Ségolène Royal vient d’annoncer le report « sine die » de l’écotaxe. La ministre de l’environnement avait pourtant tenté de relancer cette nouvelle taxe, appelant même les routiers « à se calmer » ; elle a dû finalement reculer devant la menace d’une mobilisation forte et déterminée – qui avait été menée par le mouvement des bonnets rouges – que le gouvernement craint particulièrement vu son impopularité.
Ce dispositif n’est pas une fabrication de la gauche mais avait été imaginé et voté par le gouvernement Fillon. Car là aussi, le dispositif avait été imaginé en dépit du bon sens, taxant une profession aux marges déjà très faibles et soumise à une concurrence féroce d’entreprises étrangères n’ayant pas les mêmes contraintes fiscales et sociales et qui plus est, payant déjà des niveaux de taxes records via le carburant.
Il n’en demeure pas moins que le monopole du transport routier est problématique d’un point de vu structurel et économique et qu’il a un coût conséquent par les dégradations qu’il engendre. Mais imaginer qu’une taxe supplémentaire va résoudre le problème est proprement idéologique : le bon sens voudrait que soient d’abord développées les infrastructures alternatives comme le ferroviaire dont tous les gouvernements ont parlé mais qu’ils ont tous contribué à un peu plus démanteler.
Et les écologistes de se demander « Qui va payer pour la pollution de l’air ? Pour l’entretien des routes ? […] Ça va être encore les consommateurs, les citoyens et les automobilistes ».
Que madame Cosse se rassure, l’écotaxe n’existe pas et pourtant les routes sont bien là, et écotaxe ou non, les prélèvements sur les contribuables continueront de toute façon à augmenter.
Xavier Celtillos
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