« Ils assassinent mon mari semaine après semaine. » C’est le constat de l’épouse du blogueur saoudien condamné à mille coups de fouet pour avoir insulté l’islam. Chaque vendredi, Raif Badawi est flagellé cinquante fois, et ce jusqu’à ce qu’il ait subi la totalité de sa peine.
Lui et son épouse, Ensaf Haidar, nient catégoriquement toute offense à l’islam.
Les cinquante premiers coups de fouet ont été infligés à Badawi la semaine dernière devant des centaines de spectateurs rassemblés sur une place à Jeddah. La nouvelle séance de torture devait être infligée aujourd’hui mais elle a été reportée pour des raisons médicales. Il est à craindre que les prochains coups de fouet finissent par coûter la vie à Raif Badawi.
Pour son épouse Ensaf qui s’est réfugiée au Québec, la souffrance est insupportable. « L’Arabie Saoudite met sa santé et sa vie en danger. S’ils lui donnent effectivement un millier de coups, ils l’assassinent chaque semaine un peu plus. C’est un acte criminel. »
Après l’arrestation de Raif Badawi, son épouse Ensaf a fui au Canada avec ses enfants Najwa (11 ans), Terad (10 ans) et Miriam (7 ans).
« Il n’a pas pleuré »
Parmi les spectateurs sur la place se trouvait la soeur de Raif. « Malheureusement, elle a vu la scène », raconte Ensaf. « Elle était là pour soutenir son frère. Il se tenait très fort et n’a pas pleuré. »
Cependant, les coups de fouet ont été secrètement filmés et ainsi Ensaf a également pu voir ces images terribles.
« Les choses dont il est accusé sont inventées », affirme Ensaf. « Il n’a ni offensé la religion, ni même les membres du gouvernement. Ce blog défendait juste le changement social. »
Ensaf ne veut pas renoncer à l’espoir. « Un jour, je vais le revoir, j’en suis sûr. Je suis sûr que l’Arabie saoudite arrêtera ces pratiques barbares et qu’il sera enfin libéré. »
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