Entre Paris et Rome, la rupture se consomme. Depuis l’élection du nouveau gouvernement de coalition italien foncièrement eurosceptique et contre l’invasion migratoire, la tension en cesse de monter entre les deux pays. Reflet du manque de concorde politique entre Salvini et Macron !

Jeudi 7 février, Agnès von der Mühll, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, a annoncé que la France rappelle son ambassadeur en Italie pour consultations face à « une situation grave » qui « n’a pas de précédent depuis la fin de la guerre ».

« Les dernières ingérences constituent une provocation supplémentaire et inacceptable. La France a fait, depuis plusieurs mois, l’objet d’accusations répétées, d’attaques sans fondement, de déclarations outrancières que chacun connaît et peut avoir à l’esprit », peut-on lire dans le communiqué. « La campagne pour les élections européennes ne saurait justifier le manque de respect de chaque peuple ou de sa démocratie » a ajouté Agnès von der Mühll.

Le Quai d’Orsay avait déjà dénoncé mercredi une « provocation inacceptable » après une rencontre la veille entre le vice-président du conseil italien et chef politique du Mouvement 5 étoiles (antisystème), Luigi Di Maio, et des représentants des « gilets jaunes » en France. Mardi, c’est M. Di Maio lui-même qui a annoncé cette réunion sur les réseaux sociaux, en ajoutant :

« Le vent du changement a franchi les Alpes. Je répète : le vent du changement a franchi les Alpes. »

De son côté l’Italie, qui a saisi la France sur ce sujet depuis des mois, accuse la France de laisser ses gendarmes continuer leurs incursions à la frontière italienne afin d’empêcher les clandestins de passer dans l’hexagone, ce qui a comme conséquences de retarder la circulation des trains.

Matteo Salvini, pendant des semaines en première ligne pour attaquer Macron, a répondu à l’annonce de la France :

« Je suis prêt à tourner la page dans les rapports avec la France pour le bien de nos peuples et je serai heureux de rencontrer Macron. Mais la France doit cesser de repousser les migrants à la frontière italienne et de donner refuge aux criminels italiens. »

Francesca de Villasmundo

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