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Synode : le cardinal Salvatore Fisichella prône un retour à la primauté de la conscience

Le cardinal Salvatore Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, prône un retour à la « primauté de la conscience ». Il préconise cette « solution » afin de résoudre les différends très profonds qui existent entre les pères synodaux.

Il rejoint le camp des cardinaux Kasper, Coccopalmerio, et Tettamanzi, tous favorables à l’évolution de la pratique pastorale de l’Eglise sans vouloir changer, disent-ils, la doctrine. « L’accent a trop été mis sur les aspects canoniques, juridiques, de la dimension du mariage, ce qui nous a conduit souvent dans les eaux du légalisme. »

Vous lisez bien : il s’agit en réalité de ne plus se focaliser sur les aspects contraignants afin de libérer les aspects pastoraux, laissant la conscience de chacun estimer ou non s’il peut accéder aux sacrements. C’est donc faire des commandements de Dieu et de la doctrine la plus élémentaire des dispositifs disciplinaires, et c’est à la conscience de chacun de juger s’il doit s’y contraindre ou non.

Certains cherchent déjà à réécrire l’histoire de ce synode pour se persuader qu’il respecte voire qu’il renforce la doctrine de l’Eglise : mais c’est un mensonge et une tromperie ! A quoi sert-il de rappeler de temps à autre l’indissolubilité du mariage si on reconnait des éléments de bonté à une relation adultérine ? A quoi sert-il de rappeler l’indissolubilité du mariage si l’on ne rappelle pas le devoir de revenir dans la fidélité conjugale avec son conjoint ? Non, au lieu de cela, le synode acte comme irréversible l’adultère permanent et cherche les moyens de le rendre acceptable !

Ce qui est confirmé d’ailleurs par cette idée de « chemin pénitentiel » évoqué par le synode :

« Le débat libre est revenu sur la question des divorcés remariés et en particulier sur la nécessité d’élaborer un parcours pénitentiel comprenant une réflexion sur les anciens conjoints abandonnés, souvent socialement isolés et souffrant en silence. »

Ou encore :

« Les divorcés remariés doivent être traités avec respect parce qu’ils se trouvent souvent dans des situations précaires et douloureuses, et cherchent à retisser une vie ecclésiale. Ils ont besoin d’une pastorale de miséricorde et non de répression. »

Ou encore :

« Les pères ont à nouveau évoqué la nécessité d’un nouveau langage pour l’annonce évangélique, notamment face aux nouvelles technologies. Quant à l’indissolubilité du mariage, on a souligné combien la législation semble s’opposer au bien de la personne. La vérité du lien et de la stabilité conjugale étant inscrites dans la personne, il faut éviter de lui opposer la loi et percevoir comment aider la personne à ne pas trahir sa propre vérité. »

Dans cette magnifique prose relativiste le mot « péché » apparait une seule fois, pour dire qu’il ne faut pas en parler :

« Il convient ici d’éviter les formules du type « état permanent de péché », et s’expliquer que la non admission à la communion n’élimine pas automatiquement la grâce du Christ. Cette non admission découle de la permanence du lien sacramentel antérieur et indissoluble. »

Pas une seule fois le synode ne rappelle l’offense faite à Dieu, le non respect de l’ordre établi par le créateur. Pas une seule fois n’est rappelée la notion « d’état de grâce » et donc ni celle « d’état de péché mortel ». C’est pourtant sur ces notions que se fonde le refus d’accès aux sacrements pour les personnes qui sont dans un état qui les coupe objectivement de l’état d’amitié avec Dieu, ce qu’on appelle l’état de péché mortel.

Et cette doctrine est inchangée depuis les premiers instants de l’Eglise. L’Apôtre saint Paul n’y va pas par quatre chemins dans sa lettre aux Corinthiens :

« Ainsi donc, quiconque mange le Pain ou boit la Coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi, il mange de ce Pain et boive de cette Coupe. Car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation s’il ne discerne le Corps du Seigneur. »

L’Eglise du concile Vatican II a retiré Dieu comme référentiel. Mgr Salvatore Fisichella le sait, c’est pourquoi il rappelle la « primauté de la conscience » tant affirmée par le Concile, cette même primauté de la conscience ayant donnée la liberté religieuse.

Pas une seule fois le synode ne s’interroge vis-à-vis de Dieu ! Pas une seule fois ! Seul l’humanisme, Ébola, l’urbanisation, la pollution et les problèmes de cœur semblent préoccuper les pères synodaux !

L’histoire s’est déjà produite il y a 50 ans, et Paul VI pourrait de nouveau prononcer le discours qu’il donna à la clôture du concile Vatican II :

« L’humanisme laïque et profane enfin est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié le Concile.

La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion (car c’en est une) de l’homme qui se fait Dieu.

Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes pour les hommes l’a envahi tout entier. La découverte des besoins humains (et ils sont d’autant plus grands que le fils de la terre se fait plus grand) a absorbé l’attention de notre Synode. »

Tout est dit, voilà le mal qui ronge l’Eglise. Il n’y a pas une virgule à changer.

On ne peut écarter Dieu impunément : non, cette nouvelle religion qui gangrène l’Eglise depuis le Concile n’est pas catholique.

Xavier Celtillos

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