De la Sainte Vierge au samedi : messe Salve sancta parens
Sanctoral
Sainte Mechtilde de Hackeborn, Vierge, Bénédictine
Sainte Mechtilde et Sainte Gertrude sa soeur, comtesses de Hackeborn, et proches parentes de l’empereur Frédéric II, naquirent à Isèble dans la Haute-Saxe. Mechtilde fut élevée chez les bénédictines de Rédaresdorff ou Rodersdorff, au diocèse de Halberstad. Elle montra, dès ses premières années, une grande innocence de moeurs et un grand dédain pour les vanités mondaines. Son obéissance charmait ses supérieures; on la voyait toujours exécuter avec autant de joie que de ponctualité ce qui lui avait été prescrit. Son amour pour la mortification frappait toutes les personnes qui vivaient avec elle. Jamais elle ne flattait son corps et quoiqu’elle fût d’une complexion très délicate, elle s’interdisait l’usage de la viande et du vin. Son humilité lui faisait éviter tout ce qui aurait pu sentir l’ostentation: elle mettait même autant de soin à cacher ses vertus, que les autres en mettent d’ordinaire à cacher leurs vices. Elle ne voulut point sortir de la solitude, et quand elle fut en âge de se consacrer à Dieu par des voeux, elle fit profession dans le monastère de Rodersdorff. Quelque temps après, on l’envoya à Diessen, en Bavière, où elle devint supérieure du monastère de ce nom. Elle y introduisit bientôt la pratique des plus sublimes vertus. Persuadée qu’on ne peut atteindre à la perfection monastique sans une exacte observation de tous les points de la règle, elle exhortait ses soeurs à s’y conformer avec promptitude, et à anticiper plutôt sur le temps marqué pour chaque exercice, que de se permettre le moindre retard par négligence. Le monastère d’Ottilsteten ou d’Edelstetin, en Souabe, était alors tombé dans un grand relâchement. Les évêques du pays, voulant y introduire la réforme, ordonnèrent à Mechtilde de s’y retirer et de se charger de cette bonne oeuvre: mais la sainte employa diverses raisons pour s’en dispenser; elle eut même recours aux larmes et aux prières. Tout fut inutile, il fallut obéir. Elle se rendit à sa nouvelle communauté et y rétablit en peu de temps l’esprit d’une parfaite régularité. Personne ne peut résister à la force réunie de sa douceur et de ses exemples. Austère pour elle-même, elle était pleine de bonté pour les autres. Elle savait faire aimer la règle en la faisant observer, et tenir ce juste milieu qui consiste à ménager la faiblesse humaine, sans élargir les voies évangéliques. Ses instructions étaient toujours accompagnées de cet esprit de charité et d’insinuation qui rend la vertu aimable. Elle obligeait ses soeurs à la plus exacte clôture, et les tenait éloignées de tout commerce avec les gens du monde: les préservant ainsi de la dissipation dont l’effet ordinaire est de refroidir la charité et d’éteindre la ferveur. Son lit était un peu de paille, sa nourriture fort grossière, encore ne mangeait-elle que pour soutenir son corps. Elle partageait tous ses moments entre la prière, la lecture et le travail des mains. Elle observait le silence le plus rigoureux. L’esprit de componction dont elle était animée fournissait à ses yeux une source continuelle de larmes. Elle ne se crut jamais dispensée de la règle, pas même à la cour de l’empereur, où elle avait été obligée d’aller pour les affaires de son monastère. Lorsque la maladie la forçait à garder le lit, sa plus grande douleur était de ne pouvoir assister, avec les autres soeurs, à la prière et à l’office de la nuit. Elle mourut à Diessen le 29 mars, quelque temps après l’an 1300, et avant sainte Gertrude, sa soeur. Son nom n’a jamais été inséré dans le martyrologe romain; mais on le trouve dans plusieurs calendriers sous le 10 avril, le 29 mars et le 30 mai.
Saint Porphyre, Évêque de Gaza (353-420)
Saint Porphyre, né à Thessalonique, de parents riches et vertueux, fut élevé dans la piété, dans la crainte de Dieu ainsi que dans les sciences divines et humaines. Après cinq ans de vie austère dans un couvent, ayant reçu de ses supérieurs l’ordre de partir, à cause de sa santé délabrée, il se rendit en Terre Sainte, et parvint mourant à Jérusalem. Là, dans une vision, près du tombeau du Sauveur, il fut miraculeusement guéri. Admirons la conduite mystérieuse de la Providence! C’est Dieu Lui-même qui dirigeait Son serviteur vers la Palestine, où la réputation de ses vertus et de son mérite le fit bientôt élever au siège épiscopal de Gaza. Terrible au paganisme, dont il détruisit les idoles, il eut à subir de cruelles persécutions; mais son zèle et sa charité réussirent peu à peu à convertir un grand nombre d’infidèles. Parmi les nombreux prodiges au moyen desquels il triompha de l’endurcissement des ennemis de Jésus-Christ, son histoire raconte le suivant: Une sécheresse extraordinaire désolait la contrée. Les prêtres des idoles offraient sans succès sacrifices sur sacrifices à leurs dieux; le fléau devenait intolérable, et la famine avait déjà fait des victimes. Porphyre ordonna des prières spéciales. Un jour de jeûne fut fixé, et on se réunit un soir dans la plus grande église de la ville, où l’assemblée chrétienne chanta durant toute la nuit, dans l’attitude de la pénitence, des invocations à Dieu et aux Saints. Le lendemain, une procession fut faite hors de la ville, aux tombeaux des martyrs; mais quand elle revint, les païens avaient fermé toutes les portes de la cité. Les chrétiens, tombant à genoux redoublent d’instances près de Dieu. Tout à coup le ciel jusque-là serein se couvre de nuages, et une pluie torrentielle tombe pendant deux jours sur la contrée. A cette vue, les païens ouvrent les portes et s’écrient: « Le Christ a vaincu! » Ce prodige détermina la conversion de plus de deux cents idolâtres. Tous les nombreux miracles de Porphyre avaient pour but la conversion des âmes. Un jour qu’il traversait la mer sur un navire, une tempête affreuse éclate, le naufrage est inévitable. Mais Porphyre, éclairé de Dieu, déclare au pilote que la tempête cessera dès qu’il aura abjuré l’hérésie d’Arius. Le pilote, étonné de voir un homme qui lisait dans les coeurs, abjura aussitôt l’erreur, et les flots devinrent calmes. Porphyre, en mourant, laissa Gaza entièrement chrétienne.
Martyrologe
A Pergé, en Pamphylie, l’anniversaire du bienheureux Nestor évêque. Durant la persécution de Dèce, il demandait jour et nuit dans sa prière avec instance la préservation du troupeau du Christ; arrêté lui-même, il confessa le nom du Seigneur avec une admirable liberté et une grande joie, et par ordre du préfet Pollion, fut cruellement torturé sur le chevalet; enfin, protestant sans relâche de sa fidélité au Christ, il fut mis en croix, et ainsi s’en alla victorieux vers le Seigneur.
Au même lieu, la passion des saints Parias, Diodore, Conon et Claudien, qui précédèrent saint Nestor dans le martyre.
De plus, les saints martyrs Fortunat, Félix et vingt-sept autres.
A Alexandrie, saint Alexandre évêque, glorieux Vieillard, qui, enflammé de zèle pour la foi, après le bienheureux Pierre, évêque de cette même ville, rejeta de l’église Arius, son prêtre, perverti par l’impiété hérétique et convaincu de s’écarter de la vérité divine. Plus tard, avec les trois cent dix-huit Pères du concile de Nicée, il condamna le même Arius.
A Bologne, saint Faustinien évêque. A l’époque où cette église était tourmentée par la persécution de Dioclétien, il l’affermit et l’accrut par la parole de sa prédication.
A Gaza, en Palestine, saint Porphyre évêque. Au temps de l’empereur Arcade, il renversa l’idole et le temple de Marnas, et, après beaucoup de souffrances, s’endormit dans le Seigneur.
A Florence, saint André, évêque et confesseur.
Au territoire d’Arcis-sur-Aube, en France, saint Victor confesseur, dont saint Bernard a rapporté les mérites.
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