Le Préfet de l’Allier a interdit la manifestation à Moulins en hommage à Sainte Jeanne d’Arc et contre la dictature sanitaire. M. l’abbé Gabard, prieur du prieuré Sainte-Jeanne-d’Arc de Bergerac (24), devait y célébrer la Sainte Messe publique à Moulins (03).
MPI a le plaisir de vous offrir le magnifique et enthousiasmant sermon qu’il devait adresser aux fidèles présents, pour la plupart militants ou sympathisants de Civitas, qui le remercient et l’assurent de leurs ferventes prières.
Ave + Maria
Moulins, Samedi 29 mai 2021
Homélie de la messe du rassemblement Civitas
Chers militants de France,
Chers catholiques français,
Nous sommes heureux de fêter publiquement l’héroïne de la France, sainte Jeanne d’Arc, miracle de notre histoire, suscitée par Dieu pour défendre la foi et la patrie. Nous sommes rassemblés autour de l’autel, pour prier publiquement comme sainte Jeanne d’Arc avant les batailles qu’elle dut commander ; comme elle, nous voulons pour notre pays l’ordre, la justice et la paix qui émanent du règne social du Christ et de son Cœur sacré.
Souvenons-nous de la triple donation accomplie par notre sainte ; « un jour la Pucelle demanda au roi de lui faire un présent. La requête fut agréée. Elle le pria de lui offrir totalement le royaume de France. Le prince, étonné, après quelques hésitations, le lui accorda cependant et la jeune fille l’accepta. L’acte juridique fut solennellement dressé et lu par les quatre secrétaires du roi. La charte rédigée, le monarque fut ébahi lorsque notre héroïne le montra à l’assistance en disant : ‘Voilà le plus pauvre chevalier de son royaume.’ Peu de temps après, en présence des mêmes notaires, la Pucelle étant pour quelques instants reine de France, elle remit le royaume entre les mains du Dieu Tout-Puissant. Puis au bout de quelques moments, agissant au nom de Dieu, elle investit le roi Charles du royaume de France. De tout cela, un acte solennel fût dressé par écrit. » (Breviarum Historiale)
Sainte Jeanne d’Arc défendit notre patrie par la foi catholique qu’elle proclama, qu’elle imposa en rappelant explicitement l’autorité de Jésus-Christ sur une société chrétienne, le chef d’Etat y est Lieutenant du Christ. Notre héroïne est morte pour rattacher le pouvoir terrestre à la suzeraineté du Seigneur Jésus. Elle rappela qu’en France, aucune loi, aucun ordre social ne peut être imposé au peuple sans être en harmonie avec l’Évangile du Christ.
Pourquoi cela ? Parce que la France est, a été et sera toujours catholique, et elle ne cessera d’être catholique que lorsqu’elle cessera d’être la France. Chaque nation, en effet, a son tempérament et sa vocation particulière, comme chaque individu d’ailleurs !
Né d’un acte de foi de Clovis sur un champ de bataille, le peuple français s’est toujours souvenu de son origine. Et en fondant une nation catholique à Reims, saint Rémy prît soin de préciser : « Apprenez que le royaume de France est prédestiné par Dieu à la défense de l’Eglise romaine, qui est la seule véritable Eglise du Christ. Ce royaume sera grand entre tous les royaumes de la terre (…) Il sera victorieux et prospère tant qu’il restera fidèle à la foi romaine et ne commettra pas un de ces crimes qui ruinent les nations. Mais il sera rudement châtié toutes les fois qu’il sera infidèle à sa vocation. »
Nous comprenons alors pourquoi nous sommes rudement châtiés par les gouvernants qui représentent actuellement la France ; leur laïcisme, leur athéisme, leurs lois antifamiliales et contre-éducatives, leurs lois assassines et contrenatures…ces horreurs qui nous font souffrir, ruinent notre patrie, parce que nous les Français, nous avons été infidèles à la foi de nos pères. Saint Thomas d’Aquin nous dirait que nous avons les dirigeants que nous méritons par notre vie spirituelle superficielle. ,
Ne nous trompons pas de combat. Il ne s’agit pas de partir en guerre contre tout ce qui bouge, mais comme nous le faisons aujourd’hui, et comme vous l’avez fait mainte fois chers militants de France, il s’agit de se donner les moyens de rendre au Maître de la France, Jésus-Christ, sa place publique et son rayonnement social pour le Bien commun de la patrie.
Le monde s’est ligué contre les droits du Christ ; nous, comme sainte Jeanne d’Arc nous réclamons ses droits. « Puisqu’on ne peut être à la fois du Christ et du monde », nous remercions Dieu de nous avoir faits du Christ par le Baptême, et nous déclarons que nous ne sommes pas du monde.
Énergiquement, ostensiblement, nous rompons avec son esprit. Entre lui et notre âme, rien de commun n’est possible. Nous sommes dans le monde, c’est notre vocation, mais nous nous refusons absolument à être de ce monde pour lequel Jésus n’a pas voulu prier.
Cela ne nous dispense pas et ne nous empêche pas, au contraire, d’être de notre temps et de notre pays : car, quand on est de Dieu, on est toujours actuel, et nous voulons être de Dieu et de Dieu seul. Et pour cela, nous prétendons vivre totalement en chrétiens et en chrétienté. » (RP Jacques Sevin, Positions sacerdotales)
C’est pourquoi le « Messire Dieu premier servi », cette devise de la Pucelle est nôtre. Mais encore faut-il la mettre en pratique de façon réfléchie et profonde, c’est-à-dire sans activisme et radicalement dans nos vies. L’ampleur des ruines morales et sociales qui nous entourent allume en nos cœurs le désir de nous donner pour tout réparer, c’est le signe d’une âme bien née et française. Cependant, attention à ne pas s’évader de la réflexion qu’on redoute et qui pèse, pour se jeter dans le surmenage qui grise et qui satisfait, c’est une fuite en avant comme « celle de l’officier supérieur qui charge à la baïonnette au lieu de rester à son P.C. à porter la responsabilité du combat qu’il n’a pas su prévoir et organiser. » (RP Jacques Sevin, Le Chef, 1927)
Jamais sainte Jeanne d’Arc n’aurait agi ainsi, soyons vigilants pour lui ressembler : à Orléans elle imposa à son armée qui trépignait d’impatience, de se tenir en ordre de bataille sans attaquer, à deux reprises, car c’était la fête de l’Ascension et ensuite était un dimanche ; or on ne travaille pas les jours consacrés au Seigneur. Messire Dieu, premier servi, devait être prié, les soldats durent se confesser, assister à la messe et communier. Ce principe intangible et bien français ayant été appliqué sans agitation, malgré le danger qui menaçait, alors les Anglais levèrent d’eux-mêmes le siège, sans autre forme de procès. « Les hommes d’armes combattront, et Dieu seul donnera la victoire. » C’est bien ce qui se réalisa.
Ce temps de penser, qui en langue française se traduit par ‘ce temps de prier’, il faut le prendre à tout prix. Il n’y a pas de militant français sans un certain degré d’intellectualisme, sans une profonde vie spirituelle catholique. « Il faut avoir pensé son entrain et savoir où l’on veut aller. D’abord penser, (toujours prier) et toujours davantage. » (RP Jacques Sevin, Le Chef, 1927)
Seules les âmes de prière firent la France, nous la régénèrerons ainsi. Le monde objecte la liberté, nous lui répondons que « servir Dieu c’est être libre, servir Dieu c’est régner. » (Imitation de J-C) Sachant que tout vient de Dieu seul, le français ne se trouble jamais. Il cherche à s’identifier par la prière, avec Jésus-Christ, et devient d’autant plus honorable et efficace devant ses pairs qu’il s’humilie et s’anéantit devant Dieu.
« Que devient l’homme quand il abandonne les pratiques religieuses ? Qu’est devenue la France depuis que la plupart des Français les ont abandonnées ? Que chacun mette la main sur sa conscience et réponde. Que chacun, en voyant les malheurs de notre chère patrie, voile sa tête et pleure. » (RP Marie-Antoine, Religion et Politique) Faisons-nous de la messe le cœur de nos dimanches ? Récitons-nous notre chapelet avec ferveur chaque jour pour faire de nos maisons françaises de nouveaux Nazareth et de rayonnants Béthanie ?
Pour l’amour de sainte Jeanne et du Christ-Roi, nous affirmons par l’assistance à cette messe que nous nous battons pour enraciner la vie chrétienne dans nos propres cœurs, afin de renverser par notre foi toutes les idoles républicaines ; vous le fîtes, chers militants, par les chapelets et prières publiques récitées précédemment, partout en France. Honneur à vos actions mûries dans la méditation, la retraite spirituelle et la prière ; ces actions seules portent du fruit en France, vous en faites l’expérience sur le terrain. Il ne peut en être autrement, car « la France est catholique et ne cessera de l’être qu’au tombeau. » (Lacordaire)
Nous nous tournons vers celle qui mérita le titre de Reine de France, la dame de cœur des chevaliers de France qu’ils appelèrent « notre Dame » ; qu’ici comme à Orléans, cette sainte Vierge Marie soit pour nous, Notre-Dame des Miracles. Sainte Jeanne d’Arc la pria et l’invoqua longuement, silencieusement et assidument dans son sanctuaire, puis elle prit les armes pour la bataille : alors Dieu donna la victoire.
O sainte Jeanne, comme vous et pour l’honneur de notre Dame, nous voulons être les hérauts du Christ-Roi, nous donner sans compter, sans soucis des blessures car « Dieu ne nous demande pas de vaincre, mais de combattre. » (Monseigneur Freppel)
Ainsi soit-il.
† Abbé Sébastien GABARD
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