Pour nous préparer à Pâques, voici les troisième et quatrième stations du chemin de croix en communion avec les fidèles catholiques de Chine.

Vous trouverez ici les  stations précédentes :

Troisième station — Jésus tombe pour la première fois, pour nous apprendre à nous relever comme Jeanne, l’étudiante tombée.

La police l’avait arrêtée à l’Université le 27 avril 1951.

Vice-présidente du comité des étudiants catholiques, elle était aimée de tous. Dynamique, joyeuse autant que simple, elle incarnait la résistance des croyants.

Ses amis se partagèrent les grains de son chapelet – comme autant de reliques.

Dans les premiers mois de prison, elle baptisa plusieurs de ses compagnons d’infortune. Un surnom lui fut donné : « La Vierge chez nous. »

Le 13 août 1952, l’avant-veille de l’Assomption, après seize mois d’héroïque incarcération, elle tomba. Face aux étudiants réunis à la salle des fêtes, elle renia son passé, accusant ses anciens amis, salissant la Légion de Marie. Elle se disait réformée.

Aux premiers rangs de l’assistance, ses frères et sœurs dans le Christ pleuraient de chagrin et de honte. Leur grande sœur, trompée par des dires mensongers, était tombée lourdement, et leurs cœurs en saignaient.

On lui renvoya son chapelet. Reproche combien discret et invitation à la prière qui sauve.

« Nous n’avons pas assez prié ni assez peiné pour elle », avaient dit ses compagnons navrés. Une croisade s’organisa pour la sauver.

Deux semaines, après la chute, Jeanne put sortir sans escorte. Elle assista au baptême de deux étudiants. Le 8 septembre, en la fête de l’Immaculée, Notre-Dame l’attendait à la messe du soir, où le Père parla du cœur de la Vierge compatissante.

Le lendemain elle se releva, après un long cœur à cœur avec le Christ au sacrement de pénitence. Son confesseur paya de sa liberté l’aide qu’il lui avait donnée, mais Jeanne reprenait avec le Christ sa marche en avant. Par une filiale et humble rétractation écrite elle rentrait au bercail, où son retour causa grande liesse.

Ô Jésus, prostré sur le dur chemin, donnez-nous, à nous et à nos frères chinois, de nous relever toujours comme Jeanne, quoi qu’il en coûte.

Quatrième station — Jésus rencontre sa Mère ; aujourd’hui encore des martyrs rencontrent sur leur chemin de croix leurs parents aimants.

Il était là, pendu par les pouces, depuis des heures. C’était Tchang Sheng, catéchiste fervent, arrêté et torturé pour sa foi.

− « Si tu renonces à ta religion et ne remets plus les pieds à l’église, on te détache et tu es libre ». Cette phrase, inlassablement répétée, vrillait son âme comme la corde distendait son corps.

− « Je suis chrétien, je suis chrétien », répondait-il dans son délire.

Et son vieux père, brisé de douleur, debout près de son fils agonisant, redisait doucement : « Courage, fils, courage, bientôt tu seras au ciel pour toujours. » Cette présence donna au martyr la force de souffrir jusqu’au bout.

Ô Vierge, donnez-nous d’être en famille des témoins de Jésus.

Frère Antoine de Fleurance +, OFM

Vendredi 27 janvier 2023

Note de la rédaction de MPI : les images font partie du chemin de croix dessiné par Hugo BOGO du Prieuré Saint-Joseph de Nice

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