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Samedi 30 mars – Samedi Saint – Vigile pascale – Station à Saint-Jean-de-Latran – Saint Pierre Régalat, Prêtre, Premier Ordre franciscain, Patron des toréadors – Saint Jean Climaque, Abbé, Père de l’Église (525-605)

Samedi Saint, Seconde semaine de la Passion

Samedi Saint – Vigile pascale – Station à Saint-Jean-de-Latran

Dans la nuit du samedi au dimanche de Pâques, on célèbre la nuit pascale. On commence vers dix heures de sorte que la messe solennelle de la vigile puisse commencer à minuit. L’autel qui, depuis le Jeudi Saint, était dénudé, est recouvert de nappes, mais les cierges ne seront allumés que plus tard avec le feu nouveau. Entre-temps, à la porte de l’église, on a tiré du feu de la pierre et allumé les charbons. Le prêtre, revêtu des ornements violets, bénit le feu nouveau, en disant : « Dieu, qui par votre Fils, véritable pierre angulaire, avez allumé en vos fidèles le feu de votre lumière, sanctifiez ce feu nouveau tiré de la pierre et qui doit servir à notre usage, et faites-nous la grâce d’être tellement enflammés de célestes désirs, durant ces fêtes de Pâques, que nous puissions par la pureté de nos cœurs, arriver à ces fêtes éternelles où nous jouirons d’une lumière sans fin. » Le feu est aspergé trois fois avec de l’eau bénite. L’acolyte prend des charbons bénits et les met dans l’encensoir. Le prêtre y dépose de l’encens et encense le feu. Un cierge est allumé au feu nouveau.

Le clergé se présente ensuite à la porte de l’église ; l’acolyte porte le cierge pascal devant le prêtre. Ce cierge est bénit avec de solennelles cérémonies. Le prêtre trace sur le cierge pascal des signes symboliques qui doivent signifier que le cierge représente le Sauveur ressuscité. Le prêtre trace avec un stylet une croix sur le cierge pascal et dit en traçant la barre verticale : « Le Christ hier et aujourd’hui », puis en traçant la barre horizontale « le commencement et la fin ». Il trace ensuite au-dessus et au-dessous de la croix les lettres grecques alpha et omega. Dans les quatre angles de la croix il écrit les chiffres de l’année (par exemple 1952) et dit à chacun de ces chiffres : « A Lui les temps », « et l’éternité », « à Lui la gloire et l’empire », « pour tous les siècles, éternellement Amen ». Ensuite le diacre présente au prêtre les cinq grains d’encens qui sont aspergés à trois reprises avec de l’eau bénite puis encensés. Ces grains d’encens représentent les plaies transfigurées du Ressuscité, c’est ce qu’expriment clairement les paroles du prêtre, lorsqu’il les enfonce dans le cierge pascal : « Que par ses saintes plaies glorieuses, le Christ Notre-Seigneur nous garde et nous conserve. Amen. » Puis le diacre présente le cierge bénit au prêtre qui allume le cierge pascal, en disant : « Que la lumière du Christ ressuscitant glorieusement dissipe les ténèbres du cœur et de l’esprit ». Le prêtre bénit ensuite le cierge pascal allumé en disant cette Oraison : « qu’une effusion abondante de votre bénédiction se répande sur ce cierge allumé, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, et régénérateur invisible, allumez vous-même ce feu qui doit nous éclairer pendant cette nuit, afin que le sacrifice offert cette nuit reçoive les impressions secrètes de votre lumière et qu’en tout lieu où l’on portera l’une des choses que nous bénissons ici, les artifices et la malice du démon soient expulsés et la puissance de votre majesté y réside.

Alors on éteint toutes les lumières de l’église, afin qu’elle soit éclairée par le cierge pascal. A présent a lieu avec le cierge pascal, à travers l’église, une procession solennelle qui constitue un des moments les plus impressionnants de toute la cérémonie. A l’entrée de l’église le diacre, portant la dalmatique blanche, héraut pascal, reçoit le cierge pascal allumé. La procession se compose ainsi : le thuriféraire, le sous-diacre portant la croix et les deux acolytes, le diacre avec le cierge pascal, le prêtre, le clergé et les servants, ensuite des délégations des fidèles. Le diacre s’arrête à trois reprises dans l’église, élève le cierge pascal, reste debout et chante chaque fois Lumen Christi. La première fois, le prêtre allume son cierge au cierge pascal, la seconde fois le clergé fait de même et la troisième fois c’est le tour des fidèles. A chaque fois, tous s’agenouillent et chantent Deo gratias. Finalement, tous les assistants ont allumé leurs cierges au cierge pascal. Toute l’église est illuminée de centaines de cierges. Le diacre pose alors le cierge pascal devant l’autel sur un petit chandelier. Tous gagnent leurs places et écoutent debout (comme pour l’évangile) leur cierge allumé à la main, l’hymne pascal, premier hommage au Ressuscité. Le diacre demande la bénédiction du prêtre qui dit : « Que le Seigneur soit dans ton cœur et sur tes lèvres, pour que tu annonces dignement et comme il convient la proclamation pascale ». Le diacre encense le livre et le cierge pascal, en en faisant le tour. Alors, le diacre chante le célèbre Exultet que nous ne cessons pas d’admirer. Vers la fin de l’Exultet il faut noter un petit changement. Autrefois on y nommait l’empereur romain et on priait pour lui, à présent cette oraison est étendue à tous les chefs d’état : « Jetez également un regard sur ceux qui ont autorité pour nous gouverner, et par l’inexprimable vertu de votre miséricorde paternelle, orientez leurs pensées vers la justice et la paix, afin que leurs efforts d’ici-bas les fassent parvenir à la patrie céleste avec tout votre peuple ».

Après l’Exultet, le diacre ôte la dalmatique blanche, les cierges des fidèles sont éteints, tous s’assoient et l’ancienne vigile se célèbre devant le cierge pascal. Autrefois il y avait douze leçons ; elles sont maintenant réduites à quatre, on a choisi, en plus de la première, celles qui sont suivies d’un Trait. Ière Leçon : Genèse 1,1-2,2 (l’œuvre des six jours) ; 2e Leçon, Exode 14,24-15,1 (Passage de la mer Rouge) avec le cantique de Moïse. 3e Leçon, Isaïe 4,1-6 (Splendeur du royaume messianique) avec le cantique de la vigne. 4e Leçon, Deutéronome 31,22-3 (dernière exhortation de Moïse à garder la fidélité envers Dieu avec le célèbre cantique de Moïse. A la fin de chaque Leçon, tous se lèvent pour l’Oraison. Le prêtre dit : « Prions ! » Le diacre ajoute : « Fléchissons les genoux ! » (Il invite à prier en silence). Au bout d’un instant, le diacre dit : « Levez-vous ! » A présent seulement le prêtre récite à haute voix l’oraison.

Après les Leçons a lieu la bénédiction de l’eau baptismale qui, d’après les nouvelles rubriques, est encadrée par les litanies des saints. On commence par l’invocation des Saints, puis a lieu la bénédiction de l’eau, non pas aux fonts baptismaux, mais au milieu de l’église, sous les yeux des fidèles ; ensuite a lieu la cérémonie nouvelle, la rénovation des promesses baptismales, en langue vulgaire. Les fidèles pendant ce temps portent leur cierge allumé ; puis à la fin ils peuvent recevoir l’aspersion de l’eau bénite. Songeons à la profonde impression que produirait cette cérémonie, si des adultes recevaient le baptême et faisaient leur première communion.

On chante ensuite la seconde partie des litanies des Saints tandis que le clergé se rend à la sacristie pour revêtir les ornements blancs. Le cierge pascal est placé sur le grand chandelier de l’ambon pour y brûler durant quarante jours comme image du Ressuscité. La messe commence alors.

La vie de saint Pierre Régalat était, à vrai dire, une suite non interrompue de miracles.

Sanctoral 

Saint Pierre Régalat, Prêtre, Premier Ordre franciscain, Patron des toréadors

Né d’une famille distinguée par sa noblesse et sa vertu, le jeune Pierre âgé de dix ans se sentit un vif désir de se consacrer au Seigneur et sollicita la grâce d’être admis dans l’Ordre Séraphique. Il éprouva une longue opposition de la part de sa mère, mais il montra, par sa persévérance, que cette pensée n’était le fruit ni de l’imagination, ni d’une ferveur passagère. Dans ce même temps, un homme suscité de Dieu, Pierre de Villaclet, travaillait à étendre en Espagne la réforme inaugurée par saint Bernardin de Sienne et saint Jean de Capistran. L’âme toute brûlante d’amour et avide de sacrifices, notre jeune Saint n’hésita pas à se placer sous un tel maître dont l’austérité et la sainteté de la vie rappelaient les plus beaux jours de l’Ordre Séraphique : aussi notre Bienheureux avança-t-il rapidement dans les sentiers les plus élevés de la perfection. Après la mort de son maître, saint Pierre Régalat fut appelé à lui succéder dans le gouvernement de plusieurs couvents de l’Observance, et il était digne de ce choix à tous égards : grand amateur de la sainte pauvreté, il ne portait qu’un vêtement usé et couvert de pièces, marchait nu-pieds et ne consentit à prendre des sandales que dans sa vieillesse. Sa vie était, pour ainsi dire, un jeûne non interrompu au pain et à l’eau. Nous ne détaillerons pas ses autres pénitences, disons seulement qu’elles furent en rapport avec la soif d’immolation qui le dévorait. Dans ses entretiens avec le ciel, ce serviteur de Dieu apparaissait aux yeux de tous comme un séraphin ; de son cœur embrasé s’échappaient, comme d’une fournaise ardente, des gerbes de flamme : à plusieurs reprises ses frères le virent environné d’une auréole de feu, élevé de terre et immobile, des heures entières. Il arriva même, une nuit, que les habitants du voisinage, ayant aperçu des jets de flamme au couvent, crurent à un incendie et accoururent pour l’éteindre : c’était tout simplement notre Saint qui était ravi en extase et environné d’une nuée lumineuse. Il était envers ses frères d’une charité et d’une sollicitude admirables. Une hirondelle venait troubler par son gazouillement la prière de ses religieux, il lui ordonna de s’en aller et fut obéi sur-le-champ.

À sa prière, un envoyé mystérieux apporta au couvent le repas pour ses frères réunis devant les tables vides du réfectoire. Il lui arriva souvent de se transporter avec la rapidité de l’éclair d’un couvent dans un autre pour y présider divers exercices. Quand, ayant à traverser un fleuve, il ne trouvait pas de barque à sa disposition, l’homme de Dieu jetait son manteau sur les flots ; puis, faisant sur l’eau le signe de la croix, il s’avançait sur son manteau comme sur une nacelle. Il lui arrivait fréquemment de transporter ainsi d’une rive à l’autre son compagnon et même la bête de somme dont il se servait pour aller à la quête. La vie de saint Pierre Régalat était, à vrai dire, une suite non interrompue de miracles. Arrivé à sa dernière heure, il pria le Gardien de lui faire, pour l’amour de Dieu, la charité d’un pauvre habit ; après, il expira paisiblement en prononçant en union avec Jésus cette suprême parole : « Seigneur, je remets mon âme entre vos mains. » Il avait, avant de mourir, guéri le neveu de l’évêque, accouru pour lui administrer les derniers sacrements, et dont il avait annoncé à ses frères l’arrivée, quoiqu’on ne l’attendît nullement en ce moment. Il a été canonisé par le Pape Pie VI en 1786.

Au Mont Sinaï, saint Jean Climaque, abbé.

Saint Jean Climaque, Abbé, Père de l’Église (525-605) 

Le nom de ce Saint lui vient du beau livre qu’il composa sous le titre grec de Climax ou Échelle du Ciel. La Palestine fut son premier séjour. A seize ans, il quitta le monde pour se donner entièrement à Dieu dans un monastère du mont Sinaï. A dix-neuf ans, le jeune moine, sous la conduite d’un saint religieux nommé Martyrius, travailla sans relâche à sa perfection et y fit des progrès si rapides qu’ils étonnaient son maître lui-même. A la mort de son maître, Jean se retira dans une solitude profonde, afin d’y mener une vie plus parfaite encore. Une croix de bois, une table formée de quatre planches grossières et le livre des Saintes Écritures, avec quelques ouvrages des saints Pères, en faisaient tout l’ameublement. C’est là qu’il vécut quarante ans, de la vie d’un ange plutôt que de la vie d’un homme. Détaché du monde, affranchi pour ainsi dire du corps par la mortification, il s’élevait librement jusqu’à Dieu, s’abîmait en des contemplations sublimes et s’entretenant suavement avec les anges des mystères de la foi. Ses deux yeux étaient deux fontaines de douces larmes qu’il versait dans le secret de la solitude. Il eût voulu noyer dans ses pleurs tous les crimes de la terre; il gémissait aussi sur son trop long exil et soupirait après la Patrie céleste; mais le plus souvent ses larmes étaient des larmes de joie, d’admiration et de débordant amour, excitées par la contemplation des merveilles divines qui lui étaient révélées.

Est-il étonnant que, nouveau Jean-Baptiste, il vît les foules accourir à lui pour recevoir les leçons de la pénitence et de la vie chrétienne? A chacun il traçait des règles salutaires; sa bénédiction guérissait les malades, fortifiait les faibles, consolait les affligés, touchait les obstinés et les convertissait plus que les raisonnements de la science. Grande était la puissance de Jean Climaque contre le démon; il sut le vaincre et le décourager dans les combats qu’il eut à subir de sa part; il fut terrible aussi à l’ennemi du salut en le chassant de l’âme de ses frères. Un solitaire nommé Isaac, vint se jeter à ses pieds, le suppliant de le délivrer des obsessions impures dont le démon le pressait sans relâche: « La paix soit avec vous, mon frère! » dit le Saint. A ces mots, il se mit avec lui en prière. Le visage du Saint devint resplendissant d’une clarté céleste qui se répandait dans la grotte, et le démon poussait d’affreux rugissements. La prière terminée, Isaac se releva paisible et délivré pour toujours. Jean Climaque fut élu, à soixante-quinze ans, abbé du Sinaï, et devint de plus en plus l’ange et l’oracle du désert jusqu’à sa mort.

Martyrologe

A Rome, sur la voie Appienne, la passion du bienheureux Quirin tribun, père de la vierge sainte Balbine. Le pape saint Alexandre, qu’il avait sous sa garde, le baptisa avec tous ceux de sa maison. Sous l’empereur Adrien, Quirin fut livré au juge Aurélien, et comme, en soldat invincible du Christ, il persistait dans la confession de sa foi, on lui arracha la langue, on le soumit ensuite au supplice du chevalet, on lui coupa les mains et les pieds, enfin il acheva sous le glaive son glorieux combat.

A Thessalonique, l’anniversaire des saints martyrs Domnin, Victor et de leurs compagnons.

A Constantinople, la commémoraison d’un très grand nombre de martyrs de la communion catholique, que l’hérésiarque Macédonius fit mourir, au temps de Constance, par des supplices jusqu’alors inouïs: ainsi, entre autres cruautés, il fit déchiqueter les seins des femmes chrétiennes en les pressant entre les bords d’un coffre et de son couvercle: après quoi, il fit appliquer aux blessures un fer rougi au feu.

Dans la place forte de Senlis, en Gaule, la mise au tombeau de saint Rieul, évêque d’Arles.

A Orléans, en France, saint Pasteur évêque.

A Syracuse, en Sicile, saint Zosime, évêque et confesseur.

Au Mont Sinaï, saint Jean Climaque, abbé.

A Aguilar, en Espagne, saint Pierre Regalati, originaire de la ville de Valladolid, prêtre de l’Ordre des Frères Mineurs, et confesseur. Il restaura la discipline régulière dans les couvents d’Espagne. Il a été inscrit au catalogue des saints par le souverain pontife Benoît XIV.

Près d’Aquin, saint Cligne confesseur.

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