Lafauteàrousseau : Êtes-vous d’accord avec le philosophe Gustave Thibon lorsqu’il disait que la »Grande Guerre » a été un suicide collectif de l’Europe ?
Thierry Marquet : Tout à fait d’accord, c’est également le terme qu’emploie le pape Benoît XV. À quel degré de folie étions-nous arrivés pour qu’un homme de lettre écrivît ceci en détournant le sens des mots religieux :
ʽʽTous vinrent à Verdun, comme pour y recevoir je ne sais quelle suprême consécration ; comme s’il eût fallu que toutes les provinces de la patrie eussent participé à un sacrifice d’entre les sacrifices de la guerre, particulièrement sanglant et solennel, exposé aux regards universels. Ils semblaient, par la voie sacrée, monter, pour un offertoire sans exemple, à l’autel le plus redoutable que jamais l’homme eût élevé.ʼʼ Ces mots sont de Paul Valéry.
LFAR : Puisque tous les »poilus » sont morts, est-il selon vous toujours légitime de célébrer le 11 novembre ? Que pensez-vous de ceux qui veulent le supprimer en tant que jour férié ?
T.M. J’estime que la Grande Guerre, c’est de l’histoire, à l’égal des guerres et des batailles de 1870, du premier Empire et de l’Ancien Régime, qui, elles ne sont plus célébrées. De plus, avec l’afflux massif de populations extra-européennes qui s’en fichent et la désaffection du public français pour les cérémonies, je pense qu’il ne faut plus célébrer cela, même si mon grand-père paternel y participait.
De plus, on célèbre là une « horrible boucherie » (encore un terme utilisé par le pape de l’époque) qui a permis aux francs-maçons et autres universalistes de détruire les dernières monarchies catholiques ou chrétiennes et de dresser la nouvelle tour de Babel, la Société des Nations (S.D.N.) du président Wilson inspirée par le franc-maçon français Léon Bourgeois.
LFAR : Diriez-vous que le discours officiel – ou mémoire officielle – sur la Première Guerre mondiale a évolué ces dernières décennies ?
T.M. Si je prends le discours du président Hollande lors du centenaire de la bataille de Verdun: il a confondu l’agresseur et l’agressé en présence de la chancelière allemande. La victoire française de Verdun y a été passée sous silence ; 4 minutes, seulement, sur 15, du discours présidentiel, ont concerné la bataille de 1916 et le reste ne fut qu’apologie de l’ « Europe », du multiculturalisme et de l’immigration. On est loin des dignes et sobres cérémonies de 1966 qui avaient été précédées par une messe célébrée sur le parvis de l’Ossuaire.
Je profite de la parole qui m’est donnée pour contester formellement les inscriptions ajoutées, en 2016, dans l’Ossuaire de Douaumont en allemand et en français avec les noms de Merkel et Hollande. Quant aux discours du secrétariat d’état aux anciens combattants qui sont lu devant chaque monument aux morts de France, ils ne sont que des condamnations des adversaires et encensement de leur Europe et de la multiculturalité.
LFAR : Peut-on faire, d’après vous un parallèle entre ce conflit et les guerres napoléoniennes, qui, on le rappelle, a permis à Nathan Rothschild de devenir le maître incontesté de l’Angleterre ?
T.M. En tout cas, la Grande Guerre a permis l’émergence des pays anglo-saxons qui, depuis, dirigent le monde après avoir empêché une victoire française en 1918, sauvé l’empire allemand, la république de Weimar étant la continuation en pire de l’empire et renforcé l’œuvre de Bismarck, et ce pour sauver les investissements allemands des banquiers américains d’origine allemande.
LFAR : La Première Guerre mondiale n’a-t-elle profité qu’aux marchands de canon ? Peut-on même dire que ces derniers l’ont suscitée ?
T.M. Je dirais que la Grande Guerre a profité, par inertie, aux marchands de canons mais ils n’en sont pas responsables. Ceux qui sont à l’origine de cette guerre sont les francs-maçons français, italiens et serbes. Leur plan était déjà dévoilé le 12 novembre 1882 par le journal L’Univers : « Les plans de subversion universelle, les projets abominables qui tendent à couvrir l’Europe de ruines et de sang en vue de substituer partout la République aux monarchies, l’idéal matérialiste et révolutionnaire à l’idéal spiritualiste et chrétien, sortent aussi des ateliers et des convents maçonniques. »
Lors d’une visite à l’abbesse de l’abbaye de Maredret, en Belgique, l’empereur Guillaume II (qui n’était pas franc-maçon) lui dit: « Savez-vous une des grandes causes de la guerre ?
– Non.
– Les francs-maçons. »
Le franc-maçon René Viviani, qui a été président du Conseil, en 1919 : « Vous croyez avoir fait la guerre, vous n’avez pas fait la guerre, vous avez fait une révolution.» Comme le Grand Orient de France, en 1918: « La guerre actuelle est profondément révolutionnaire. Elle prépare un ordre nouveau. » Il y a tant à dire à ce sujet. Les sources sont aisément consultables sur Gallica…
Et puis il y a la date du 28 juin: jour anniversaire de la naissance de Rousseau, de l’assassinat de l’archiduc autrichien, du premier jour du congrès maçonnique international de Paris, en 1917, et jour de la signature du traité de Versailles.
LFAR : Enfin, dernière question, plus politicienne et donc facultative, que pensez-vous du tour de France commémoratif qu’a décidé de faire le président Macron pour célébrer le centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 ?
T.M. Les censeurs de l’histoire ont parlé; le « dogme » historique et mensonger de 1945 doit être respecté et Macron s’incline…
Même la parole de De Gaulle ( « leur » idole…) est niée, lui qui déclarait à Douaumont, en 1966, sous les applaudissements des anciens combattants :
« Si par malheur, en d’autres temps, en l’extrême hiver de sa vie, au milieu d’événements excessifs, l’usure de l’âge mena le maréchal Pétain à des défaillances condamnables, la gloire qu’il acquit à Verdun, qu’il avait acquise à Verdun vingt-cinq ans auparavant et qu’il garda en conduisant ensuite l’armée française à la victoire, ne saurait être contestée, ni méconnue par la patrie. »
Le même De Gaulle justifiait l’armistice de 1940 devant l’Assemblée consultative, le 15 mai 1945 : « Qu’on imagine ce qu’eût été le développement du conflit, si la force allemande avait pu disposer des possessions françaises d’Afrique. Au contraire, qu’elle fut l’importance de notre Afrique du Nord comme base de départ pour la libération de l’Europe. » (Journal officiel de la République française. Débats de l’Assemblée consultative provisoire. 15 mai 1945).
Le général Pétain ne voulait pas l’armistice, en novembre 1918, mais une capitulation allemande signée à Berlin, après une offensive victorieuse prévue le 14 pour encercler les armées allemandes de Belgique.
Lors du drame de 1940, tout le monde politique a jeté (démocratiquement, par la Chambre issue du Front populaire) le pouvoir entre les mains du vieil homme qui ne pouvait rien ajouter à la gloire dont étaient chargées ses épaules. Par patriotisme, par dévouement, par amour de la France et des Français, parce qu’il avait fait ainsi toute sa vie, il a fait don de sa personne d’une façon « christique » alors qu’il était innocent du désastre. Il prenait sur lui le déshonneur et la lâcheté des autres.
(remerciements à R.H. pour l’autorisation de publication)
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !