Le CSA a changé les règles du temps de parole des candidats à la présidence de la République, juste avant les élections: désormais, le temps que les médias consacrent à un candidat -suivant qu’il s’agisse d’Emmanuel Macron, pour sa plus grande louange, ou bien de Marine Le Pen et François Fillon, en véritables réquisitoires -, est inclus dans son temps de parole. Ainsi les commentaires contre les principaux opposants à Emmanuel Macron depuis le début de la campagne électorale, sont comptabilisés sur le « temps d’antenne » (voilà la maître mot) de Marine Le Pen et de François Fillon, au même titre que les commentaires pour Emmanuel Macron.

En clair le Conseil n’exige plus l’égalité du temps de parole sauf du 10 au 22 avril à minuit :

Si l’ égalité est « exigée » pour « toutes les interventions d’un candidat et les interventions de soutien à sa candidature », elle le sera aussi pour le « temps d’antenne », c’est-à-dire les éditoriaux, commentaires, débats, revues de presse, restitutions de sondage ou tout autre format évoquant un candidat, « sauf si la séquence lui est clairement défavorable », explique Olivier Schrameck du CSA.

Le CSA précise « sauf si la séquence lui est clairement défavorable », ce qui est une imposture, en effet ceci est entièrement laissé à sa libre appréciation.

L’imposture du « Temps d’antenne »

Un bon exemple de cette imposture du « temps d’antenne » est l’interview de Marine Le Pen sur FranceInfoTV le 13 mars, qui est parsemé de reportages, présentés comme objectifs mais en réalité très orientés contre la candidate. Un modèle que les autres chaines reprennent volontiers. Lorsque Franceinfo interviewe à son tour Emmanuel Macron sur le même modèle, les reportages sont tout à la gloire du candidat socialiste. Deux poids, deux mesures!

Les règles sont nouvelles pour la présidentielle de 2017. La loi organique du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle a en effet modifié le décompte du temps de parole des candidats : le principe d’équité remplace désormais celui d’égalité du temps de parole durant la période allant de la publication de la liste des candidats au Journal Officiel jusqu’à la veille de la campagne officielle, en l’occurrence du 20 mars au 9 avril. Source La Croix

Or la liste des candidats au Journal Officiel a été publiée dés le mois de janvier 2017.

« Seules les deux dernières semaines avant le premier tour de scrutin, du 10 au 22 avril, seront encore soumises à l’égalité du temps de parole dans les médias télé et radio.  » Source La Croix

Le CSA joue sur les mots: « équité » et « égalité »

Le CSA a en outre adopté une recommandation en date du 7 septembre 2016 pour préciser les règles. C’est elle qui s’applique à partir du 1er février, distinguant trois périodes de décompte des « temps de parole » et des « temps d’antenne ».

Durant une première période, du 1er février au 19 mars, c’est le principe d’équité qui prévaudra pour les candidats déclarés ou présumés et leurs soutiens.

« Le principe d’équité implique que les télévisions et les radios allouent aux candidats et à leurs soutiens des temps de parole ou d’antenne en tenant compte de leur représentativité et de leur implication effective dans la campagne », explique le CSA. Le temps de parole comprend « toutes les interventions d’un candidat, ainsi que les interventions de soutien à sa candidature », tandis que le temps d’antenne comprend « le temps de parole d’un candidat, les interventions de soutien à sa candidature et l’ensemble des séquences qui lui sont consacrées, si celles-ci ne lui sont pas explicitement défavorables », précise encore le CSA.

Durant une deuxième période, du 20 mars au 9 avril, c’est encore le principe d’équité qui prévaudra, à la fois pour les temps de parole et les temps d’antenne, mais à « des conditions de programmation comparables ». Cela signifie pour des créneaux horaires précis. Par exemple, la tranche du matin, 6 heures-9 heures 30, ou la tranche de la soirée, 18 heures-24 heures, ou encore les émissions d’information diffusées entre 19 h 30 et 21 heures Durant cette période intermédiaire, les médias n’auront donc plus de contrainte d’égalité.

Une période d’égalité de quinze jours

Enfin rien n’est modifié pour la troisième période, celle de la campagne officielle. Du 10 au 22 avril à minuit, c’est le principe d’égalité qui s’appliquera pour les candidats et leurs soutiens. Cela signifie que les temps de parole et d’antenne, dans des conditions de programmation comparables, devront être strictement identiques entre tous les candidats. Source La Croix

La boucle est bouclée, puisque les principaux médias ont été attribués à des obligés de Macron:

En 2014, «au grand dam», d’Arnaud Montebourg, alors ministre de l’Economie, le groupe Vivendi décidait de revendre le groupe de téléphonie SFR à Numericable, propriété de l’homme d’affaires Patrick Drahi, plutôt qu’à Bouygues Telecom.

A peine Montebourg démissionné du Ministère de l’Economie, Macron, conseiller économique de François Hollande le remplace, et aussitôt il autorise la vente de SFR à Drahi, faisant de ce magnat de la presse son obligé.

Macron s’est servi de son poste de ministre de l’Économie pour permettre aux groupes médias de Bernard Mourad et Patrick Drahi d’occuper l’espace information, en faisant ses complices dans une tentative de holdup sur la Présidence de la République.

Voir aussi: 

emiliedefresne@medias-presse.info

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