En octobre 2019 se tiendra un Synode en Amazonie, région en désertification spirituelle et en manque criant de prêtres. Depuis déjà plusieurs mois, coure la rumeur qu’il sera ainsi l’occasion pour l’Église officielle d’ouvrir le débat sur le ministère des femmes et des hommes mariés, moyen envisagé le plus sérieusement du monde pour pallier à ces échecs, fruits de plus de 50 ans de conciliarisme. Le but est de ne pas revenir sur « les acquis » progressistes de Vatican II…

Hier a été présenté à la presse le document préparatoire de 17 pages. Un axe se dessine : l’invitation à « rechercher de nouveaux chemins pour faire s’épanouir le visage amazonien de l’Église et pour faire face aux situations d’injustice de la région » en proposant notamment « de nouveaux ministères et services pour les différents agents pastoraux qui correspondent aux tâches et aux responsabilités de la communauté ».

Ainsi, le texte suggère de « discerner le type de ministère officiel qui peut être conféré aux femmes » et de « promouvoir le clergé autochtone et natif (…) en affirmant son identité culturelle propre et ses valeurs ». Ce sont là deux allusions, à peine voilées, à une volonté de redéfinir le rôle des femmes au sein de l’Église et d’ouvrir la prêtrise aux hommes mariés. D’ailleurs le document est encore plus explicite dans le paragraphe 14 : les nouveaux chemins pour la pastorale de l’Amazonie

« exigent de « relancer la mission de l’Église» (cf. DAp 11) sur ce territoire et d’approfondir le «processus d’inculturation » (EG 126) qui exige que l’Église en Amazonie fasse des propositions «courageuses», ce qui suppose d’avoir de l’«audace» et de «ne pas avoir peur », comme nous le demande le Pape François. Le profil prophétique de l’Église se manifeste aujourd’hui à travers son profil ministériel de participation, capable de faire des peuples indigènes et des communautés amazoniennes ses «principaux interlocuteurs» (LS 146) sous tous les aspects pastoraux et socio-environnementaux sur le territoire. »

« En ce sens, le Concile Vatican II nous rappelle que le Peuple de Dieu tout entier participer au sacerdoce du Christ, même s’il faut distinguer le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel (cf. LG 10). D’où l’urgence d’évaluer et de repenser les ministères nécessaires aujourd’hui pour répondre aux objectifs d’«une Église avec un visage amazonien et une Église avec un visage indigène» (Fr. PM).

Le cardinal italien Baldisseri, secrétaire du Synode, qui présentait le document à la presse, a souligné que ces « nouveaux chemins » devront avoir un impact sur « les ministères, la liturgie et la théologie » et a expliqué que les sphères de discutions « sont celles que la doctrine de l’Église dit et celle qui est la discipline actuelle : mais comme l’Église n’est pas statique, qu’elle a 2000 ans d’histoire et qu’il y a toujours un mouvement, et bien nous verrons… Nous laissons la porte ouverte à qui veut débattre, dire, parler. »

Sous couvert d’évolution, de mouvement perpétuel, vers un progrès indéfini et bien entendu meilleur, tous les pans de la doctrine catholique s’écroulent un à un depuis le concile Vatican II. Ce futur Synode semble s’inscrire dans cette logique de destruction…

« Sans cesse le progrès, roue au double engrenage, fait marcher quelque chose en écrasant quelqu’un » (Victor Hugo).

Francesca de Villasmundo

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