Quelle différence y a-t-il entre la colonisation et la migration ? A priori, la colonisation implique que la nation ou le pays qui colonise ait maintenu ses frontières (européennes par exemple), tout en les agrandissant en Afrique (par exemple). La métropole et les colonies en quelque sorte.
En revanche la migration elle, si on observe la dernière en date (qui, il n’y a pas si longtemps, était celle des oiseaux), on remarque alors que lorsqu’on migre, on ne laisse rien derrière soi, si ce n’est une adresse en cas de retour forcé, ou pour la prochaine saison. On migre c’est tout.
En réalité, la colonisation et la migration sont assez similaires. Car tous ces migrants, autrefois appelés immigrés, clandestins ou sans-papiers (revoyez la dernière manif de soutien du NPA le 4 octobre par exemple), ont bel et bien laissé quelque chose derrière eux. Au moins leurs femmes, à en croire et à en voir les images.
Pour certains, un pays en guerre (Syrie, Afghanistan), pour d’autres, une métropole (Addis Abeba ou Asmara, voire le Sénégal). Ce qu’on a appelé « le regroupement familial » sous Jacques Chirac n’était en réalité qu’une colonisation inversée, à charge de revanche, en souvenir du bon temps passé au soleil, et pour acheter le vote (et le silence) de ceux qui allaient devenir majoritaires.
A en croire ce que l’on voit, la réalité cette fois, est bien plus accablante. Élus de tous bords (sauf au FN a priori) encouragent le développement des centres d’accueil dans les zones rurales, comme à Varennes-sur-Allier, 200 migrants livrés et logés depuis Paris. A Calais, on a plus de mots pour qualifier la situation. La « jungle » a paru le plus approprié. Décidément, on importe aussi le label local. Et puis le FMI, et l’UE, et la symphonie de ces « chances pour la croissance » ne s’arrête plus. Le plus effrayant au passage, c’est qu’à force d’avoir autant de chance, c’est comme au casino, le changement de couleur n’est pas loin. (Noir), passe et manque. Les jeux de mots sont risqués de nos jours.
L’Europe a fait le choix d’un jeu supplémentaire, celui du puzzle. Tombée de rideau pour la Suède, la Hongrie, la Bulgarie, la Suisse (bien sûr) …et l’Angleterre. Multiplication des invitations pour l’Allemagne, la France, et malgré elle l’Italie. Les pays sont à l’image des hommes joueurs. Ils peuvent être prudents et se retirer avant de tout perdre, ou continuer à miser. Tant que l’enrichissement personnel dure, doit alors durer l’appauvrissement général. Quitte à emprunter. Aux banques, aux autres pays, aux nationaux. Quitte à taxer (n’en parlons pas). Quitte à hypothéquer les terrains (Paris qatari, châteaux anglais, aéroports chinois, et la liste est longue). Quitte à faire sauter la banque…mais sans jeu de mots cette fois.
Alors voilà. Puisqu’une migration est à la fois une chance économique, un enrichissement, une nouvelle couleur, et une colonisation, alors, tentons la migration vers l’Afrique ! On commence à étouffer en Europe. Laissons cet Eldorado à ceux qui ont tout quitté et qui le méritent plus que nous autres Européens. Laissons-là dettes, chômage, dépressions, impôts en tous genres, amendes de toutes sortes, flicage permanent. Partons vers l’Afrique, un pays si grand et si disponible à présent. Les Chinois, les États-Unis le font bien, pourquoi pas nous pardi ? Revendiquons la migration, et nous verrons l’accueil. Revendiquons la colonisation, et nous verrons comment meurt l’Europe, et comment renaît l’Afrique !
B.B
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