Un couple catholique africain a demandé vendredi à l’Église d’« engager une contre-offensive déterminée » contre l’introduction du « mariage » homosexuel en Afrique, plusieurs évêques africains critiquant, lors du synode sur la famille, l’importation sur leur continent de conceptions occidentales.
Devant près de 200 pères synodaux, Léon et Valentine Botolo, de République démocratique du Congo, mariés depuis 40 ans, ont demandé à Rome d’inciter « les Églises locales d’Afrique à engager une contre-offensive déterminée, en vue de résister aux pressions des gouvernements occidentaux et des organisations non gouvernementales internationales, visant à faire adopter le mariage homosexuel aux pays africains ».
Il faut « qu’il soit bien entendu que l’Afrique a ses problèmes propres et ses préoccupations prioritaires qui ne sont pas ceux de l’Occident. L’homosexualité n’est pas vraiment une priorité mortelle pour nos sociétés », a ajouté ce couple, en énumérant divers facteurs de déstabilisation de la famille africaine « comme l’impact négatif des us et coutumes, le trafic des enfants, les grands défis de l’éducation ».
« L’Église, ont-ils demandé, doit donner clairement sa position sur les questions liées au « genre », face à la grande offensive des organisations internationales qui font adopter, sous couvert de programmes de santé et droits reproductifs » des conceptions « contraires à la vision du monde des Africains ».
Les évêques africains reprochent régulièrement une forme de colonialisme culturel et économique de l’Occident -à travers les programmes bilatéraux et multilatéraux (ONU, grandes ONG)– conditionnant l’octroi d’aides à l’acceptation des visions mortifères des pays occidentaux sur la santé reproductive (contraception, avortement, préservatif) et l’homosexualité.
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“Vérités Interdites en Réseau (VIR)“
21 avril 2023
Approuvant sans réserve les propos d’Alain Escada sur l’Intelligence artificielle, j’y annexe une remarque subsidiaire ou une sorte de post scriptum.
En effet, c’est mon grand âge et un état neurologique encore acceptable qui fait de moi l’un des rares témoins directs et lucides non seulement de l’évolution postmoderne de la France et de ses voisins européens, mais aussi des conséquences rapides et aggravantes de ladite évolution…
Celle où les Américains virent facilement un bouillonnement idéologique, l’admirèrent abusivement, le rangèrent sous le nom de “French théory“ et s’en inspirèrent dangereusement…
Celle qui nous projeta violemment dans un mixeur scientifico-idéologique broyant d’une part les survivances chrétiennes, sociales et rescapées de l’époque des Lumières, et d’autre part l’héritage de celles-ci, particulièrement le règne du sujet et de la raison…
Celle qui connut simultanément une expansion économique sans précédent jusqu’au choc pétrolier de 1973, ainsi qu’une mise en cause des grands récits historiques, du progrès et des valeurs de la modernité…
Celle qui ne conçut plus la notion d’identité (ethnique ou sexuelle) qu’assortie du concept d’hybridité, cette sorte de “capuchon“ qui pour être notionnel et possiblement positif n’en évoque pas moins l’asservissement des grands aigles par les chasseurs mongols…
Celle qui fit la fortune des psychanalystes, psychiatres et autres spécialistes d’un mal de vivre alourdi par la perte des identités et des références religieuses…
C’est ici qu’il y a lieu non seulement de rappeler l’ancienneté de la condamnation de la modernité par nombre de penseurs européens, chrétiens ou non (Alexis de Tocqueville, Friedrich Nietzsche, Charles Péguy, Günther Anders etc), mais aussi l’indifférence, l’inertie, le mépris ou l’interprétation purement intello-culturelle de ces cris d’alerte, de ces textes, de ces éclairages “éblouissants“ portés sur un processus de déshumanisation accéléré par le mésusage délibéré du progrès technico-scientifique.
Deux exemples à l’appui de ma fulmination légitime :
– D’une part notre Péguy nous interpella en termes forts, au début du siècle dernier : “C’est la mémoire qui fait toute la profondeur de l’homme“… “Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit.“…
“Le monde moderne avilit. Il avilit la cité, ill avilit l’homme. Il avilit l’amour, il avilit la femme. Il avilit la race, il avilit l’enfant. Il avilit la nation, il avilit la famille. Il avilit même ce qu’il y a peut-être de plus difficile à avilir au monde, parce que c’est quelque chose qui a en soi, comme dans sa texture, une sorte particulière de dignité, comme une incapacité singulière d’être avili : il avilit la mort.“
– D’autre part, Günther Anders – philosophe, journaliste, essayiste allemand puis autrichien, premier mari de Hannah Arendt – fit d’Auschwitz et de Hiroshima les deux marqueurs négatifs du XXe siècle, justifiant ainsi (oh combien !) sa volonté d’être un “semeur de panique“. À cette fin, il nous avertit tant par cet ouvrage audacieux et intitulé “L’obsolescence de l’homme (sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle)“, que par son insistance à nous dire combien les sociétés industrielles sont le ferment des totalitarismes, et que “rien ne discrédite aujourd’hui plus promptement un homme que d’être soupçonné de critiquer les machines. En outre, il n’existe aucun endroit sur notre globe où le risque d’être victime de ce soupçon soit moindre qu’ailleurs. (…) Il n’est pas étonnant que la peur de cette inévitable disgrâce pousse la plupart des critiques à mettre une sourdine à leurs propos, et que la publication d’une critique de la technique soit devenue aujourd’hui une affaire de courage civique.“
Question : Les Français surent-ils comprendre Ch.Péguy autrement que sur un plan culturel, intellectuel et valorisant ? Devenus victimes directes ou indirectes des deux cataclysmes mondiaux, surent-ils en tirer les significations terrifiantes rappelées par G. Anders ?
Pas que je sache, puisque je nous vois courbés, consternés ou collaborateurs devant les forces d’un Mal absolu porté au pouvoir tant par les urnes, que par un abaissement ou un déclin civilisationnel évoquant plutôt la chute libre d’une masse informe.
Revenant vers Alain Escada et sa critique de l’Intelligence artificielle, je ne peux qu’affirmer la difficulté de réactiver, au plan national ou majoritaire, l’essentiel de la sensibilité française, autant dire ce christianisme exprimé en actes et gestes sociaux ; cet amour et cette protection des parents, aussi naturelle et prioritaire que défiant les impératifs professionnels, slogans d’ingénierie sociale ou injonctions d’une “direction des ressources humaines“ ; une intelligence prospective capable de lire et d’intégrer “la France des robots“ et autres écrits de Georges Bernanos sur le machinisme, ainsi d’ailleurs que ceux de Jacques Ellul sur la société technicienne ; un courage posant des refus et des combats publics non seulement pour nos “Vieux“ en cours de liquidation, mais aussi pour ces mères guerrières qui, dévastées par un placement institutionnel, injuste et dangereux de leurs enfants, font la grève de la faim, jettent leur vie dans la balance et lancent à l’indifférence nationale ces ultimes leçons d’honneur et d’héroïsme… (pour autant que ces deuxces notions relèvent de formations spéciales).
Il n’est évidemment pas question d’énumérer ici les abjections acceptées, supportées ou tolérées par le peuple français.
Jusqu’à plus ample informé, nulle réforme politique ou structurelle n’a jamais fait refleurir l’affectif, la vitalité, l’instinct de conservation, ni même d’ailleurs le bon sens.
À nous de le savoir et d’agir en conséquence… pour que ces approbations et vivats lancés vers Escada témoignent d’un renouveau actif et civilisationnel.