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Synode sur l’Amazonie : une lutte ouverte entre les progressistes et les conservateurs au sein de l’Église conciliaire

Le Synode sur l’Amazonie a un rôle et une mission : faire avancer, faire aller toujours plus loin, sous couvert de venir en aide aux peuples amazoniens et de sauver la Maison Commune, le progressisme introduit par Vatican II dans le monde catholique malgré les oppositions de la sphère conservatrice de l’Église conciliaire, apeurée aujourd’hui par la radicalité de ce modernisme.

Si cette aile conservatrice souhaite remédier à cette crise de la foi que le pape argentin a rendu nettement visible, elle est malheureusement minée par ses propres contradictions : d’un côté son attachement au dernier Concile et son admiration envers Jean-Paul II et Benoît XVI, qui pourtant par leur action pendant et après Vatican II, par leur mise en pratique des décrets conciliaires insouciants de la doctrine immuable et universelle de l’Église catholique, et dont les nouveautés œcuménique, libérale, collégiale, pétris de relativisme dogmatique, d’indifférentisme religieux, ruineuses par leur fondement évolutif de la morale et de la discipline ecclésiastique, du sacerdoce, des sacrements et de la liturgie, ont ouvert la voie à l’action radicale du pape François qui s’inscrit lui-même comme un pape dans la continuité de la révolution conciliaire ; de l’autre, le constat qu’elle fait d’une révolution qui va trop loin, d’un progressisme dont les effets premiers sont la destruction de la catholicité avec l’apostasie comme point final. Mais incapables de relier au Concile lui-même et à ceux qui en furent les promoteurs les causes principales de ce délitement spirituel, ces prélats, prêtres, laïcs conservateurs, ont entamé une lutte de plus en plus ouverte avec Bergoglio, qu’ils rendent le premier responsable de cette crise majeure de la foi.

Or c’est à une réflexion générale et profonde des méfaits de Vatican II et de son esprit de nouveautés mortifère, qui contient en germe toutes les folies pastorales et doctrinales d’aujourd’hui mais aussi d’hier comme par exemple la réunion inter-religieuse d’Assise, qu’ils devrait sérieusement s’atteler. Car si le pontificat du pape François prendra fin un jour, tant que les décrets et l’esprit de Vatican II continuent à être la boussole de l’Église officielle, la révolution avancera pas à pas, quitte parfois à faire, après deux pas en avant, un pas en arrière… pour rassurer les conservateurs…

Un article paru sur Atlantico s’est attaché à étudier plus particulièrement, à propos du Synode pour l’Amazonie, la lutte ouverte entre la sphère conservatrice de l’Église conciliaire et les cercles progressistes, pape en tête. Si nous ne faisons pas nôtres ni les louanges que l’auteur décerne à Jean-Paul II et Benoît XVI ni son éloge d’un concile Vatican II vu comme une continuité de la Tradition mais mal interprété, cette analyse a le mérite de dévoiler les préparatifs et rouages du Synode, le rôle du pape François, les buts ultimes, et officieux, derrière cette assemblée d’évêques progressistes et d’une certaine façon la contradiction auquel les conciliaires-conservateurs sont voués, l’auteur de l’article y compris, tant qu’ils ne sortiront pas du paradigme conciliaire  :

« Synode pour l’Amazonie : l’Église confrontée à son tour à sa « révolte des élites« 

Dans un livre publié en 1994, peu après sa mort, Christopher Lasch avait forgé l’expression de « révolte des élites ». Il y anticipait ce que nous avons sous les yeux dans tous les pays occidentaux: la tentative des démocrates de renverser Donald Trump, le désir d’une partie des parlementaires britanniques de repousser sine die le Brexit, le déchaînement sur ordre de la police française contre les Gilets Jaunes, les manoeuvres parlementaires italiennes pour faire quitter le pouvoir à Matteo Salvini, sont autant d’exemples d’une oligarchisation de nos sociétés. Des dirigeants économiques devenus de plus en plus riches obtiennent le soutien d’une partie du personnel politique, des journalistes, des intellectuels pour organiser une absence d’alternative politique et une gouvernance transnationale, qui ne voit plus les élections que comme des plébiscites – une partie des classes moyennes supérieures, qui profite du système, est encore prête à jouer le jeu.

De manière inattendue, le phénomène de révolte, de sécession des élites, vient d’atteindre l’Eglise catholique, comme en témoigne la préparation, le déroulement et les conclusions du synode pour l’Amazonie.

Synode pour l’Amazonie?

Rappelons pour commencer les faits, de manière succincte.

1. Au milieu des années 1980, le courant marxiste dit de la « théologie de la libération » avait été condamné par la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Les deux esprits lucides à l’origine de cette mesure de bon sens – pouvait-on laisser enseigner le marxisme dans des universités catholiques? – étaient le pape Jean-Paul II (1978-2005) et son successeur Benoît XVI (2005-2013). Cette théologie de la libération était le fruit d’une contamination d’une partie de l’épiscopat  et du clergé latino-américain par les mouvements révolutionnaires latino-américains. La figure emblématique en était Dom Helder Camarra, un prélat courageux mais ouvertement marxiste donc apostat. L’autorité de Jean-Paul II était telle que la condamnation de 1986 fut un coup très dur pour les activistes; ils durent entrer dans la clandestinité; et ceci d’autant plus que les régimes communistes s’effondraient à travers le monde. Les théologiens de la libération se cachèrent mais ils ne disparurent pas. Ils se recyclèrent: Leonardo Boff et d’autres, soucieux de ne pas manquer une nouvelle mode de révolte et de ressentiment intellectuel, se mirent à l’écologie. La théologie de la libération devint celle de la « Terre-Mère » et le nouveau prolétariat, ce furent les Indiens d’Amazonie.

2. En 2007, à Aparecida au Brésil, le pape rendit visite aux évêques latino-américains. Toujours aussi lucide intellectuellement, il avait identifié la métamorphose de la théologie de la libération en théologie indienne et il la condamna à nouveau très fermement. Le pape Benoît XVI était dans la parfaite continuité du pontificat de Jean-Paul II. Mais il n’en avait pas l’énergie ni le sens politique. Dans le monde de Barack Obama et Angela Merkel, le progressisme était triomphant et il contaminait l’Eglise. Plusieurs générations de prêtres ordonnés dans les années 1960 et 1970, moment de grand relâchement dans les séminaires, étaient en train de succomber à la tentation de l’argent, du pouvoir et du sexe. Benoît XVI se battait sans ménagement: il intensifia la lutte amorcée par Jean-Paul II contre les scandales de pédophilie dans le clergé mais il y avait de nombreux diocèses dont les évêques avaient fermé les yeux ou été complices; il lutta pour réformer les finances du Vatican mais ses ennemis amorcèrent des fuites dans les médias, les Vaticanleaks; petit à petit le pape Benoît s’épuisa, jusqu’à remettre sa démission, en février 2013. C’est alors que se produisit une « divine surprise » pour les théologiens de l’éco-libération. Le successeur de Benoît XVI fut Jose Maria Bergoglio, cardinal-archevêque de Buenos Aires, qui avait été le rapporteur de la réunion d’Aparecida et avait tout fait pour atténuer la condamnation de la nouvelle théologie dans le compte-rendu.

3. Pour que les choses soient claires, Bergoglio devenu François, n’est pas un inconditionnel de la théologie de la Terre-Mère ou de l’Eglise « à visage amazonien ». Il n’est un inconditionnel de rien, sinon de son propre pouvoir. Bergoglio n’ a jamais été tenté par la dépravation des moeurs. Il affiche ostensiblement au Vatican son mode de vie pauvre. Il a succombé, en revanche, à la tentation du pouvoir. Il est ce Grand Inquisiteur anticipé par Dostoïevski. L’homme au visage de pierre, dès qu’il n’y a pas à proximité une personne à séduire ou une caméra à amadouer, est un virtuose de la manipulation des hommes. Dès les premiers jours qui ont suivi son élection, une atmosphère de peur s’est emparée du Vatican. Et son système de pouvoir repose sur la mise en place d’individus corrompus, qu’il peut contrôler. Le système a failli lui échapper lorsqu’ayant rappelé le Cardinal McCarrick, mis à la retraite par Benoît XVI pour de nombreuses affaires de moeurs et lui ayant confié de nombreuses missions, dont la signature d’un très mauvais accord diplomatique avec la Chine populaire, on vit se dresser le courageux évêque Vigano, ancien nonce aux Etats-Unis, qui commença à raconter tout ce qu’il savait des turpitudes de l’ancien archevêque de Washington. Mais François est un homme qui n’hésite pas quand son pouvoir est menacé: McCarrick fut démis de toutes ses missions et ramené à l’état laïc, privé du sacerdoce en quelques heures ! Quant à Monseigneur Vigano, constatant que personne à la Curie ne le soutenait, il vit désormais dans la clandestinité, se manifestant à intervalles réguliers pour rappeler ses frères dans l’épiscopat à leur mission prophétique. Il faut avoir tout cela en tête pour comprendre – sinon excuser – que très peu d’évêques aient dénoncé le document de travail sur le synode pour l’Amazonie paru en juin 2017. François fait peur au clergé.

4. François sait que les héritiers de Jean-Paul II et Benoît XVI ne sont pas manipulables. Il s’appuie donc plutôt sur leurs adversaires, ceux qui n’ont jamais désarmé depuis la fin des années 1970 lorsque la mise en oeuvre du Concile Vatican II a été remise sur les rails. Les meilleurs auxiliaires de son pouvoir, à ses yeux, ce ne sont pas seulement des hommes ayant commis des fautes morales ou des malversations financières, soumis et révocables à merci, ce sont aussi les évêques progressistes, comme ceux d’Allemagne, qui voient leur base se rétrécir et donc craignent pour leurs finances (l’Eglise d’Allemagne vit de l’impôt payé par ceux qui se déclarent lui appartenir; leur nombre est en chute libre). Ce sont aussi, bien entendu, ses amis latino-américains de la théologie de l’éco-libération. C’est ainsi que, par petites touches, le pape a préparé, depuis 2013, l’Eglise universelle à un « synode pour l’Amazonie ». Les activistes se sont mis au travail. Les liens entre l’Amérique latine et l’Europe germanophone sont anciens et l’argent des grandes organisations caritatives allemandes est venu rapidement financer les différents réseaux, tels REPAM, qui mettaient en place la grande réunion de la revanche, celle où l’on inverserait la terrible condamnation de 1986. L’Amérique latine, l’Amazonie, l’écologie sont des terrains de jeux rêvés pour prêtres et religieuses européens post-soixante-huitards qui ont perdu la foi mais veulent garder un sens à leur vie. François, lui, en profite pour cultiver les liens avec les puissants, à commencer par l’ONU et ses réseaux.

5. Tout le synode a témoigné d’une préparation méticuleuse. Alors que pour un synode, habituellement, les conférences épiscopales envoient des représentants, c’est en l’occurrence Rome qui a choisi quels évêques elle voulait inviter, au-delà des évêques de la région. On a aussi, selon un vieux principe bolchevique, invité ce qu’il fallait d’opposants pour qu’il y ait des débats, tout en garantissant la majorité des deux tiers. Le document de travail préparatoire était, de façon un peu trop voyante, ouvertement sécularisé et néo-païen. Le document final correspond un peu plus aux critères d’un document d’église. Sa langue est légèrement moins jargonnante. On y respecte les formes, apparemment. L’assimilation de la « communion avec la nature » et de l’Eucharistie était au coeur du document de travail; le document final, lui, rétablit la centralité de l’Eucharistie. C’est en son nom que, constatant un manque de prêtres dans les communautés amazoniennes, on recommande le renforcement du diaconat permanent (là on est dans la continuité de Vatican II) pouvant déboucher (là on est dans la négation de Vatican II) sur l’ordination d’hommes mariés. On parle aussi d’ordonner diacres des femmes.

6. Les critiques du synode ont raison d’identifier et de dénoncer la bonne vieille tactique bolchevique du salami. On s’attaque à la tradition tranche par tranche: l’extension du mariage des prêtres à l’Eglise universelle et l’ordination des femmes sont sans doute au bout de la route si aucune opposition ne se dessinait. Mais tout dépendra de François, c’est lui qui rédigera le document de conclusion et il ne donnera l’impulsion, à l’avenir, qu’à ce qui sert le renforcement de son pouvoir.

Rien ne le montre mieux que l’épisode des idoles Pachamama, qui a alimenté la chronique du synode. Lors d’une célébration, prétendument, de la « Saint François d’Assise » dans les jardins du Vatican puis à Saint Pierre de Rome lors de la messe d’ouverture du synode le 6 octobre dernier, puis à l’église Santa Maria in Traspontina, durant presque toute la durée de la réunion, on a exhibé des idoles païennes de la Terre nourricière: une femme enceinte, nue et dont l’utérus est peint en rouge. Devant le tolle de nombreux catholiques à travers le monde, le service de communication du Vatican a d’abord expliqué que c’était « Notre Dame d’Amazonie ». Comme les protestations s’aggravaient, le Saint-Siège a fait profil bas. Puis on a appris par les réseaux sociaux que les idoles avaient été prises à Santa Maria in Traspontina par des fidèles catholiques et jetées dans le Tibre. Puis qu’elles avaient été repêchées. C’est alors qu’un Bergoglio patelin est entré en scène, demandant pardon pour ce qui avait pu blesser les Amazoniens dans ce geste violent et suggérant, sans rire, que le capitaine des pompiers qui avait présidé l’opération de repêchage avait dit qu’il prendrait soin des « pachamama » en attendant « qu’elles soient éventuellement montrées lors de la messe de clôture ». Façon alambiquée pour le Saint-Père de tester l’idée mais aussi de pouvoir reculer sans se déjuger. Effectivement, une pétition a été lancée pour s’opposer à une seconde exposition des idoles dans la basilique pontificale. Et elles n’ont pas été montrées.

La sécession du clergé et la résistance des laïcs

En fait, le document de travail du synode aurait dû faire l’objet d’une levée de boucliers des épiscopats du monde entier. Les évêques issus des pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI, qui sont encore majoritaires, et majoritairement conservateurs, n’avaient pas d’autre choix, s’ils voulaient maîtriser les choses, que de demander le retrait du document. Un mélange de peur et de volonté de collégialité l’a emporté. Le synode s’est déroulé. Ses conclusions préécrites (y compris l’instauration prévue d’un « rite amazonien ») ont été votées. Le pape annonce qu’il finira le document tiré des recommandations du synode avant la fin de l’année. En fait, ses grandes lignes en sont écrites. Tout va être désormais une question de dosage politique. Pour avancer, François a besoin de ne pas perdre l’attachement spontané de tous ces catholiques modérés pour qui l’infaillibilité pontificale est absolue et réclame une obéissance inconditionnelle. Bergoglio est tout sauf aveugle. Il sait que sa cathédrale à Buenos Aires était aux trois quarts vides quand il y célébrait la messe. Le progressisme fait fuir les catholiques fidèles. Il sait que pour un Monseigneur Vigano, pour un Monseigneur Schneider, pour un Cardinal Burke, il y a des centaines d’évêques qui maugréent mais n’osent pas dire ce qu’ils pensent. L’admirable Cardinal Sarah lui-même n’est-il pas sur une ligne difficile à tenir: critiquer le synode mais défendre le pape?

C’est la raison pour laquelle le document final du synode fait attention à faire passer les futurs hommes mariés par la case diaconat. C’est aussi pourquoi le pape a dit qu’il rouvrirait la commission chargée d’étudier la question du diaconat féminin. C’est pourquoi aussi, les déclarations les plus anticapitalistes du document final ont atténué les formulations marxistes du document de travail. Le pape va jouer un jeu apparemment subtil même s’il ne trompe pas les observateurs avisés. Il avait l’air gêné quand on lui a placé l’une des statuettes Pachamama entre les mains; il ne les a pas ramenées dans Saint-Pierre pour la messe de clôture; il va modérer les propositions les plus radicales du synode. Que nous veulent ces excités qui n’ont cessé, sur les réseaux sociaux, de dénigrer #AmazonSynod? La machine à propagande visant à séparer les catholiques modérés, raisonnables, des conservateurs, identitaires, passéistes, s’est mise en route. Le pape a repris, tout au long du synode, ses qualificatifs péjoratifs, pour désigner les catholiques fidèles: « rigides », « élitistes », « pharisiens ». Avant le synode, il avait dit qu’il voyait venir un schisme causé par des catholiques américains mais qu’il ne le craignait pas.

Et l’on peut parier que la propagande partie du Vatican et de ses alliés va s’intensifier. Depuis le début du synode, les opposants au synode se font traiter de racistes sur les réseaux sociaux.  Un père jésuite appelé Kale J. Baker a informé sur son compte qu’il avait dénoncé auprès de Twitter pour incitation à la haine un certain nombre de laïcs opposants à la réunion amazonienne. Jeudi 24 octobre, un petit scandale a éclaté lorsqu’on a découvert que la page wikipedia d’un intellectuel et journaliste américain, Taylor Marshall,  très actif dans la critique du synode, avait été modifiée depuis un ordinateur de la secrétairie d’Etat, au sein du Vatican !

En fait, c’est la grande nouvelle de ce synode, celle qui peut enrayer la machine Bergoglio et contre laquelle, selon toute vraisemblance, il va lancer ses sbires. Tout au long des trois semaines du synode, les traditionalistes et les héritiers de Jean-Paul II et Benoît XVI ont combattu côte à côte, échangé des informations, se sont retweetés, soutenus. Il en est né un hashtag, #UniteTheClans, lancé par Michael Matt, directeur du journal et site internet « The Remnant ». Le hashtag est énormément repris. On assiste à un soulèvement des intellectuels, journalistes, laïcs engagés catholiques fidèles et les bannières de Saint Pie X et Saint Jean-Paul II sont côte à côte.

Les évêques sont pris dans les contradictions d’un néo-cléricalisme dont ils n’arrivent pas à sortir. Les conférences épiscopales sont devenues des bureaucraties lourdes en même temps que des machines à conformisme. Comme me le disait avec un sourire un prêtre durant le synode: « Oh, je connais au moins deux évêques qui sont choqués ! ». Choqués mais en privé. Pour l’instant ils n’osent pas, publiquement, porter atteinte à la collégialité de leurs conférences épiscopales respectives. Immense ironie du sort pour les progressistes, l’heure des laïcs a sonné mais elle va jouer pour réaffirmer une interprétation correcte de Vatican II et la continuité de la tradition.

Dans une Europe et une Amérique en grande partie déchristianisées, les laïcs engagés sont une minorité; et ils sont nés à l’engagement chrétien du combat courageux de Jean-Paul II et Benoît XVI quand ils ne viennent pas de la fidélité blessée des Fraternités Saint Pie X et Saint Pierre. Ils sont l’avenir de l’Eglise car quelle pression peuvent exercer sur eux des évêques sans troupes? Qui les mettra à l’index en abusant du pouvoir romain ? Les catholiques fidèles, conservateurs et traditionalistes, sont libres et ils entendent bien user de leur liberté. François a raison: c’est aux Etats-Unis qu’ils sont les mieux organisés et le plus actifs. Mais ils font des émules en Amérique latine et en Europe. On peut s’attendre à voir naître en Europe des équivalents de lifesitenews.com ou firstthings.com.

La sécession des clercs va engendrer une révolte qui sera qualifiée de populiste mais qui en fait prendra le Cardinal Newman pour modèle. Car ce n’est pas la moindre ironie que d’avoir assisté à la canonisation de John Henry Newman le 13 octobre dernier en plein synode pour l’Amazonie ! François a porté sur les autels l’inspirateur de nouvelles générations de prêtres et de laïcs qui viendront plus vite qu’il ne le croit le rappeler, filialement, à son devoir de gardien de l’unité catholique. Edouard Husson »

Francesca de Villasmundo


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