Écarté un temps de l’administration USA à cause de ses idées trop radicales, il semblerait être revenu dans les bonnes grâces de Trump dont il se déclare « être un grand partisan » et à qui « son armée » « apportera toujours son aide ».
En fin de semaine dernière, ce nationaliste américain était de passage à Rome pour « observer » et « apprendre » des élections italiennes. Il considère qu’elles pourraient être un tournant décisif dans la politique actuelle en ouvrant la voie aux mouvements « populistes » qui se rebellent contre Bruxelles, les politiciens du système et un establishment ultra-libéral qui génère du chômage.
Dans un long entretien au quotidien italien Il Corriere della Sera, Steve Bannon dévoile sa pensée sur ces élections italiennes, les mouvements anti-système, le pape François, le nationalisme.
Soulignant qu’il a « travaillé pendant 10 ans aux États-Unis pour construire un mouvement populiste nationaliste » il compare que ce qui s’est passé dans son pays, l’élection de Trump, à la situation italienne :
« Je savais que [Trump] allait gagner. Je voyais la résonance parmi les gens tandis que cela échappait à l’élite. Je pense que la même chose est en train d’arriver en Italie. (…) Vous êtes sur la crête de la vague, un test fondamental du pouvoir de la souveraineté, de ce que cela signifie à l’ère moderne. Et cela est amplifié par la question des migrants, puisque tous les problèmes du Moyen-Orient et de l’Afrique ont été déchargés par l’UE sur l’Italie et les gens ont en eu assez, ils veulent retrouver leur propre souveraineté. »
« Cette élection est cruciale, estime-t-il, pour le mouvement populiste global. »
Affirmant être en Italie simplement pour « observer » car « les Italiens n’ont pas besoin qu’un Américain vienne leur dire quoi faire, comme ils n’ont pas besoin que Bruxelles le fasse », il confesse « avoir du respect pour les mouvements » que sont La Ligue, le Mouvement 5 Étoiles et Berlusconi, qui s’étaient rappelle-t-il « tous exprimés en faveur de Trump ».
« Je pense que si une coalition entre tous les populistes voyait le jour ce serait fantastique, elle transpercerait le cœur de Bruxelles, cela leur mettrait une peur bleue. Et si elle n’arrive pas maintenant, cela ne veut pas dire qu’elle ne puisse pas arriver dans le futur »,
ajoute-t-il. Amener à évoquer Berlusconi, il le considère un des « grands leaders politiques du XXIe siècle », « semblable à Trump » :
« Il a montré aux Italiens quelque chose de différent de la classe politique, il a anticipé Trump en montrant qu’un homme d’affaires qui sait parler la langue du peuple peut le guider. Et il a été ridiculisé sur la scène internationale comme Trump. »
La possibilité d’une coalition en Italie entre populistes et autres forces politiques étant plausible, Steve Bannon partage son expérience :
« Le vote n’est jamais une baguette magique. Avec le Brexit, ils ont voté pour laisser l’Europe mais ils sont encore en train de négocier. En Amérique, la classe politique combat Trump chaque jour. L’administration a tout juste approuvé les droits sur l’acier, ce qui est une victoire énorme pour les nationalistes comme moi, mais ils pourraient être révoqués : les indices des actions ont chuté, le président est sous la pression des globalistes qui n’aiment pas la politique de l’America First. Quant on forme une coalition, parfois, le système gagne, mais la clé c’est resté fidèle à ses propres principes et jouer ses propres coups. Ici les questions centrales à négocier seront les migrants et le rapport avec l’UE. »
Rome oblige, il est demandé au politologue américain ce qu’il pense du pape François. La réponse, claire et franche, accuse le pape d’avoir « exacerbé la crise des migrants » :
« Je suis un orgueilleux nationaliste, populiste et catholique. Je ne crois pas que l’Église ait fait assez pour arrêter la persécution globale des chrétiens. Le pape est infaillible dans la doctrine mais pas dans la politique internationale de l’Église. Sans aucun doute, il a exacerbé la crise des migrants avec sa philosophie qu’un pays peut vivre avec des frontières ouvertes. Or ce n’est pas le cas. »
Steve Bannon se définit comme un street fighter (un combattant des rues), qui ne sera jamais « un bon politicien » parce que il veut pouvoir défendre ses convictions « sans mâcher ses mots » ! Ce qui l’intéresse, avoue-t-il, « en soutenant Trump »
« c’est que le mouvement du nationalisme économique devienne toujours plus fort et puissant ».
C’est pourquoi ce que les gens disent de lui « ne lui importe pas le moins du monde ». Même d’être surnommé pas ses ennemis bien-pensants « le prince des ténèbres » !
Francesca de Villasmundo
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