Archives – Pour bien comprendre qui est qui dans le paysage politique, il n’est pas inutile de conserver des archives, des citations, des documents, qui permettent de retracer les filiations, les connivences, les collusions.

Aujourd’hui, une citation extraite du livre Au service secret de la République (Fayard), les mémoires posthumes de Roger Auque (1956-2014), le père biologique de Marion Maréchal Le Pen.

« Mais, pour être totalement honnête, si j’ai bénéficié de quelques appuis politiques, je le dois aussi à mon entrée en franc-maçonnerie. C’est Jean-Pierre Grand qui a été mon parrain, ce qui m’a permis de pénétrer ce cercle extrêmement fermé. J’ai adhéré au Grand- Orient de France, une loge réputée plutôt à gauche, même si des gens de droite en sont membres. J’ai été chassé par les francs-maçons, c’est depuis toujours leur façon de faire : attirer vers eux tous ceux qui sont susceptibles de leur apporter quelque chose. J’ai commencé à
travailler dans des ateliers, mais ma véritable activité maçonnique est venue plus tard, au moment où j’ai pris mes fonctions d’ambassadeur. Avant, je n’étais pas vraiment considéré comme quelqu’un de suffisamment important. Simplement un relais. Ma nomination a changé mon statut au sein de l’obédience. Je n’irai pas plus loin, car mon serment maçonnique m’enjoint à une certaine réserve. La seule chose que je peux dire, c’est que certaines idées
reçues, comme les signes de reconnaissance entre maçons, relèvent du fantasme. Les rituels se déroulent en loge. La franc-maçonnerie, c’est une très bonne solution quand on cherche des protections. Et des protections, j’en ai eu beaucoup.
Dans mon parcours, j’ai croisé beaucoup de frères, surtout dans le milieu politique. À droite, je peux affirmer que des gens comme Michèle Alliot-Marie, Charles Pasqua ou son bras droit Jean-Charles Marchiani, dont je parlerai plus tard, sont francs-maçons. Pasqua et Marchiani sont membres de la GLNF.
J’ai également participé aux diners du club du Siècle, un cercle d’influence créé par un frère. C’est là que se rencontrent décideurs, magistrats, politiques et journalistes. Je m’y suis rendu trois ou quatre fois, mais je n’en ai pas tiré de grands avantages, contrairement à d’autres. J’y ai souvent vu David Pujadas, un
garçon que je connais depuis vingt ans. »

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