Ci-dessous deux exemples particulièrement frappants, parmi d’autres, de ces tentatives d’étouffer la vérité. Le Président de la République se reconnaît lui-même « seul responsable » des dérives révélées par l’affaire Benalla, mais en catimini, devant ses amis de LREM. Il se dit trahi, oui, mais pour se défausser, seulement parce que ses manœuvres n’ont pas réussi! Sans quoi, pourquoi a-t-il gardé dans ses services en le couvrant de faveurs nouvelles, M. Benalla ?

Des sanctions pour la frime 

Avec les auditions parlementaires, les contradictions et les mensonges s’enchainent. Un exemple ahurissant de ces mensonges d’État s’est produit lorsque le directeur de l’ordre public auprès de la préfecture de police, Alain Gibelin, était auditionné lundi 23 juillet par l’Assemblée Nationale; lorsque Marine Le Pen l’interroge, il avoue en toute clarté, le répétant à plusieurs reprises, que jamais la mise-à-pied de M. Benalla n’a été effectuée, ce qui signifie tout simplement que les prétendues sanctions dont il a été frappé pour ses manquements ne sont que des leurres. D’autant plus que les audiences du Sénat aujourd’hui nous apprennent que la suppression de salaire qui accompagnait la mise-à-pied de 15 jours, n’a pas été mise en exécution non plus.

Vidéo de la séance de l’Assemblée nationale:

Le directeur de l’ordre public, M. Gibelin, est revenu sur ses propos dés le lendemain dans une information du Figaro. Devant l’Assemblée il avait juré de dire la vérité, toute la vérité. Peut-être est-ce la raison pour laquelle il a attendu le lendemain pour démentir ses paroles, hors serment ? Car lorsqu’on lit le script exact de l’échange (vidéo ci-dessus) entre Marine Le Pen et M. Gibelin, transcrit par Libération, on ne comprend pas ce que ce haut-fonctionnaire a pu démentir de façon crédible :

«Qu’a vraiment dit Monsieur Alain Gibelin lors de son audition sur la présence d’Alexandre Benalla à des réunions entre le 2 et le 18 mai ?»

«Écoutez, euh, oui»

Voici l’échange entre Marine Le Pen et Alain Gibelin :

M.LP : On a bien compris, vous nous avez expliqué toute à l’heure qu’il y avait des réunions en amont pour préparer des différents événements dans lesquels le Président de la République a vocation à se déplacer dans Paris que vous n’y étiez pas à titre personnel, mais que l’intégralité de vos services étaient présents à ces réunions.

Donc moi j’aimerais juste savoir s’il y a eu une réunion de ce type quelle que soit d’ailleurs la manifestation qui devait être organisée entre le 2 et le 18 mai ?

A.G : Oui très certainement, oui, oui.

M.LP : Comme vous nous avez indiqué tout à l’heure que Monsieur Benalla était présent à l’intégralité de ces réunions, il ne vous est pas apparu qu’un jour Monsieur Benalla n’était pas présent à une des réunions qui pourrait avoir lieu entre le 2 et le 18 mai ?

A.G : Non. Mais j’ai eu à dire et je répète que la sanction prise à l’encontre de monsieur Benalla à aucun moment n’a été portée ni à ma connaissance ni à celle de mes collaborateurs.

M.LP : Mais vous allez un tout petit peu plus loin en répondant à ma première question. Nous avons bien compris que personne ne vous avait informé de cette sanction. Mais vous venez, par la réponse que vous venez de m’apporter, de m’indiquer que cette sanction n’a en réalité pas été appliquée. Puisqu’il y a eu des réunions entre le 2 et le 18 et M. Benalla était présent avec vos services.

A.G : Écoutez, euh, oui. » Source Libération

Ci-dessous, Marine Le Pen réagit sur BFMTV au démenti de M. Gibelin (La vidéo n’est peut-être pas visible, mais le son y est) :

Les députés menacés, les fonctionnaires méprisés et les médias relégués, tous ligués contre la dérive autoritaire de Macron ?

Commentant cet extraordinaire aveu de M. Gibelin, Marine Le Pen fait remarquer qu’Emmanuel Macron a réussi à faire l’unanimité contre lui de tous ses opposants, des fonctionnaires de police et des médias .

Bien qu’il ait bénéficié au cours de sa campagne électorale du soutien inconditionnel des gros médias, il a réussi à se les mettre à dos en les reléguant dans une salle de presse annexe de l’Elysée, en les couvrant de sa suffisance et en faisant voter la loi sur les fake news qui menace directement leur indépendance. Des médias mainstream qui cependant, ont commencé à freiner leurs ardeurs dés hier, unanimement, comme s’ils en avaient reçu consigne…

Il s’est aussi mis à dos les fonctionnaires et plus particulièrement ceux qui exercent la police en les mettant sous la tutelle d’un staff de barbouzes sans réels titres officiels, dont Benalla semblait le roi, lui qui disposait des clefs de la villa du Touquet, dont Brigitte Macron est propriétaire révèle aujourd’hui L’Opinion.

Quant aux députés, M. Macron a étendu sur eux le plus profond mépris, tentant de faire écourter les débats au nom de l’article 40, voulant en diminuer le nombre au maximum pour favoriser ceux de l’UE, et en laissant planer sur eux les menaces de ses amis du Parquet National Financier -proche du Syndicat de la Magistrature- qu’il a su si bien utiliser dans contre François Fillon, son principal concurrent à la Présidence de la République. Une instrumentalisation de la justice qui forte de son succès, l’a poussé à s’en prendre à Marine Le Pen, celle qui avait rassemblé contre lui 11 millions d’électeurs lors du second tour de la présidentielle et qui reste très haut dans les sondages d’opinion. En effet le Parquet national financier vient de bloquer les allocations qui sont dues au FN/RN, condamnant ainsi ce parti à la disparition. Autrement dit, plutôt que d’affronter ses opposants, M. Macron préfère les éliminer… A qui le tour ? N’ont pas du manquer de penser tous ses autres opposants ? Jamais aucun président de la Vème République n’avait osé menacer de disparition ses principaux opposants, au fur et à mesure qu’ils lui font de l’ombre. De quoi inquiéter n’importe quel autre parti ou personnage politique, ainsi que le relevait sur BFMTV aujourd’hui, Nicolas Dupont-Aignan. Où va s’arrêter Emmanuel Macron dans sa dérive autoritaire ?

M. Macron se croyait intouchable dans son olympe mais il a oublié qui l’a fait roi. 

Sans le relai des médias, jamais cela n’aurait été possible. M. Macron avait « donné » SFR à Patrick Drahi contre de la propagande électorale de la campagne présidentielle. Et cependant il a réussi le tour de force incroyable de se mettre à dos tous les partis d’opposition, de gauche comme de droite, unis pour la première fois peut-être, qui sont relayés avec complaisance par les médias qu’il avait mis à sa botte, mais qu’il a tenu à l’écart et qu’il a tenté de museler plus encore, tandis que la réforme à marche forcée des services publics se poursuit (avec leur disparition) sans que M. Macron ne daigne en tenir compte: fonctionnaires méprisés… Cette dérive autoritaire des institutions en un pouvoir personnel fait l’unanimité contre elle.

Second exemple de mensonge flagrant : M. Benalla « C’est un rétrogradé promu ! »

Parmi les mensonges et les incohérences des divers protagonistes de l’affaire Benalla auditionnés par les parlementaires à l’Assemblée nationale,  Jean-Christophe Lagarde faisait observer combien les propos du chef de cabinet ne tenaient pas la route. Cela se passait hier durant l’audition du préfet Strzoda, directeur de cabinet de l’Elysée :

Le député UDI de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde s’étonne qu’un appartement de fonction ait été proposé à Alexandre Benalla après qu’il ait été rétrogradé dans ses fonctions, selon ce que prétend M. Stzroda chargé de le punir de son usurpation de fonctions. Faits qui se sont déroulés le 1er mai 2018 alors qu’un appartement de fonction de prestige lui était donné le 9 juillet 2018 alors que l’affaire paraissait enterrée.

Lequel préfet de l’Élysée a du avouer que parmi les 9 chargés de mission du cabinet de l’Elysée, aucun n’avait les faveurs dont bénéficiait M. Benalla. Mais argumente-t-il, s’il était le seul à avoir bénéficié d’un appartement de fonction le 9 juillet, c’était en raison de ses responsabilités extraordinaires qui demandaient une grande disponibilité.

Mais alors pourquoi, puisque ses responsabilités ont été diminuées a-t-il alors bénéficié de cet appartement interroge le député UDI ? Réponse embarrassée de Patrick Strzoda: « l’appartement en question, il ne l’a jamais occupé. Ensuite, l’évolution de sa fiche de poste n’a pas diminué la disponibilité qui lui était demandée, notamment pour l’organisation des manifestations au Palais et pour sa fonction d’organisation des déplacements non publics du président. » Un député lance alors : « C’est un rétrogradé promu ! »

Est-ce en leur faisant des faveurs que M. Macron traite ceux qui le trahissent ? Les exemples de ces incohérences et contradictions se multiplient chaque jour à chaque nouvelle audition. Quant au Président de la République il continue de raser courageusement les murs ne s’exprimant que devant un parterre d’inconditionnels dont la carrière dépend de sa survie présidentielle, comptant probablement sur la torpeur de l’été et les congés parlementaires la semaine prochaine, pour lui sauver la mise.

 

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