Nous avons déjà évoqué la maladie des écrans avec ses conséquences sur la santé tant des adultes que les enfants. Les études se sont affinées en ce qui concerne les smartphones. L’une d’entre elles est présentée le 21 novembre par le JAMA ou Journal of the American Medical Association. Les chercheurs ont travaillé entre 2001 et 2015 sur 43.138 cas d’automutilation chez les jeunes de 10 à 24 ans s’étant présentés aux urgences pour ce motif. Dans le terme d’automutilation est compris celui des tentatives d’empoisonnements ou de suicides notamment par armes blanches.
À partir de 2009, le nombre de cas a brutalement progressé chez les filles ; mais c’est la tranche d’âge de 15 à 19 ans qui a le plus augmentée au fil du temps. Il atteint des sommets en 2015 avec 633 cas de tentatives de suicide chez les filles. Ensuite entre 20 et 24 ans, est constaté un accroissement de 2 % par an. Du côté des garçons, les chiffres sont stables ; preuve s’il en était, que les hommes et les femmes sont structurés différemment du point de vue mental ; chacun et chacune ayant son propre psychisme avec ses propres qualités et défauts.
D’où vient cette augmentation régulière des cas d’automutilation et de suicides chez les filles ? La réponse a été donnée par Jean Twenge, un professeur de psychologie de San Diego aux Etats-Unis. Dans ce pays 73 % des adolescentes disposent d’un smartphone. Ce chercheur a établi un parallélisme précis entre l’augmentation du nombre de smartphones et celui des utilisatrices restant cinq heures par jour ou plus devant les écrans ; elles ont tendance à avoir des idées noires, à faire des dépressions nerveuses pouvant aller au suicide. Mais le risque commence à partir de deux heures par jour.
Il semblerait que le primum movens de cette situation soit le manque de sommeil.
En 2015 aux Etats-Unis, le suicide était la deuxième cause des décès concernant les adolescent(e)s. Sont impliqués de manière générale les écrans, la perte du lien social et les smartphones qui cumulent ces deux facteurs. Ce n’est qu’un début…
Jean-Pierre Dickès
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