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Témoins de Jéhovah : un centenaire passé inaperçu

Les Témoins de Jéhovah profitent de l’affaiblissement de l’Église catholique pour se répandre de plus en plus. Mais ils restent très discrets sur le centenaire de la mort de leur fondateur, Charles-Taze Russell (1852-1916). Ils ont de bonnes raisons pour cela.

Le numéro 98 de la revue Le Sel de la terre consacre un dossier à ce centenaire. Il rappelle comment C.-T. Russell fonda en 1884 la WatchTower Society (société de la Tour de Garde) qui dirige encore aujourd’hui le mouvement des Témoins de Jéhovah.

Mais il fournit surtout le témoignage de quatre anciens membres de la secte.

— Le premier s’est converti à l’Église catholique en 2012, grâce aux écrits de saint Augustin. Il raconte :

« Les ouvrages des témoins de Jéhovah deviennent très rapidement caducs à cause du changement constant de doctrine. Ils ne lisent plus, aujourd’hui, les livres publiés par le fondateur de la secte, C.-T. Russell, ni même quelques livres publiés avant l’an 2000. Un témoin de Jéhovah qui lirait aujourd’hui les livres publiés par sa propre secte dans les années 1970, par exemple, les trouverait étranges. Ceux de Russell lui sembleraient appartenir à une religion différente. Or les écrits de saint Augustin gardent toute leur actualité, et les catholiques d’aujourd’hui s’y retrouvent facilement. »

— Le deuxième a eu l’occasion de ranger de vieux numéros de la La Tour de garde (revue des Témoins de Jéhovah). Il a été frappé, lui aussi, par ces changements constants de doctrine :

« Je ne cessais d’établir des comparaisons entre les numéros de La Tour de Garde. Quel était l’enseignement que Dieu transmettait par son organisation quand Russell en était le premier président ? Et avec Rutherford, son deuxième président ? Qu’enseigne-t-il actuellement par le président Knorr et ses associés ? L’un contredit l’autre, l’un taxe d’erreur les « vérités divines » de l’autre. Il n’y avait apparemment aucune trace de direction divine dans la Société de la Tour de Garde. »

— Le troisième a rencontré un libraire qui lui a fait connaître toutes les fausses prophéties de la secte :

« Le libraire me dit : Aux questions que vous vous posez, je vois que vous êtes témoin de Jéhovah ; alors, je voudrais vous montrer quelque chose. Et de sous son comptoir, le voilà qui sortit une liasse de photocopies sur les prophéties que les témoins de Jéhovah avaient faites depuis un siècle : toutes fausses !

Ils disent, par exemple, aujourd’hui, que 1914 est la date de la venue invisible du Royaume de Dieu. Alors qu’à l’époque, ils entendaient bien que ce serait la fin du monde, et que le Royaume de Dieu allait venir littéralement sur terre. En 1925, ils avaient même attendu le retour d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; et ils en étaient tellement sûrs qu’ils leur avaient fait construire une maison en Californie ! Depuis, ils l’ont revendue…

Ce fut pour moi un bouleversement incroyable ! Je suis alors monté vers les autorités régionales, et là, j’ai appliqué une tactique toujours très efficace qui est d’être complètement têtu ! De vouloir une réponse nette et précise sur la question que je posais. »

— Le quatrième a brusquement réalisé le vide de son « apostolat » essentiellement négatif (contre la sainte Trinité, contre la divinité de Jésus-Christ, contre l’immortalité de l’âme, contre l’Église catholique, etc.). Il passe chez les protestants baptistes. Mais ensuite, le livre de Marie Carré J’ai choisi l’unité (Chiré) l’oriente vers l’Église catholique.

Ayant changé sans cesse de doctrine depuis leur fondation, les Témoins de Jéhovah sont aujourd’hui gênés par la figure de leur fondateur. On comprend qu’ils n’insistent pas sur le centenaire de sa mort.

En fait, pour être crédible, toute secte protestante doit faire oublier son fondateur. Comment se prétendre la véritable Église du Christ quand on a été fondé par un Russel, un Knox, un Luther ou un Calvin ? Seule l’Église catholique remonte à Jésus-Christ.

Ce dossier du Sel de la terre [1] fournit aussi des conseils sur la façon de discuter avec des Témoins de Jéhovah.

[1] Le Sel de la terre (revue des dominicains d’Avrillé) – Couvent de la Haye-aux-Bonshommes – 49240 Avrillé. Ce numéro (224 p.) : 15 E (+ port). Abonnement annuel (4 numéros) : 48 E.

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