L’introduction du texte, se réfère à deux citations de l’Ancien Testament ; l’une du prophète Jérémie et l’autre de Samuel. Les jeunes sont capables de discerner « les signes des temps » menés par l’Esprit. En écoutant leurs aspirations l’Église comprendra le monde et les chemins qu’elle doit prendre. Entre nous, grand-père de onze petits-enfants, je ne vois rien de cette nature. Ils sont plus enclins à regarder leur smartphone. Je ne vois guère en quoi ils sont plus aptes que leurs parents à déterminer « les signes du temps dans un monde qui avance » ; et en quoi ils peuvent plus que les adultes nous montrer « les chemins que l’Église doit prendre ».
Dans les Écritures Saintes il y a des dizaines de passages associant l’âge à la sagesse. Apparemment Jésus pour nous montrer ces chemins a attendu l’âge de 33 ans à une époque à laquelle l’espérance de vie tournait autour de 28 ans… Le document situe « les jeunes » comme étant une sorte d’entité plus ou moins homogène se situant entre 16 et 29 ans. Par ailleurs dans l’imagination du secrétariat synodal, tous « désirent prendre une part active dans le processus de changement du présent » Ah bon ! Ce sont les jeunes qui ont « des propositions et ses pratiques alternatives montrant comment est le monde ou l’Église pourraient être ». Personnellement je ne vois pas où et quand. Sans doute suis-je trop vieux !
Puis nous retombons dans les poncifs de l’époque conciliaire dans le style « dans un monde en pleine mutation ». Qu’on en juge ! « Aujourd’hui la génération des jeunes vit dans un monde différent de celui de leurs parents et éducateurs. Non seulement le système de liens et d’opportunités change au gré des transformations économiques et sociales, mais les désirs, les besoins, les sensibilités, les modes de relation avec les autres évoluent subrepticement.» (I.2.) Bref le secrétariat synodal a découvert l’eau chaude et la direction du vent. Quels gens de bon sens ceux qui ont rédigé un tel texte ! Ils ignorent tout simplement que les jeunes doivent leur éducation à leur famille et surtout leurs parents et grands-parents.
Avec une telle mentalité qui ne brille ni par l’intelligence ni par l’esprit, il est facile de comprendre pourquoi si peu des enseignements de l’Église ne sont faits ; pas de citations des saints, des docteurs de l’Église (sauf Philoxène de Mabboug, évêque syrien du Vème siècle), des papes précédents (sauf une de Benoît XVI). En revanche 20 de François. Tout un programme…
Que faut-il faire ? « Favoriser des choix libres et responsables, en se dépouillant de toute complicité coupable liée à des héritages d’autres temps, demeure l’objectif d’une pastorale » (II.2). « Les vieilles approches ne fonctionnent plus et l’expérience transmise par les générations précédentes devient rapidement obsolète.». Hic jacet lupus (là est le loup !) Autrement dit tout ce que l’Église a enseigné depuis deux mille ans est à mettre à la poubelle. Quant à l’enseignement de Jésus et des Saintes Écritures, doit-il être considéré comme « obsolète » ? Tels sont les clichés de la nouvelle évangélisation pour détruire les dogmes sans lesquels l’Église va vers le précipice.
Finalement de tout ce fatras d’une banalité effrayante ressort une idée si chère aux politiciens. Il faut du changement. Mais vers quoi ? on ne sait…
Arrêtons-là ! L’ensemble de ce texte finalement est ni plus ni moins qu’un appel à un Mai 68 dans l’Église. Les enfants de Mai 68 ? Leurs meneurs style Cohn-Bendit sont tous à la gamelle. Ce pré-rapport synodal entérine et accélère une décadence de l’Église n’ayant même plus la force de réagir contre ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur. Le mondialisme et Soros s’en réjouiront.
Jean-Pierre Dickès
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