Pologne

«Après ce qui s’est passé hier à Bruxelles, il n’est pas possible en ce moment de dire que nous sommes d’accord pour accepter un groupe quelconque de migrants», a déclaré Beata Szydlo, le Premier Ministre de Pologne à la télévision privée Superstacja. 

Jusqu’à présent, le nouveau pouvoir polonais était d’accord pour accueillir 7.000 réfugiés, dans le but de respecter l’ engagement pris par le gouvernement centriste précédent.  Mais les attentats de Bruxelles ont changé la donne:

« Nous sommes obligés de veiller avant tout à la sécurité de nos concitoyens », a-t-elle ajouté en appelant à refuser d’accueillir en Europe « des milliers de migrants qui viennent ici seulement pour améliorer leurs conditions de vie ».

« Notre attitude est très prudente, ce qui soulève de fortes critiques de la part de la « vieille Union» [Pays de l’Europe occidentale, ndlt], qui s’empresse de consentir à de tels afflux de migrants vers l’Europe. Nous nous souvenons tous des déclarations invitant les migrants et cette négligence a conduit aux problèmes que nous voyons  aujourd’hui « a-t-elle déclaré dans une interview avec Grzegorz Jankowski dans Superstacja,  faisant allusion aux appels de la chancelière allemande.

Les  28 pays de l’UE ont convenu de quotas, afin de résoudre ce problème. Mais je le dis très clairement: je ne vois pas pour le moment que des migrants puissent venir en Pologne. 

A ce sujet, l’énergique Premier ministre polonais a vivement critiqué l’attitude des dirigeants européens, notamment de la chancelière allemande Angela Merkel: 

« La chancelière Angela Merkel a mené une politique très ouverte envers les migrants,  en les invitant même carrément en Europe. Lorsque j’ai eu l’occasion d’évoquer cette question, j’ai toujours affirmé pour ma part que les Polonais n’avaient pas invité les migrants en Europe. Nous reconnaissons le problème des gens qui doivent fuir leur pays au risque de leur vie, parce qu’il y a la guerre. Nous savons que nous devons les aider et nous voulons les aider. » « Nous dépensons beaucoup d’argent pour aider les gens, nous luttons contre les passeurs. Mais nous ne sommes pas d’accord pour ouvrir l’Europe à des milliers de migrants qui ne veulent qu’améliorer leur niveau de vie. Parmi eux il y a aussi des terroristes. » a déclaré en substance Beata Szydlo, faisant allusion aux récents attentats de Bruxelles.

« J’ai eu l’occasion de parler avec la chancelière Merkel lors d’une visite à Berlin. Je lui ai dit qu’il n’y a pas d’opportunités en Pologne pour ce projet, qu’elle doit en chercher avec d’autres pays de l’UE. » (Source: Superstacja )

Face à l’afflux de réfugiés qui frappe les pays européens, les ministres de l’Intérieur de l’Union avaient voté à la majorité l’adoption de quotas obligatoires de migrants par pays, afin de répartir les clandestins principalement attirés par l’Allemagne à l’appel d’Angella Merkel.

Mais, très vite, le groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) avait affiché son opposition totale à la politique de quotas décidée par Bruxelles. D’autres pays, comme la Roumanie ou le Danemark, ont depuis rejoint cette position.

Des plaintes avaient même été déposées devant la justice européenne, en guise de protestation.

Emilie Defresne

emiliedefresne@medias-presse.info

 

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