Samedi Saint – Vigile pascale – Station à Saint-Jean-de-Latran
Dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques, on célèbre la nuit pascale. On commence vers dix heures de sorte que la messe solennelle de la vigile puisse commencer à minuit. L’autel qui, depuis le Jeudi Saint, était dénudé, est recouvert de nappes, mais les cierges ne seront allumés que plus tard avec le feu nouveau. Entre-temps, à la porte de l’église, on a tiré du feu de la pierre et allumé les charbons. Le prêtre, revêtu des ornements violets, bénit le feu nouveau, en disant : « Dieu, qui par votre Fils, véritable pierre angulaire, avez allumé en vos fidèles le feu de votre lumière, sanctifiez ce feu nouveau tiré de la pierre et qui doit servir à notre usage, et faites-nous la grâce d’être tellement enflammés de célestes désirs, durant ces fêtes de Pâques, que nous puissions par la pureté de nos cœurs, arriver à ces fêtes éternelles où nous jouirons d’une lumière sans fin. » Le feu est aspergé trois fois avec de l’eau bénite. L’acolyte prend des charbons bénits et les met dans l’encensoir. Le prêtre y dépose de l’encens et encense le feu. Un cierge est allumé au feu nouveau. Le clergé se présente ensuite à la porte de l’église ; l’acolyte porte le cierge pascal devant le prêtre. Ce cierge est bénit avec de solennelles cérémonies. Le prêtre trace sur le cierge pascal des signes symboliques qui doivent signifier que le cierge représente le Sauveur ressuscité. Le prêtre trace avec un stylet une croix sur le cierge pascal et dit en traçant la barre verticale : « Le Christ hier et aujourd’hui », puis en traçant la barre horizontale « le commencement et la fin ». Il trace ensuite au-dessus et au-dessous de la croix les lettres grecques alpha et omega. Dans les quatre angles de la croix il écrit les chiffres de l’année (par exemple 1952) et dit à chacun de ces chiffres : « A Lui les temps », « et l’éternité », « à Lui la gloire et l’empire », « pour tous les siècles, éternellement Amen ». Ensuite le diacre présente au prêtre les cinq grains d’encens qui sont aspergés à trois reprises avec de l’eau bénite puis encensés. Ces grains d’encens représentent les plaies transfigurées du Ressuscité, c’est ce qu’expriment clairement les paroles du prêtre, lorsqu’il les enfonce dans le cierge pascal : « Que par ses saintes plaies glorieuses, le Christ Notre-Seigneur nous garde et nous conserve. Amen. » Puis le diacre présente le cierge bénit au prêtre qui allume le cierge pascal, en disant : « Que la lumière du Christ ressuscitant glorieusement dissipe les ténèbres du cœur et de l’esprit ». Le prêtre bénit ensuite le cierge pascal allumé en disant cette Oraison : « qu’une effusion abondante de votre bénédiction se répande sur ce cierge allumé, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, et régénérateur invisible, allumez vous-même ce feu qui doit nous éclairer pendant cette nuit, afin que le sacrifice offert cette nuit reçoive les impressions secrètes de votre lumière et qu’en tout lieu où l’on portera l’une des choses que nous bénissons ici, les artifices et la malice du démon soient expulsés et la puissance de votre majesté y réside. Alors on éteint toutes les lumières de l’église, afin qu’elle soit éclairée par le cierge pascal. A présent a lieu avec le cierge pascal, à travers l’église, une procession solennelle qui constitue un des moments les plus impressionnants de toute la cérémonie. A l’entrée de l’église le diacre, portant la dalmatique blanche, héraut pascal, reçoit le cierge pascal allumé. La procession se compose ainsi : le thuriféraire, le sous-diacre portant la croix et les deux acolytes, le diacre avec le cierge pascal, le prêtre, le clergé et les servants, ensuite des délégations des fidèles. Le diacre s’arrête à trois reprises dans l’église, élève le cierge pascal, reste debout et chante chaque fois Lumen Christi. La première fois, le prêtre allume son cierge au cierge pascal, la seconde fois le clergé fait de même et la troisième fois c’est le tour des fidèles. A chaque fois, tous s’agenouillent et chantent Deo gratias. Finalement, tous les assistants ont allumé leurs cierges au cierge pascal. Toute l’église est illuminée de centaines de cierges. Le diacre pose alors le cierge pascal devant l’autel sur un petit chandelier. Tous gagnent leurs places et écoutent debout (comme pour l’évangile) leur cierge allumé à la main, l’hymne pascal, premier hommage au Ressuscité. Le diacre demande la bénédiction du prêtre qui dit : « Que le Seigneur soit dans ton cœur et sur tes lèvres, pour que tu annonces dignement et comme il convient la proclamation pascale ». Le diacre encense le livre et le cierge pascal, en en faisant le tour. Alors, le diacre chante le célèbre Exultet que nous ne cessons pas d’admirer. Vers la fin de l’Exultet il faut noter un petit changement. Autrefois on y nommait l’empereur romain et on priait pour lui, à présent cette oraison est étendue à tous les chefs d’état : « Jetez également un regard sur ceux qui ont autorité pour nous gouverner, et par l’inexprimable vertu de votre miséricorde paternelle, orientez leurs pensées vers la justice et la paix, afin que leurs efforts d’ici-bas les fassent parvenir à la patrie céleste avec tout votre peuple ». Après l’Exultet, le diacre ôte la dalmatique blanche, les cierges des fidèles sont éteints, tous s’assoient et l’ancienne vigile se célèbre devant le cierge pascal. Autrefois il y avait douze leçons ; elles sont maintenant réduites à quatre, on a choisi, en plus de la première, celles qui sont suivies d’un Trait. Ière Leçon : Genèse 1,1-2,2 (l’œuvre des six jours) ; 2e Leçon, Exode 14,24-15,1 (Passage de la mer Rouge) avec le cantique de Moïse. 3e Leçon, Isaïe 4,1-6 (Splendeur du royaume messianique) avec le cantique de la vigne. 4e Leçon, Deutéronome 31,22-3 (dernière exhortation de Moïse à garder la fidélité envers Dieu avec le célèbre cantique de Moïse. A la fin de chaque Leçon, tous se lèvent pour l’Oraison. Le prêtre dit : « Prions ! » Le diacre ajoute : « Fléchissons les genoux ! » (Il invite à prier en silence). Au bout d’un instant, le diacre dit : « Levez-vous ! » A présent seulement le prêtre récite à haute voix l’oraison. Après les Leçons a lieu la bénédiction de l’eau baptismale qui, d’après les nouvelles rubriques, est encadrée par les litanies des saints. On commence par l’invocation des Saints, puis a lieu la bénédiction de l’eau, non pas aux fonts baptismaux, mais au milieu de l’église, sous les yeux des fidèles ; ensuite a lieu la cérémonie nouvelle, la rénovation des promesses baptismales, en langue vulgaire. Les fidèles pendant ce temps portent leur cierge allumé ; puis à la fin ils peuvent recevoir l’aspersion de l’eau bénite. Songeons à la profonde impression que produirait cette cérémonie, si des adultes recevaient le baptême et faisaient leur première communion. On chante ensuite la seconde partie des litanies des Saints tandis que le clergé se rend à la sacristie pour revêtir les ornements blancs. Le cierge pascal est placé sur le grand chandelier de l’ambon — pour y brûler durant quarante jours comme image du Ressuscité. La messe commence alors.
Sanctoral
Saint Perpet ou Perpetuus, Évêque de Tours († 494)
Saint Perpetuus, originaire d’une famille sénatoriale d’Auvergne, dans la première moitié du Ve siècle, fut désigné par l’éclat de ses vertus au clergé et au peuple de Tours pour gouverner leur Église, en 461. La gloire de l’épiscopat de saint Perpetuus, ce fut son amour pour saint Martin et pour la basilique qu’il avait fait construire en son honneur, basilique que les auteurs et les poètes de l’époque comparent au temple de Salomon et regardent comme une des merveilles du monde. La construction de ce temple, digne du Saint qui devait y être honoré, dura vingt-deux ans; sa consécration se fit avec une grande solennité; Perpetuus y avait invité un grand nombre d’évêques et de religieux. Lorsqu’on voulut exhumer le corps de saint Martin pour le transporter dans un sanctuaire du nouvel édifice, on éprouva des difficultés insurmontables, et l’on ne put remuer le cercueil; le projet allait être abandonné, quand un vieillard inconnu, revêtu du costume d’abbé, s’approcha et dit: « Ne voyez-vous pas que saint Martin est prêt à vous aider? » Et aussitôt, de ses mains, il souleva sans effort le corps du bienheureux. C’était sans doute un ange envoyé du Ciel ou peut-être saint Martin lui-même. De nombreux miracles s’opérèrent plus que jamais au tombeau de saint Martin, et depuis ce temps le nom de saint Perpetuus se trouva lié à toutes les gloires de la superbe basilique. Le saint évêque de Tours bâtit beaucoup d’autres églises; de là vient qu’on le représente avec un édifice sacré sur la main, symbole qui convient fort bien, du reste, à l’un des plus grands bâtisseurs d’églises qui aient jamais existé. Saint Perpetuus aima les pauvres, son clergé et son Église d’un ardent amour, comme son testament en fait foi. Voici quelques lignes de ces pages vraiment épiscopales: « Au nom de Jésus-Christ. Ainsi soit-il. Moi, Perpetuus, pécheur, prêtre de l’Église de Tours, je ne veux pas partir de ce monde sans laisser un testament, de peur que les pauvres ne soient privés des biens dont la bonté du Ciel m’a libéralement doté, et de peur que les biens d’un prêtre ne passent à d’autres familles qu’à mon Église. Je donne et lègue à tous les prêtres, diacres et clercs de mon Église, la paix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il. Que le Seigneur Jésus détruise du souffle de Sa bouche tous les impies! Ainsi soit-il, ainsi soit-il! Paix soit à l’Église, paix soit au peuple, à la ville et à la campagne… Pour vous, mes frères bien-aimés, ma couronne, ma joie, mes seigneurs, mes enfants, pauvres de Jésus-Christ, indigents, mendiants, malades, orphelins, veuves, vous tous, je vous fais et constitue mes héritiers… »
Bienheureux Julien de Saint-Augustin, Premier ordre capucin
Bien que né en Espagne à Medinaceli en Castille, Julien Martinetti est d’origine française. Son père avait été obligé de quitter le Béarn aux mains de la calviniste Jeanne d’Albret, mère d’Henri IV, qui contraignait à l’exil les catholiques fidèles à leur foi : elle finira par proclamer un édit « exigeant que tous les sujets de son pays fassent profession de la foi calviniste » et interdira l’exercice du catholicisme le 28 janvier 1570. Après une jeunesse pieuse, Julien entra chez les Frères Mineurs, avec le nom de « Julien de Saint-Augustin ». Ayant montré une grande ferveur durant son noviciat, le supérieur prit cela pour de l’exaltation et le renvoya. Plusieurs fois il fut ainsi écarté de la vie religieuse ; certains l’accusant de folie il répondait : « Oui, je suis fou, fou de l’amour de Dieu ». Mais il prêchait le Christ par l’exemple de ses vertus plus que par ses paroles. La reine Marguerite, mère de Philippe IV d’Espagne, demanda même à le rencontrer tant était grande sa notoriété. C’est sur le chemin du retour qu’il tomba malade tout près de son couvent d’Alcalá de Henares où il décéda le 8 avril 1606. Il fut béatifié le 23 mai 1825 par le Pape Léon XII.
Martyrologe
La commemoraison des saints Hérodion, Asyncrite et Phlégon, dont parle saint Paul dans l’épitre aux Romains.
A Alexandrie, saint Édèse martyr, frère du bienheureux Aphien. Sous l’empereur Maximien Galère, alors qu’il reprenait publiquement un juge impie qui livrait à la prostitution des vierges consacrées à Dieu, il fut arrêté par des soldats, soumis à de très cruels supplices et enfin jeté à la mer pour la cause du Seigneur Christ.
En Afrique, les saints martyrs Janvier, Maxime et Macarie.
A Carthage, sainte Concesse martyre.
A Corinthe, le bienheureux Denis évêque. Par son érudition et le don d’annoncer la parole de Dieu, il éclaira non seulement les peuples de sa ville et de sa province, mais il instruisit encore par ses lettres les évêques des autres provinces et des autres villes. Sa vénération pour les pontifes romains fut telle qu’il avait coutume de faire lire leurs lettres publiquement dans son église, les jours de dimanche. Il brilla au temps des empereurs Marc Antonin Vérus et Lucius Aurèle Commode.
A Tours, en Gaule, saint Perpétue évêque, homme d’une admirable sainteté.
A Férentino, en Latium, saint Rédempt évêque, dont fait mention le bienheureux pape Grégoire.
A Côme, saint Amance, évêque et confesseur.
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