Eh oui, même les brasseurs ont un saint protecteur ! D’ailleurs, il en existe même deux : saint Arnoult de Soissons et saint Arnould de Metz. Mais les abbayes trappistes sont claires : c’est saint Arnoult de Soissons qui est la référence incontestée. Dans cet article, Divine Box vous dit tout sur son histoire et pourquoi il est devenu le saint patron des brasseurs belges ! En route !
Saint Arnoult de Soissons avec les ingrédients de la bière à la main : le malt d’orge et le houblon – Divine Box
Saint Arnoult de Soissons ou Arnoult le fort
Tout commence en Belgique, avec la naissance d’Arnoult en 1040. Le jeune garçon, vif et robuste, s’illustre rapidement dans la chevalerie, où il est surnommé « Arnoult le fort ». Mais ce dernier a d’autres projets plus étonnants comme entrer dans la vie religieuse ! Un jour, il prétexte un passage à la cour de France pour se rendre en cachette au monastère Saint-Médard de Soissons, où il entre pour devenir moine bénédictin (c’est-à-dire suivant la règle de saint Benoît).
Un peu plus tard, Arnoult s’enfuit de l’abbaye pour échapper à la charge d’abbé ! Mais sa fuite va tourner court. Un loup rôde dans les parages : il l’oblige à rebrousser chemin et à rentrer à l’abbaye ! Par la suite, il devint même évêque de Soissons, d’où son nom de … saint Arnoult de Soissons. Mais la charge épiscopale lui est assignée contre son gré : aussitôt un successeur retrouvé, il retourne tranquillement à la vie monastique jusqu’à la fin de sa vie, en 1087.
Saint Arnoult de Soissons est souvent représenté avec une pelle à brasser © Divine Box
Saint Arnoult et le miracle de la bière
Alors qu’il est encore évêque, le Pape charge Arnoult de reconquérir sa Flandre natale et d’y apporter la paix. La tâche est grande ! Pour cela, le moine parcourt le pays et fonde notamment l’abbaye d’Oudenburg en 1084.
Au même moment, la peste fait son retour et ravage la région, à tel point qu’il faut stopper la construction de l’abbaye par manque d’ouvriers. Arnoult constate que les habitants qui boivent l’eau de la rivière dépérissent les uns après les autres… Il rassemble alors les derniers ouvriers chez le brasseur du village et bénit le brassin avec sa crosse. Après avoir bu la bière bénie, les habitants sont guéris : l’épidémie est endiguée !
Alors… miracle ? Peut-être, mais il se pourrait bien que ce soit dû à la méthode de fabrication de la bière ! Le brassage de la bière impose une étape d’ébullition, ce qui purifie l’eau et la rend saine. Ceux qui boivent de la bière ont donc a priori une boisson saine entre les mains. Mais de là à dire que cela guérit… voilà peut-être où se trouve le miracle !
Un saint devenu patron des brasseurs belges
Avec toute cette histoire, on a vite fait de désigner saint Arnoult comme saint patron des brasseurs belges, fêté officiellement le 14 août. D’ailleurs, à Bruxelles, un week-end entier lui est dédié chaque année fin août/début septembre pour célébrer le « jour de la bière ». Rien que ça !
De nombreuses abbayes, qui brassent de la bière trappiste, ont d’ailleurs des tableaux accrochés sur leurs murs représentant saint Arnoult ! Bref, grâce à ça, notre homme est connu de tous, et maintenant de vous aussi !
Aujourd’hui encore, la bière est bénie en Belgique © Aleteia
Où trouver des bières trappistes ?
Admettez-le, toute cette histoire vous a mis la bière à la bouche ! Allez donc faire une prière au saint patron des brasseurs et dégustez quelques bières trappistes. Vous vous régalerez et soutiendrez les communautés qui les brassent. Pour vous initier, commencez donc par la Westmalle Tripel, la Chimay Dorée, ou encore l’Orval !
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