigneur, a envahi en ces contrées les terres des Chrétiens, les a dévastées par le fer, le pillage, l’incendie, a emmené une partie d’entre eux captifs dans son pays, en a mis d’autres misérablement à mort, a renversé de fond en comble les églises de Dieu, ou les a fait servir aux cérémonies de son culte ; ces hommes renversent les autels, après les avoir souillés de leurs impuretés. » (Histoire de la première Croisade, Livre 1er, Chapitre I)

Foucher de Chartres (vers 1059-après 1127) rapporte quant à lui ces propos du Pape :

« À tous ceux qui y partiront et qui mourront en route, que ce soit sur terre ou sur mer, ou qui perdront la vie en combattant les païens, la rémission de leurs péchés sera accordée. Et je l’accorde à ceux qui participeront à ce voyage, en vertu de l’autorité que je tiens de Dieu.

« Quelle honte, si un peuple aussi méprisé, aussi dégradé, esclave des démons, l’emportait sur la nation qui s’adonne au culte de Dieu et qui s’honore du nom de chrétienne ! Quels reproches le Seigneur Lui-même vous adresserait si vous ne trouviez pas d’hommes qui soient dignes, comme vous, du nom de chrétiens !

«  Qu’ils aillent donc au combat contre les Infidèles – un combat qui vaut d’être engagé et qui mérite de s’achever en victoire –, ceux-là qui jusqu’ici s’adonnaient à des guerres privées et abusives, au grand dam des fidèles ! Qu’ils soient désormais des chevaliers du Christ, ceux-là qui n’étaient que des brigands ! Qu’ils luttent maintenant, à bon droit, contre les barbares, ceux-là qui se battaient contre leurs frères et leurs parents ! Ce sont les récompenses éternelles qu’ils vont gagner, ceux qui se faisaient mercenaires pour quelques misérables sous. Ils travailleront pour un double honneur, ceux-là qui se fatiguaient au détriment de leur corps et de leur âme. Ils étaient ici tristes et pauvres ; ils seront là-bas joyeux et riches. Ici, ils étaient les ennemis du Seigneur ; là-bas, ils seront ses amis ! » (Historia Hierosolymitana, dans Recueil des historiens des croisades, historiens occidentaux. Cité par Michel BALARD, Alain DUMERGER, Pierre GUICHARD dans Pays d’Islam et monde latin Xe-XIIIe siècles, Hachette, Paris, 2000)

Calixte III, disait dans son serment public daté d’environ 1455 :

« Moi, Calixte III, Pape, je promets et je jure à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, à la Mère de Dieu toujours vierge, aux Apôtres saint Pierre et saint Paul et à toutes les milices célestes, dussé-je, s’il le faut, verser mon propre sang, de faire, dans la mesure de mes forces, et avec le concours de mes vénérables frères, tout ce qui sera possible pour reconquérir Constantinople, qui a été prise et détruite par l’ennemi du Sauveur crucifié, par le fils du diable, Mahomet, prince des Turcs, en punition des péchés des hommes, pour délivrer les chrétiens qui languissent dans l’esclavage, pour relever la vraie foi et exterminer en Orient la secte diabolique de l’infâme et perfide Mahomet. La lumière de la foi est à peu près éteinte dans ces malheureuses régions. Si jamais je t’oublie, Jérusalem, puisse ma droite tomber dans l’oubli; puisse ma langue se paralyser dans ma bouche, si je ne me souvenais plus de toi, Jérusalem, si tu n’étais plus le commencement de mon allégresse. Que Dieu me soit en aide, et son saint Évangile ! Ainsi soit-il. » (Ludwig FREIHERR von PASTOR, Histoire des papes depuis la fin de moyen âge, tome II, p. 321)

Lors de la fête de saint Pierre et saint Paul du 29 juin 1456, Calixte III publia la Bulle par laquelle il exhortait à prier et donnait des ordres :

« La bulle renfermait, en outre, certaines dispositions spéciales : elle ordonnait de faire, en tous lieux, le premier dimanche de chaque mois, une procession solennelle dans le but de demander à Dieu qu’il daignât détourner de la chrétienté les dangers dont elle était menacée par les Turcs. Ce même jour, on devait célébrer la messe Contra Paganos et prêcher au peuple un sermon de circonstance. En outre, il était prescrit à tous les prêtres, sans exception, de dire, pendant la messe, l’oraison suivante : « Dieu tout-puissant et éternel, entre les mains de qui sont toutes les puissances et les droits de tous les empires, protégez la chrétienté, afin que les infidèles, qui se fient à leurs propres forces, soient anéantis par l’effet de votre puissance. » (Ludwig FREIHERR von PASTOR, Histoire des papes depuis la fin de moyen âge, T. II, Librairie Plon, Paris, 1888, p. 371)

Eugène IV au concile de Bâle en 1434 (dans une session approuvée de ce Concile) :

« Il y a de l’espoir que de nombreuses personnes de l’abominable secte de Mahomet se convertiront à la foi catholique. » (Decrees of the Ecumenical Councils, Vol. 1, p. 479)

Selon le pape Eugène IV donc, la secte de Mahomet, c’est-à-dire la religion de l’islam, est abominable. C’est une abomination. C’est quelque chose que Dieu abhorre. Ce n’est pas quelque chose qu’Il respecte.

Pie II, dans son allocution à l’occasion de la procession de la tête de saint André, le 12 avril 1462. Il dit ceci :

« Pie II publia la bulle par laquelle il convoquait tous les princes, en termes d’une éloquence vibrante, à se réunir pour délibérer en commun sur les préparatifs d’une croisade européenne. Depuis le jour où l’empereur Constantin a donné la paix à l’Église, y disait-il, la chrétienté n’a jamais été réduite à une situation aussi critique qu’elle l’est en ce moment par les disciples du « faux prophète Mahomet », par les bandes sanguinaires du « dragon chargé de venin » . C’est une punition du ciel pour les péchés des peuples. Dieu l’a placé sur le siège romain pour tirer le monde de ce péril extrême. Assurément cette charge est terriblement lourde pour ses épaules, mais il ne veut pas désespérer. « Souvent, à la vérité, ajoute-t-il , le vaisseau de l’Église vacille sur les flots, mais il ne fait pas naufrage ; il est ébranlé jusque dans ses profondeurs, mais il ne se rompt point; il subit la tempête, mais n’est point submergé ; Dieu permet que les siens soient éprouvés par la tentation, mais il ne les laisse pas succomber » [Leodrisii CRIBELLUS, Libri duo de expeditione Pii Papae secundi in Turcas, publ. dans Muratori, Script, rer. Italie. T. XXIII, p., p. 65-70 ; Pii II Comment., p. 34. — Les ambassadeurs de Florence et de Venise se tinrent sur la réserve au sujet de la guerre contre les Turcs : voy. Le Rapport des ambassadeurs florentins publié par GUASTI, p. 57, et l’Instruction (inéd.) du 30 octobre 1458 pour les ambassadeurs de Venise. (Archives d’État de Venise, Sen. Secr., t. XX, f° 164.)] » (Ludwig FREIHERR von PASTOR, Histoire des papes depuis la fin de moyen âge, tome III, Librairie Plon, Paris, 1892, p. 22)

Pie II pria encore saint Pierre de la manière suivante :

« Détourne la colère du Très-Haut contre les Turcs et les barbares impies qui méprisent Notre-Seigneur Jésus-Christ. » (Ludwig FREIHERR von PASTOR, Histoire des papes depuis la fin de moyen âge, tome III, Librairie Plon, Paris, 1892, p. 246)

Les Turcs désignent bien sûr les musulmans. Et il les qualifie d’impies. Ils sont sans Dieu. Leur religion n’est pas de Dieu. Dans son discours du 26 septembre 1459, Pie II dit ceci :

« La reine de l’Orient a vu dans ses murs le massacre du successeur de Constantin et de son peuple, la profanation des temples du Seigneur, le splendide monument élevé par Justinien souillé par le culte abominable de Mahomet… Il marchera de victoire en victoire jusqu’à ce qu’il ait dompté tous les rois de l’Occident, renversé l’Évangile du Christ et réduit le monde entier sous le joug de la loi de son faux prophète. » (Ibid., pp. 73-74)

Le Pape Clément V, et le Concile de Vienne (1311-1312) déclarèrent :

« Pour l’offense du nom divin et la honte de la foi chrétienne, il arrive que, dans certaines régions du monde soumises à des princes chrétiens, où des sarrasins habitent avec des chrétiens, parfois à part, parfois mêlés à eux, leurs prêtres, appelés en langue vulgaire Zabazala, invoquent et annoncent à haute voix le nom de Mahomet, dans leurs temples ou mosquées, où les sarrasins se réunissent afin d’adorer le perfide Mahomet, et ceci chaque jour, à des heures déterminées, à partir d’un lieu élevé, et qu’ils y professent publiquement certaines paroles en son honneur… ce qui n’abaisse pas peu notre foi et engendre un grave scandale dans le cœur des fidèles. Puisque ces choses qui déplaisent à la majesté divine ne doivent plus être tolérées, avec l’approbation du saint concile, Nous défendons avec la plus grande rigueur qu’elles se produisent désormais à l’intérieur des territoires des chrétiens… Nous enjoignons… à tous et chacun des princes catholiques… d’éliminer totalement de leurs territoires et de veiller à ce que soit éliminée la honte que ce qui précède entraîne pour eux-mêmes et pour les autres fidèles… Nous interdisons expressément que quiconque relevant de leur autorité s’aventure… à invoquer ou à professer publiquement… le nom sacrilège de Mahomet… Ceux qui oseront agir en sens contraire seront corrigés de telle manière… que les autres, terrorisés par leur exemple, seront éloignés de la même présomption. » (Canon 12, Clement., livre V, titre II, De judeais ; in : Giuseppe ALBERIGO, Les Conciles Œcuméniques, Les Décrets, Éditions du Cerf, Paris, 1994, Tome II-1, page 787)

Il fait référence à l’obligation dans les États catholiques de ne pas autoriser ce genre d’activité par les musulmans et il appelle le nom de Mahomet, sacrilège. Et comme tous les autres papes, il reconnaît évidemment que l’islam est une fausse religion et une abomination.

Léon X et le Vè Concile du Latran parlent des Turcs et d’autres infidèles ainsi :

« Notre but est également d’écraser les Turcs et les autres infidèles qui se maintiennent dans les régions orientales et méridionales. Ils traitent la voie de la vraie lumière et du salut avec un mépris complet et un aveuglement totalement inflexible ; ils attaquent la croix vivifiante sur laquelle notre Sauveur a voulu accepter la mort pour, en mourant, détruire la mort et, par le mystère ineffable de sa très sainte vie, restaurer la vie ; ils se font les ennemis haineux de Dieu et les persécuteurs les plus acharnés de la religion chrétienne. Forts de défenses non seulement spirituelles mais aussi temporelles, nous pourrons, sous la conduite et la faveur de Dieu, nous opposer aux salves amères et fréquentes par lesquelles, dans une rage sauvage, ils se meuvent sauvagement au milieu du sang chrétien… » (Session 12, 16 mars 1517)

Sixte V :

« contre le navire du même prince des Apôtres, de nouvelles tempêtes s’élèvent chaque jour – et surtout le tyran des Turcs [c’est-à-dire des Musulmans], cet ennemi le plus atroce du nom chrétien – par les hérétiques et les schismatiques les plus sauvages, qui maintenant ne se disputent plus au sujet de l’identité des chrétiens, de l’histoire de l’humanité, de l’histoire de l’humanité, de l’histoire de l’humanité, de l’histoire de l’humanité, de la foi ou de la religion, mais pensent jour et nuit à la ruine et à la destruction des catholiques. » (Etsi Nos, 27 avril 1588)

Benoît XIV déclare que les noms turcs ou mahométans ne devraient pas être donnés aux enfants ou aux adultes lors du Baptême. Et il dit que c’est si grave que ceux qui le font n’entreront pas au paradis. Il dit :

« Dans Notre lettre mentionnée ci-dessus, Nous avons qualifié cet abus de lâche dissimulation de la profession chrétienne, proche de l’infidélité. Depuis lors, Nous avons appris avec une grande angoisse que de nombreuses personnes dans cette province continuent à prendre des noms turcs ou mahométans en dépit de la considération de leur salut éternel. […]

« Les sanctions et les peines prévues par votre conseil albanais et par Notre lettre susmentionnée doivent être pleinement appliquées dans leur cas : c’est-à-dire qu’ils doivent être déclarés inaptes à recevoir les sacrements de leur vivant et, s’ils meurent impénitents, à bénéficier des prières après la mort. Pour autant que cela soit nécessaire, Nous renouvelons et réappliquons ces peines ; Nous vous enjoignons d’en assurer la juste exécution. Cela ne devrait être difficile pour personne d’entre vous, vénérables frères, car aucun des schismatiques et hérétiques n’a été suffisamment téméraire pour prendre un nom mahométan et à moins que votre justice ne soit plus abondante que la leur, vous n’entrerez pas dans le royaume de Dieu. » (Encyclique Quod provinciale, 1er août 1754 – Sur les chrétiens qui utilisent le nom de Mahomet)

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