Nous devons revendiquer avec fierté les lettres de noblesse de
la famille catholique. C’est elle, et elle seule, qui mérite d’être exaltée.
Transcription du sermon (voir infra la version audio)
Sermon sur la Famille à l’occasion du pèlerinage annuel des Familles à Notre-Dame du Mont-Brouilly (patronne du Beaujolais) donné le dimanche 4 septembre 2022 au Couvent Saint-François à Morgon par le Père Joseph, ofm cap.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
Cher Très Révérend Père,
Chers Pères et Frères,
Mes bien chers Frères,
En ce dimanche où beaucoup d’entre vous se joindront sans doute au pèlerinage à Notre-Dame de Brouilly pour les familles, il m’a été demandé de vous parler de la famille. Et ce m’est une joie d’évoquer et de célébrer la beauté de la famille catholique en ces années du XXIe siècle où toutes les forces semblent conjuguées pour la faire disparaître.
J’ai envie de dire, chers époux, chers parents, chères familles catholiques : tenez bon ! Vous êtes la joie, vous êtes l’espérance, vous êtes la gloire du catholicisme. Ne vous laissez pas impressionner par les slogans du monde qui déclare périmée l’institution de la famille et de la famille catholique. Nous vous disons, tout au contraire, que jamais l’institution de la famille et de la famille chrétienne n’apparaît comme plus nécessaire qu’aujourd’hui où nous voyons de nos yeux ce que deviennent des sociétés, un monde, ce que devient la France, ce que deviennent les enfants qui grandissent dans des familles détruites, dans des ersatz et dans des contrefaçons de famille qu’on a l’impudeur de nommer famille.
Voilà où nous conduit cet État sans Dieu, cet État qui se fait Dieu, et qui ose en venir, parents chrétiens, de vous dire que vos enfants lui appartiennent et que c’est à lui de les éduquer dans ses crèches dans ses maternelles, dans ses écoles où ils sont déséduqués.
Aussi, en face de ce carnage éducatif nous devons revendiquer avec fierté les lettres de noblesse de la famille catholique. C’est elle, et elle seule, qui mérite d’être exaltée. Aussi je tiens à exalter la belle fidélité des époux l’un pour l’autre, fidélité d’une vie et fidélité de tous les instants. Fidélité si délicate qu’elle rejette jusqu’au moindre regard et à la moindre pensée contraire à la pureté. Fidélité qui conditionne la beauté de l’union conjugale et la stabilité des familles.
J’exalte cette fidélité et je la répute comme étant la seule réponse valable au spectacle abject que nous donne cette époque qui prône l’union libre et l’infidélité érigées comme normes par les théoriciens du vice.
J’exalte l’indissolubilité du mariage comme étant l’unique perspective digne de ce nom qui s’impose à la vérité de l’amour humain d’un homme et d’une femme. Il ne doit pas dire en effet qu’il aime, celui qui n’aime pas à la vie à la mort, pour le meilleur et pour le pire. Son amour n’est en réalité qu’un simulacre d’amour.
J’exalte cette indissolubilité et la répute d’une nécessité absolue dans sa fière intransigeance, à l’opposé du scandale du divorce prononcé par l’État contre Dieu, à l’opposé de la démagogie conciliaire multipliant ses déclarations de nullité pour de fallacieux motifs introduits dans un nouveau code coupable.
J’exalte l’ordre juste et immuable des fins du mariage qui définit la procréation et l’éducation des enfants comme la première fin du mariage et le soutien mutuel des époux comme la seconde, comme étant l’unique vision fondée des fins du mariage. Et je le répute nécessaire pour que les enfants soient reçus et acceptés et aimés de leurs parents comme des dons de Dieu.
J’exalte cet ordre des fins contre l’incroyable inversion des fins du mariage officialisée par l’Église conciliaire au Concile et dans le nouveau Code, inversion qui consacre au nom d’un amour défiguré l’égoïsme des époux et leurs caprices d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants.
J’exalte l’accueil généreux et aimant des enfants dans les foyers catholiques et j’affirme qu’il est la seule réponse juste et digne à l’immense honneur que Dieu Créateur accorde à des époux en faisant d’eux des procréateurs et des parents. Je le répute seul juste et beau face à l’affreux spectacle des tricheries de toutes espèces dans les relations conjugales pour refuser la vie.
J’exalte la grandeur de la conservation de la virginité avant le mariage, et affirme qu’elle est la première et la plus précieuse des dots que s’apportent les époux au jour de leur mariage.
J’exalte cette virginité farouchement gardée avant le mariage et la répute digne des plus grands éloges contre les permissivités destructrices de toute profondeur de l’amour et contre l’outrage de ne pas se garder pour celui ou celle qu’on épousera.
Et j’exalte encore cette même virginité pendant les fiançailles, et affirme bienheureux les fiancés qui auront compris qu’on se prouve l’un à l’autre son amour, non point par la concession de familiarités coupables, mais par un respect sacré du corps de l’autre.
Je l’exalte et je répute ces fiançailles comme le fondement saint d’une union sainte, contre l’altération de l’estime mutuelle provoquée par l’impureté.
J’exalte particulièrement la beauté de la pureté du comportement des époux pendant le mariage, pureté qui les rend toujours vigilants à se donner les signes de leur mutuel amour tout en bannissant entre eux tous les mauvais signes de l’égoïsme et de l’impureté.
J’exalte la beauté de cette pureté et la répute comme nécessaire à la conservation de l’estime et de l’amour mutuel contre les folies d’un hédonisme honteux qui amène au dégoût et au mépris mutuel.
J’exalte l’admirable complémentarité de l’homme et de la femme comme Dieu l’a voulue, et affirme le bonheur d’un mariage où chacun des deux époux accepte pleinement son rôle propre et possède l’intelligence du complément que lui apporte son conjoint.
Je l’exalte et la répute comme étant un chef d’œuvre d’harmonie contre la bêtise et la folie du nivellement des sexes, de la féminisation des hommes, de la masculinisation des femmes et de l’égalitarisme des sexes.
J’exalte la grandeur et la mission du chef de famille et affirme que l’équilibre d’une famille exige de lui l’acceptation pleine et entière de toutes ses responsabilités, conjugales, paternelles, familiales et politiques.
Je l’exalte et la répute magnifique contre l’entreprise voulue et pernicieuse de dévalorisation systématique du père de famille inscrite jusque dans les lois modernes.
J’exalte la grandeur de la mission de la mère de famille et affirme qu’aucun rôle féminin n’est plus noble que celui d’éduquer ses enfants.
Je l’exalte, la répute magnifique, et la salue d’une façon particulière en témoignant mon admiration aux mères qui s’y adonnent avec tant d’abnégation et d’amour.
J’exalte la mission procréatrice des parents et affirme que leur mission de remplir le ciel d’élus est d’une merveilleuse beauté.
Je l’exalte et la répute si sublime que rien ne la dépasse si ce n’est la fécondité spirituelle des prêtres et des vierges consacrées.
J’exalte leur mission éducatrice qui inlassablement par l’exemple, par la prière et par la parole construit les personnalités et les saintetés de demain. Et j’affirme la primauté de cette œuvre éducatrice des parents sur toute autre. Je l’exalte et la répute comme étant la condition sine qua non pour qu’une espérance et un avenir existent encore pour les sociétés.
J’exalte le spectacle des sacrifices et du dévouement des époux et des parents, et j’affirme qu’ils constituent à lui seul un signe incomparable de l’intervention de la grâce de Dieu dans les âmes, car la nature ne permet pas ces dévouements et ces sacrifices. Je l’exalte et je le répute si grand aujourd’hui qu’on doit saluer les parents chrétiens à la hauteur des belles vertus qu’ils doivent posséder pour remplir leur grand œuvre éducatif.
J’exalte ces fortins de chrétienté et de société chrétienne que demeurent toutes les familles catholiques, et j’affirme qu’elles représentent notre vive espérance de la transmission de la foi et des vertus chrétiennes. Je les exalte et les répute d’une telle importance que nous devons tout entreprendre pour les fortifier, les vivifier, les multiplier et les défendre.
J’exalte enfin les vrais mariages chrétiens comme les signes beaux et nécessaires de l’Union du Christ et de l’Église. Et j’affirme qu’ils sont d’autant plus nécessaires à préserver qu’ils nous font mieux connaître l’inviolable fidélité et la divine fécondité des noces du Christ et de l’Église qu’Il a fondée.
J’exalte ces mariages et les répute d’autant plus importants que l’union du Christ avec son Église semble être comme brisée par l’infidélité des hommes d’Église.
Chers époux, chers parents, je conclurai en vous disant : comme nous vous estimons, comme nous vous aimons et comme nous voulons vous encourager et vous aider dans votre mission si belle et si nécessaire, et malheureusement si décriée aujourd’hui ! Ne vous laissez pas user par les fatigues, par les années, et par les slogans contraires. Tournez-vous vers un Dieu qui ne manquera pas de vous fortifier, de vous renouveler, de vous donner un souffle nouveau. Profitez de ces œuvres comme celles des Foyers Adorateurs pour pouvoir ménager dans votre vie des temps de prière. Profitez de ces œuvres comme celles des Foyers Ardents par le journal au service des familles qu’il propose.
Je me tournerai vers vous, chers enfants, pour que vous aimiez vos parents, vos frères et sœurs et vos familles et pour que vous en soyez fiers. N’ayez pas de jalousie pour des avantages matériels que d’autres enfants ont peut-être plus que vous, mais comprenez l’immense avantage spirituel que vous avez sur eux de l’exemple, et de la vertu, et de l’unité de vos familles.
Je me tourne vers vous chers jeunes gens et chers fiancés, devant qui s’ouvre la vie adulte et peut-être, si Dieu ne vous appelle pas à un service encore plus élevé, à la fondation d’une famille. Que la pureté brille dans vos yeux, que la pureté brille dans vos âmes : elle sera la meilleure garante des familles que vous fonderez.
Et je me tourne aussi vers vous chères familles, chers parents, chers époux, chers jeunes gens qui êtes arrivés sur le tard vers cette Tradition qui est tout simplement le catholicisme. Ne vous attristez pas de ce que j’ai exalté en songeant peut-être à vos vies car notre Dieu est un Dieu réparateur, notre Dieu est un Dieu qui répare la porcelaine brisée.
Ô Notre-Dame de Brouilly, nous vous confions toutes les familles catholiques pour que vous les gardiez du monde. Fortifiez, consolez, encouragez ces époux, ces parents, ces familles et donner leur une fermeté, une constance, une force indomptable pour qu’elles continuent à être ce que vous voulez qu’elles soient : des bastions de foi, des bastions de chrétienté, de pureté et de sainteté, des signes visibles de la vérité du catholicisme.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
(Merci à Marie R. pour la transcription de ce magnifique sermon)
Version audio du sermon
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