L’histoire du scientifique américain Dong-Pyou Han est exemplaire des « intoxications » qui nous sont données régulièrement à propos du sida. Ce chercheur de l’Université de l’Iowa a reçu des subventions colossales de l’Institut National de la Santé pour mettre au point un vaccin contre cette maladie infectieuse. Or il avait falsifié ses résultats. Il vient d’être condamné à une amende de 7,2 millions d’US dollars. Et 57 mois de prison pour escroquerie.
Depuis l’apparition du sida en 1981, régulièrement, il nous était annoncé qu’un vaccin allait être mis au point par Pierre, Paul Jacques. On attend toujours. D’année en année ce ne sont que nouvelles lénifiantes sur le sujet. Tout récemment, il nous a été dit sur les médias qu’enfin la maladie avait régressé et que l’on voyait « le bout du tunnel ». La raison étant que la trithérapie commençait à avoir une diffusion mondiale dans les pays pauvres. Bien sûr nous nous réjouissons de cela, notamment en pensant aux orphelins dont les parents ont été les victimes de cette endémie.
Mais n’est-ce pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué que d’affirmer la fin prochaine du sida ? Il existe en effet au moins soixante souches du virus HIV. Certaines d’entre elles mettent cinq ans à se développer avant que n’apparaisse la maladie. Une des difficultés majeure du traitement est que les souches se recombinent entre elles. Or ces formes nouvelles sont en pleine expansion. Le Journal of Infection diseases (Journal des maladies infectieuses) rend compte des recherches effectuées à l’Université de Lund en Suisse. Il apparaît que deux souches que l’on pourrait qualifier d’ordinaires, ont fusionné en Guinée-Bissau. Or compte- tenu des brassages de population et de l’immigration, elles arrivent en Europe. Or on ne sait absolument rien de ce type de nouveaux microbes. Ils peuvent tout à fait changer la physionomie de cette maladie. À San Francisco, selon la publication citée plus haut, 35% des patients diagnostiqués séropositifs entre 1997 à 2012 sont décédés dans les 5 ans.
L’optimisme de rigueur n’a donc certainement pas lieu d’être. Qui donc a intérêt à propager ce type de bonnes nouvelles et pourquoi ?
Dr Jean-Pierre Dickès
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