Sanctoral
Saint Thomas, Apôtre
Saint Thomas, le disciple un moment incrédule, est devenu pour l’Église l’un des témoins de sa foi. Elle aime à se réclamer de son témoignage et nous met souvent sur les lèvres ces quelques mots, où il a si bien exprimé sa foi recouvrée: « Mon Seigneur et mon Dieu ». L’Évangile de la messe est le récit de l’apparition où le Christ fit toucher à Thomas la plaie de son côté: c’est la chair bien réelle du Fils de Dieu fait homme, mort et ressuscité. Les Apôtres ont donné leur vie pour l’attester et pour répandre au loin la bonne nouvelle du salut qui nous fut ainsi mérité. On sait que saint Thomas s’en alla prêcher l’Évangile au-delà des frontières de l’empire romain, probablement en Perse et peut-être jusqu’aux Indes où il aurait été martyrisé et qui le considèrent encore aujourd’hui comme leur patron principal. Souvenons-nous de tout ce que nous devons aux Apôtres; saint Paul nous le rappelle dans l’épître d’aujourd’hui: ils sont les fondements de l’Église dont le Christ est la pierre d’angle, et c’est par eux que nous sommes devenus « les concitoyens des saints et les familiers de Dieu ».
Le culte dont saint Thomas était l’objet nous est attesté par les anciens Pères, spécialement par saint Grégoire de Nysse et par saint Éphrem, qui dans le XIIIe de ses Poèmes de Nisibe, décrit les hurlements de Satan parce qu’un marchand avait transporté des Indes à Édesse une partie du corps de l’Apôtre : Ululavit Diabolus : Quem in locum nunc fugere possum iustos ? Mortem incitavi ad Apostolos interficiendos, ut per mortem eorum evadam verberibus eorum. Sed nunc multo durius verberor. Apostolus quem interfeci in India, praevenit me Edessam. Hic et illic totus est ; illuc profectus sum et erat illic ; hic et illic inveni eum et contritus sum. Les Grecs célèbrent la fête de saint Thomas le 6 octobre ; chez les Latins, le calendrier dit de Charlemagne, de l’an 781, lui assigne le 3 juillet, d’accord avec l’usage oriental primitif, qui tient ce jour-là pour celui du natale de l’Apôtre. Le martyrologe de Silos mentionne la fête de saint Thomas parmi les additions de seconde main, le 21 décembre ; toutefois dans le laterculus du Hiéronymien d’Epternach et dans celui de Wissembourg, la date susdite apparaît comme celle de la translation des reliques de l’Apôtre à Edesse. A Rome la fête de saint Thomas date du moyen âge. Elle apparaît dans le Sacramentaire Grégorien et dans le calendrier de Saint-Pierre du XIIe siècle, mais elle doit être beaucoup plus ancienne, puisque le pape Symmaque édifia à cet Apôtre un oratoire au Vatican, près de la basilique de Saint-André. En l’honneur de saint Thomas, la piété médiévale érigea par la suite à Rome au moins une dizaine d’églises dont les plus célèbres étaient celle de Saint-Thomas in Parione, Saint-Thomas in Formis sur le mont Cœlius, une autre contiguë à la basilique du Latran qui servait aussi de Secretarium, et enfin l’oratoire dédié à l’Apôtre dans l’intérieur du château Saint-Ange. L’incrédulité de Thomas aussitôt après la résurrection de Jésus, et le fait que, le dimanche in Albis, de toute antiquité, on lit à la messe le récit de l’apparition dont Jésus l’honora, ont sans doute contribué à rendre sa mémoire populaire, de préférence à celle de plusieurs de ses collègues dans l’Apostolat. Selon les Ordines Romani du XVe siècle, le Pape donnait aujourd’hui vacance au consistoire. Il est encore d’usage à Rome qu’en ce jour on commence à présenter les souhaits de Noël aux cardinaux et aux autres prélats de la cour pontificale.
Samedi des Quatre-Temps
Le samedi était le Plus solennel des jours de Quatre-Temps que l’Église y ordonnait ses prêtres dans la basilique de Saint-Pierre. Le samedi des Quatre-Temps a toujours sa Station dans la vaste basilique élevée par Constantin et reconstruite au XVI° et XVII° siècles par les Papes, sur la colline du Vatican, à l’endroit où Pierre fut mis à mort pour le Christ et où reposent ses reliques. La nuit des Ordinations on faisait au peuple assemblé dans la basilique douze longues lectures dont les six lectures actuelles de la messe sont un vestige. Cette ordination de décembre était la seule que Rome connût autrefois. La date était donc importante : tout, du reste, dans la messe porte la marque d’une liturgie ancienne, qui nous rappelle, avec de nombreuses lectures entremêlées de répons et d oraisons, la forme primitive de l’Avant-Messe. L’âme qui se laisse pénétrer par les beaux textes de ce samedi des Quatre-Temps de l’Avent se sent envahie comme d’une sainte impatience. Avec l’Eglise, elle relit les lus belles prophéties d’Isaïe, « elle aspire à la nouvelle naissance du Fils unique de Dieu, qui doit venir nous délivrer du péché » (2ème oraison), et elle attend avec confiance le Seigneur Jésus qui va nous délivrer de nos ennemis « en détruisant l’Antéchrist par l’éclat de son avènement » (Epître). Une fois de plus, l’Evangile évoque l’image de saint Jean-Baptiste, le Précurseur, qui prépare les âmes à la venue du Sauveur. On retrouve de même évangile à la messe du lendemain, parce qu’autrefois l’ordination se faisait le soir, se prolongeait bien avant dans la nuit, et, en empiétant sur le dimanche, lui servait de liturgie.
Martyrologe
A Calamine, l’anniversaire du bienheureux Apôtre Thomas, qui prêcha l’évangile aux Parthes, aux Mèdes, aux Perses et aux Hyrcaniens; il pénétra ensuite jusque dans l’Inde, instruisit le peuple de la religion chrétienne et mourut percé d’un coup de lance par ordre du roi. Ses restes, d’abord portés à Edesse, ont été depuis transférés à Ortone, dans les Abruzzes.
A Fribourg, en Suisse, l’anniversaire de saint Pierre Canisius, prêtre de la Compagnie de Jésus et Confesseur; illustre par sa doctrine et sa sainteté, il défendit vaillamment et propagea la foi catholique en Allemagne, en des temps très difficiles. Il a été inscrit au catalogue des saints par le souverain pontife Pie XI, qui, en même temps, le proclama docteur de l’église universelle et fixa sa fête au 5 des calendes de mai (27 avril).
A Antioche, saint Anastase, évêque et martyr. Au temps de l’empereur Phocas, les Juifs le massacrèrent cruellement au cours d’une sédition soulevée par eux contre les chrétiens.
A Nicomédie, saint Glycère prêtre. Pendant la persécution de Dioclétien, il endura de nombreux tourments, fut enfin jeté dans le feu, où il consomma son martyre.
En Toscane, les saints martyrs Jean et Festus.
En Lycie, saint Thémistocle martyr. Sous l’empereur Dèce, il se présenta à la place de saint Dioscore que l’on cherchait pour le faire mourir; tourmenté sur le chevalet, trainé à terre, meurtri à coups de bâton, il conquit la couronne du martyre.
A Trèves, saint Séverin, évêque et confesseur.
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