Nous avions présenté il y a une petite année un post intitulé Pour vivre vieux, vivons mariés. Selon une série d’études américaines, il apparaît que les personnes qui ne sont pas mariées –y compris les divorcé(e)s ou les veufs- ont deux fois plus de chance (ou de malchance) de mourir d’un accident évitable. Une autre étude conjointe établit que la survie des couples mariés en cas de cancer est aussi efficace que la chimiothérapie elle-même. Il en résultait que la situation de mariage était préférable à d’autres formes de vies en couple pour profiter plus longtemps de l’existence, même avec un cancer. La célèbre revue Jama Surgery du 28 octobre dernier présente les résultats et l’analyse de travaux concernant 3,5 millions de personnes. Il apparaît que les interventions chirurgicales concernant les couples mariés, ont un taux de réussite notablement plus importants. Par exemple après une intervention sur le cœur, les célibataires ont environ 40 % plus de risques de décéder ou de développer un nouveau problème de santé dans les deux années suivant leur intervention cardiaque (Université du Michigan).
Il va de soi que les chercheurs notamment britanniques ont voulu en savoir plus. Les réponses tiennent du bon sens. Celui qui a un conjoint, sera poussé à se soigner ou à être hospitalisé plus tôt, et trouvera une aide physique pratique et morale. Tant en pré et post-opératoire, à deux on a plus de chance de penser à la suite des soins, notamment en matière de médicaments. Or toute intervention chirurgicale d’une certaine importance est suivie d’un traitement anticoagulant. Les risques majeurs de ces interventions sont les accidents vasculaires (infarctus) et les embolies. Avant l’intervention « Dis donc chérie, j’espère que tu as pris ce soir ton aspirine et que tu ne prends pas en douce la pilule ! ». Après l’intervention, « Dis donc chéri, as-tu pris ton anticoagulant et arrêté de fumer ? Quitte ta télé devant laquelle tu perds ton temps : le docteur a dit qu’il fallait marcher tous les jours ! ».
De plus en plus de personnes, surtout des femmes, vivent seules. Elles seraient bien inspirées de se marier si elles veulent vivre longtemps. L’accordéoniste André Verschueren nous régalait par son interprétation de « Ah si j’étais resté célibataire ? ». Réponse à sa question : il est mort en 2013 à 92 ans…Veuf à 60 ans, il eut pu être centenaire.
Dr jean-Pierre Dickès
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