La première session de la XVIe assemblée générale ordinaire du Synode des évêques a débuté le 4 octobre dernier et sera clôturée le 29 octobre prochain. Voulu par El papa argentin, ce synode, dans ses phases préparatoires, a montré qu’il serait comme le parachèvement de la doctrine relativiste et évolutionniste de Vatican II et l’accomplissement dans la sphère morale de la révolution sexuelle de mai 68, qui aujourd’hui est arc-en-ciel. Cinq cardinaux conservateurs ont exprimé des Dubia à son sujet.
Les « dubia » ? Mieux que rien. Mais les conservateurs modernistes ne peuvent pas se réveiller uniquement lorsque la moralité sexuelle et familiale est en jeu
A l’aube du synode sur la synodalité, cinq cardinaux conservateurs, l’Allemand Walter Brandmüller, l’Américain Raymond Leo Burke, le Mexicain Juan Sandoval Íñiguez, le Guinéen Robert Sarah et le Chinois Joseph Zen Ze-Kiun, ont envoyé, leur dubia, au pape François et au préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi. L’objectif était d’obtenir de la clarté « fondée sur la doctrine et la discipline pérennes de l’Église » de quelques points centraux de ce synode qui s’annonce gay-friendly, laïciste et féministe.
Comme l’a analysé un journaliste espagnol, « demander de la clarté » au pape Bergoglio « est une mission impossible, car c’est une confusion recherchée » « puisque tout ce qui entoure le pape François évolue dans un monde de chaos et de confusion ».
Sur le blog Duc in Altum du journaliste vaticaniste Aldo Maria Valli, un article porte notre regard sur la position de ces prélats conservateurs :
« Les « dubia » ? Mieux que rien. Mais les conservateurs modernistes ne peuvent pas se réveiller uniquement lorsque la moralité sexuelle et familiale est en jeu. »
L’auteur de l’article, Martino Mora, remarque justement, « Quelle que soit la décision du synode, la dernière décennie, c’est-à-dire la décennie bergoglienne (2013-2023), restera probablement dans les mémoires comme l’une des plus désastreuses de l’histoire de l’Église. Le synode en cours vise aussi évidemment à maximiser les dégâts à infliger à l’épouse du Christ » en imposant « la révolution sexuelle qui, partie des années soixante du XXe siècle, ne semble pas vouloir s’éteindre », pour ensuite s’interroger sur l’action des cinq cardinaux :
« Cependant, si l’on y regarde de plus près, écrit-il, les mêmes cardinaux conservateurs auteurs des dubia n’avaient que très peu de raisons de s’opposer face au plus grand scandale (parmi tant d’autres) de la décennie bergoglienne : l’adoration ouvertement idolâtre de la pachamama au Vatican (octobre 2019). ); puis la participation directe de Bergoglio et de quelques évêques à un rite de nécromancie mené par un chaman canadien à Québec (juillet 2022). Zéro ou presque zéro doute également pour la déclaration d’Abu Dhabi (février 2019) qui est très sérieuse sur le plan doctrinal, dans laquelle la Révélation chrétienne est ouvertement relativisée et rabaissée, affirmant que toutes les religions ont été voulues par Dieu. D’où, par nécessité logique, il en ressort que le christianisme n’est pas la seule vraie religion, mais seulement l’une des nombreuses religions disponibles sur le grand marché mondial du sacré. »
Si l’on touche au sixième commandement, les prélats conservateurs s’y opposent à juste titre, mais si l’on touche au premier commandement – dont descendent tous les autres – ils ne réagissent pas
« Il semble, résume Martino Mora, que les dubia des « conservateurs » ne concernent que les déviations et dérives, certes très graves, relatives à la sphère familiale et sexuelle. Si l’on touche au sixième commandement, ils s’y opposent à juste titre, mais si l’on touche au premier commandement – dont descendent tous les autres – ils ne réagissent pas. »
Faire ce constat est une chose, l’analyser en est une autre. Et c’est là où l’article devient intéressant car il définit correctement ce qu’est un conservateur moderniste et les limites de son action, en raison, à cause serait plus approprié, de cette position philosophique et sociale :
« En fait, ce qui est typique des conservateurs modernistes, c’est d’accepter toute dérive, doctrinale et pastorale, à l’exception de celles qui concernent la famille et la vie. Mieux que rien, diront-ils. Et en fait, c’est le bienvenu. Mais accepter tous les compromis avec le monde moderne, sauf le dernier ou l’avant-dernier, démontre une énorme myopie spirituelle. Ce qui était la même chose que les papes conciliaires et post-conciliaires. Paul VI a eu le courage d’écrire Humanae vitae (1968) sur la contraception, mais entre-temps il a archivé la messe habituelle comme de la vieille camelote, après avoir entériné lors du Concile (1962-65) les principes de « liberté religieuse » et d’« œcuménisme » condamnés par les papes précédents. Jean-Paul II s’est opposé encore plus clairement à la révolution sexuelle, mais entre une rencontre œcuménique, un éloge de Luther et de Ian Hus, une appréciation de la magie noire vaudou (février 1993 au Bénin) il a démonté le premier commandement. Benoît XVI a condamné le relativisme moral et les unions sodomitiques, mais il l’a fait entre un éloge du libéralisme indifférentiste américain (avril 2008) et une prière dans la mosquée d’Istanbul face à la Mecque (décembre 2006).
« Le résultat de cette stratégie est visible aux yeux de tous : des églises vides depuis au moins un quart de siècle, des séminaires vides, des hérétiques au pouvoir, des conférences épiscopales devenues folles et faisant ce qu’elles veulent. « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits », dit l’Évangile.
Revenir aux vrais principes, au catholicisme intégrale est la seule solution pour combattre la subversion progressiste
« Par ailleurs, il est bien connu que dans certains pays, comme la Belgique et les Pays-Bas, la bénédiction des unions sodomitiques à l’église est une pratique récurrente depuis au moins le début des années 2000, le Vatican faisant toujours semblant de ne pas voir pour ne pas avoir à prendre position. »
Avec l’élection de Bergoglio en mars 2013, ce fut « la barrière la barrière (désormais très fragile) face à la révolution sexuelle qui s’est également brisée. Avec Amoris laetitia (2016) sur l’Eucharistie pour les personnes divorcées et avec la déclaration publique en faveur de la reconnaissance civile des couples sodomitiques (octobre 2020, mais publiée précédemment), Bergoglio a clairement indiqué où il voulait amener l’Église. C’est-à-dire à l’adaptation totale et définitive (également au niveau immigrationniste et panécologique) de l’Église au monde, c’est-à-dire aux désirs de l’élite médiatique et financière ploutocratique et libérale, qui déteste toute limite, y compris les limites morales et n’importe quelle religion, en commençant par la vraie ».
Et que furent les actions des conservateurs contre cette subversion bergoglienne ? Adresser des Dubia au fauteur de confusion sur les questions concernant la famille et la vie et conservant un silence assourdissant sur les autres scandales, inévitablement parce que les dérives doctrinales bergogliennes ont leurs racines dans les décrets de Vatican II auquel ces conservateurs adhèrent spirituellement, intellectuellement, doctrinalement. Ils sont le serpent qui se mord la queue…
« Le vrai problème, conclut l’auteur de l’article, et nous ferons nôtre cette conclusion, ce sont les ecclésiastiques de Vatican II qui s’opposent modérément à Bergoglio. Quand comprendront-ils que la modernité est un plan incliné (celui du subjectivisme) ? Quand comprendront-ils que le monde moderne ne fait pas de prisonniers ? La modernité matérialiste et subjectiviste est une machine de guerre. Elle vous flatte en demandant des compromis (comme le Concile Vatican II), mais les compromis ne lui suffisent jamais. D’une manière augustinienne, c’est la Civitas homini contre la Civitas Dei. C’est un processus subversif qui ne s’arrête pas. Sinon en revenant aux vrais principes. L’école contre-révolutionnaire l’avait compris. Ce n’est pas le cas des conservateurs. »
Francesca de Villasmundo
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