Tiran est une île de 80 km² située à la sortie du détroit du même nom entre la rive droite du Sinaï et la côte saoudienne. Sanafir est l’île voisine, d’une superficie de 33 km², qui visiblement n’a jamais été habitée de façon permanente. Tiran pourrait, si elle était militarisée, totalement verrouiller l’accès du Golfe d’Aqaba, bloquant le port israélien d’Eilat – seul débouché de l’Etat hébreu sur la mer Rouge – et le port jordanien d’Aqaba, seul débouché maritime de ce pays. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé le 22 mai 1967, le blocus égyptien provoquant en rétorsion l’attaque israélienne dite « des Six Jours ».
Cette île sert de plateforme pour les plongeurs sous-marins, elle est devenue inhabitable suite à l’arrêt des pluies et la pénurie d’eau. Elle était habitée au VIe siècle à l’époque où elle s’appelait Iotabe et faisait partie de l’Empire Byzantin, tout en étant ponctuellement conquise par les tribus arabes. Elle était alors suffisamment peuplée pour être un diocèse, dont les membres les plus connus furent Macaire, représentant de l’île au Concile de Chalcédoine (451), et Anastase, qui la représenta au Synode de Jérusalem (536). Le diocèse existe toujours in partibus.
L’Arabie Saoudite a racheté les îles pour une somme de 16 milliards de $ le 8 avril 2016, ce qui avait déclenché des manifestations hostiles au Maréchal Abel Fattah al-Sissi, le chef d’état égyptien. Cependant, la Cour Suprême égyptienne avait rejeté la transaction le 16 janvier 2017, la déclarant « nulle et non avenue », donc interdite même de passer en vote parlementaire. Désormais, avec le vote du 13 juin, la procédure va pouvoir reprendre son cours.
Hristo XIEP
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !