Comme chaque année, le mercato de foot de l’été a eu son lot de feuilletons entre joueur et club. En  général, le conflit oppose plutôt un joueur qui veut partir avec son club qui veut le garder. Mais cet été, on a eu un scénario inverse avec un joueur qui voulait rester mais que le club voulait faire partir. Ces situations arrivent suite au système de contrats. Un joueur sous contrat vaut plus cher qu’un joueur libre car le club acheteur doit payer une indemnité de transfert puisqu’il lèse le club vendeur d’un de ses éléments . Ainsi les clubs comme les joueurs ne respectent plus les contrats car chacun y voit son intérêt. Le club reçoit de l’argent et le joueur peut partir vers un club souvent plus huppé et qui lui offre un meilleur salaire. C’est la loi du marché et tant que chaque partie arrive à s’arranger, tout va bien mais dans le cas contraire…

 

Thauvin sous le maillot marseillais
Thauvin sous le maillot marseillais

L’imbroglio Thauvin :

Il y a encore quelques mois Florian Thauvin était un jeune joueur de 20 ans évoluant au SC Bastia où il est arrivé en 2011. En janvier 2013, il est repéré par le LOSC, pour son talent, et il est transféré pendant le mercato hivernal pour la modique somme de 3,5 million d’euros mais comme dans de nombreux cas, il est prêté de nouveau à son ancien club. Malheureusement le LOSC rate sa fin de saison et ne se qualifie pour aucune coupe d’Europe. Pendant ce temps en juillet, le tout jeune lillois remporte la coupe du monde avec l’équipe de France des moins de 20 ans. En rentrant, il déclare vouloir rejoindre l’OM qui s’est qualifié pour la Ligue des Champions et qui a formulé une offre dans les 5 millions d’euros.  Le président Seydoux ne l’entend pas de cette oreille et bloque les négociations refusant le départ de son joueur. Ce dernier ne trouve rien de mieux que de faire la grève de l’entraînement handicapant ainsi son club. Le club le sanctionne d’une retenue de 1.500 euros par jour sur son salaire mensuel de 45.000 euros. Pourtant le LOSC cèdera dans les derniers jours du mercato transférant son joueur à Marseille pour la somme de 13 millions d’euros plus 2 millions d’euros bonus. Il n’aura donc au final jamais porté les couleurs de Lille. Son comportement de gréviste lui a collé une image de « sale gosse » rappelant les Bleus de Knisna.  Cela lui sera dommageable pour la suite de sa carrière car les clubs, en général, se méfient de ce genre de comportement. Il y a deux hypothèses.Soit le joueur, perturbé par ce transfert et sa grève, n’arrive pas à confirmer à Marseille et comme d’autres avant lui, qui ont pris trop tôt la grosse tête, il ratera sa carrière professionnelle retombant peu à peu dans l’oubli.Soit il confirme et le public lui pardonne petit à petit son attitude mais sa réputation restera. Le problème vient aussi des agents de joueur qui parfois conseillent mal leur protégé ne pensant qu’à l’argent du pourcentage de la commission qu’ils vont toucher. Il semblerait que dans cette histoire, un certain grand ami de son père « tonton Adil », à l’origine boucher-charcutier, ait compris le bénéfice qu’il pouvait tirer en étant agent d’un jeune joueur prometteur. C’est lui qui a proposé Thauvin à l’OM et qui lui a conseillé de quitter le LOSC. Au final, les deux risquent de perdre gros.

 

 

Gomis jouant en CFA face à Raon l’Etape

L’affaire Gomis :

Le cas est différent. Gomis est arrivé à l’OL en 2009 avec un contrat de 5 ans à la clé. En 2014, s’il n’a pas prolongé d’ici-là, il sera donc de partir dans le club de son choix sans indemnité de transfert. Or, depuis quelques années, l’Olympique Lyonnais n’est plus dans sa période faste et le club a des problèmes d’argent. Des joueurs ont été recrutés chèrement mais leur valeur a chuté et ils vont donc partir à perte sans compter leurs salaires conséquents qu’il faut assurer. Or Gomis est le 15ème plus gros salaire de la L1, touchant 3,5 millions d’euros par an. C’est pourquoi le président de l’OL, Jean-Michel Aula, a donc clairement signifié à son joueur qu’il devait trouver une porte de sortie car il ne jouerait pas cette saison. Il est écarté du groupe et ne participe pas à la préparation du groupe pro, étant condamné à s’entraîner dans son coin avec le groupe CFA. Pourtant ce dernier a été le buteur le plus prolifique du club en 2012/13. Il annonce sa volonté d’aller au bout de son contrat, déclarant qu’il ne partira pas dans n’importe quel club. La piste Newcastle n’aboutit pas.  On évoque aussi son ancien club l’ASSE. Mais le 8 août, Lisandro quitte l’OL pour rejoindre un club qatari : Al-Gharafa. La donne change alors car le club a besoin d’un attaquant et il n’a pas les moyens d’en recruter un autre de la même classe. La fin du mercato arrive et Gomis n’a pas trouvé de club tandis que l’OL enchaîne les mauvais résultats. Le joueur réintègre le groupe pro le 4 septembre. Il n’a pas souhaité faire de commentaires aux journalistes. Tout au long du mercato, il a déclaré qu’il respecterait son club jusqu’au bout. Le 22 septembre, il marque un des trois buts de la victoire face à Nantes, prouvant ainsi que son club a besoin de lui. L’OL n’a plus qu’à espérer qu’il trouve un club lors du mercato hivernal sinon il partira libre en juin sans rapporter un centime à l’OL à moins qu’il ne prolonge mais cela n’est pas dans son intention.

 

Ces deux affaires, qui ont défrayé la chronique du mercato estival, montrent encore une fois que les relations entre joueur et club sont toujours difficiles surtout quand des histoires d’argent s’en mêlent. Les lois du marché sont impitoyables et les deux parties jouent sur la sûrenchère. Ces derniers temps, le football français est frappé par la crise et de bons joueurs se trouvent au chômage tandis que les clubs dégraissent leurs finances pour retrouver un équilibre. Seuls les clubs qui ont les moyens peuvent s’offrir les services de grands joueurs. Certains se féliciteront que Thauvin soit resté en France et ne soit pas parti à l’étranger comme c’est souvent le cas mais à quel prix pour son image et sa carrière ?  Gomis ne devrait pas avoir du mal à trouver un club en juin pourvu qu’il fasse quelques efforts financiers. A 28 ans, il est déjà dans la vieille génération et intéressera moins des clubs prestigieux mais des clubs de L1, cherchant des joueurs d’expérience, certainement oui. En attendant, l’argent continue de régner sur le monde du foot !

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