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Samedi 17 décembre – Samedi des Quatre-Temps – A Marseille : Saint Lazare, Évêque et Martyr – Sainte Olympiade, Veuve (+ v. 419)

Samedi des Quatre-Temps

Le samedi était le Plus solennel des jours de Quatre-Temps que l’Église y ordonnait ses prêtres dans la basilique de Saint-Pierre. Le samedi des Quatre-Temps a toujours sa Station dans la vaste basilique élevée par Constantin et reconstruite au XVI° et XVII° siècles par les Papes, sur la colline du Vatican, à l’endroit où Pierre fut mis à mort pour le Christ et où reposent ses reliques. La nuit des Ordinations on faisait au peuple assemblé dans la basilique douze longues lectures dont les six lectures actuelles de la messe sont un vestige. Cette ordination de décembre était la seule que Rome connût autrefois. La date était donc importante : tout, du reste, dans la messe porte la marque d’une liturgie ancienne, qui nous rappelle, avec de nombreuses lectures entremêlées de répons et d oraisons, la forme primitive de l’Avant-Messe. L’âme qui se laisse pénétrer par les beaux textes de ce samedi des Quatre-Temps de l’Avent se sent envahie comme d’une sainte impatience. Avec l’Eglise, elle relit les plus belles prophéties d’Isaïe, « elle aspire à la nouvelle naissance du Fils unique de Dieu, qui doit venir nous délivrer du péché » (2ème oraison), et elle attend avec confiance le Seigneur Jésus qui va nous délivrer de nos ennemis « en détruisant l’Antéchrist par l’éclat de son avènement » (Epître). Une fois de plus, l’Evangile évoque l’image de saint Jean-Baptiste, le Précurseur, qui prépare les âmes à la venue du Sauveur. On retrouve de même évangile à la messe du lendemain, parce qu’autrefois l’ordination se faisait le soir, se prolongeait bien avant dans la nuit, et, en empiétant sur le dimanche, lui servait de liturgie.

Sanctoral

A Marseille : Saint Lazare, Évêque et Martyr

Frère de sainte Marthe et de sainte Marie-Madeleine, saint Lazare, né au bourg de Béthanie, et d’une famille illustre, était honoré de l’affection du Sauveur et eut le bonheur de Lui offrir souvent l’hospitalité. Saint Lazare ressuscité assista, dit la Tradition, à l’entrée triomphale du Sauveur dans Jérusalem, ainsi qu’à Sa glorieuse Ascension. Les Juifs, irrités de la présence de ce témoin de la puissance et de la divinité de Jésus, cherchaient à le faire disparaître ; ils n’y parvinrent que dix ans plus tard. Profitant de la persécution contre les Apôtres, ils embarquèrent saint Lazare, avec sainte Marthe, sainte Marie-Madeleine, saint Maximin, saint Marcel et plusieurs autres Chrétiens, sur un vaisseau sans rames, sans voiles et sans provisions, et les lancèrent au gré des flots, espérant que la faim et la mer leur donneraient la mort. Le vaisseau vint aborder à Marseille ; saint Lazare y prêcha l’Évangile et en fut le premier évêque. Après trente ans d’épiscopat, saint Lazare fut arrêté et conduit devant le proconsul, qui lui ordonna de sacrifier aux idoles. « Je suis le serviteur de ce Jésus qui m’a rappelé à la vie, répondit le saint évêque ; je ne puis reconnaître d’autre Dieu que Lui et Son Père, Créateur de toutes choses. » Il fut appliqué à la torture, déchiré par les ongles de fer, brûlé sur un gril d’airain, transpercé à coups de flèches, et, comme il avait résisté à tant de tourments, il eut la tête tranchée, le 17 décembre. C’était l’an 80, saint Clet étant Pape et Titus empereur.

Sainte Olympiade, Veuve (+ v. 419)

Sainte Olympiade ou Olympie, la gloire des veuves de l’Église d’Orient, naquit à Constantinople, de parents très illustres, dont la mort prématurée la laissa de bonne heure à la tête d’une fortune considérable. Élevée au milieu des plus saints exemples, elle était, à dix-huit ans, le modèle des vertus chrétiennes. C’est à cette époque qu’elle fut mariée à Nébridius, jeune homme digne d’une telle épouse. Il se promirent l’un à l’autre une continence parfaite; mais après vingt mois seulement de cette union angélique, Nébridius alla recevoir au Ciel la récompense de ses vertus. A l’empereur, qui voulait l’engager dans un nouveau mariage: « Si Dieu, dit-elle, m’eût destinée à vivre dans le mariage, il ne m’aurait pas enlevé mon premier époux. L’événement qui a brisé mes liens me montre la voie que la Providence m’a tracée. » Depuis la mort de son époux, Olympiade avait rendu sa vie plus austère. Ses jeûnes devinrent rigoureux et continuels; elle se fit une loi de ne jamais manger de viande. Elle s’interdit également le bain, qui était dans les moeurs du pays; elle affranchit tous ses esclaves, qui voulurent continuer néanmoins à la servir; elle administrait sa fortune en qualité d’économe des pauvres; les villes les plus lointaines, les îles, les déserts, les églises pauvres, ressentaient tour à tour les effets de sa libéralité. Olympiade méritait assurément d’être mise au nombre des diaconesses de Constantinople. Les diaconesses étaient appelées à aider les prêtres dans l’administration des sacrements et les oeuvres de charité; elles étaient chargées d’instruire les catéchumènes de leur sexe et de préparer le linge qui servait à l’autel; en prenant le voile, elles faisaient voeu de chasteté perpétuelle. Il y avait déjà seize ans qu’Olympiade remplissait ces fonctions, quand saint Jean Chrysostome fut élevé sur le siège de Constantinople. La sainte veuve n’avait pas manqué d’épreuves jusqu’à ce moment; des maladies cruelles, de noires calomnies, lui avaient fait verser des larmes continuelles. Sous le nouveau patriarche elle allait faire un pas de plus dans le sacrifice et dans la sainteté. Saint Jean Chrysostome sut utiliser pour le bien les qualités et la fortune de l’illustre diaconesse. C’est par elle qu’il éleva un hôpital pour les malades et un hospice pour les vieillards et les orphelins. Quand le patriarche partit pour l’exil où il devait mourir, Olympiade reçut une de ses dernières bénédictions. Elle fut entretenue dans ses oeuvres par les lettres du pontife, et acheva en exil une vie toute de charité, de patience et de prière.

Martyrologe

A Rome, l’anniversaire de saint Jean de Matha prêtre et confesseur, fondateur de l’Ordre de la Très Sainte Trinité pour le rachat des captifs. Sa fête, par décision du pape Innocent XI, se célèbre le 6 des ides de février (8 février).

A Marseille, en Gaule, le bienheureux Lazare évêque, frère des saintes Marie-Madeleine et Marthe. L’évangile nous apprend que le Seigneur l’appelait son ami et qu’il le ressuscita d’entre les morts.

A Eleuthéropolis, en Palestine, les saints martyrs Florien, Calanique et leurs compagnons au nombre de cinquante-huit. Ils furent massacrés par les Sarrasins pour la foi du Christ au temps de l’empereur Héraclius.

Au monastère de Fulda saint Sturme, abbé et apôtre de la Saxe. Il a été inscrit au nombre des saints par le pape Innocent II, lors du second concile de Latran.

A Grand-Bigard, près de Bruxelles, en Brabant, sainte Vivine vierge. Ses nombreux miracles témoignent de son éminente sainteté.

A Constantinople, sainte Olympiade veuve.

A Andenne, aux Sept églises, en Belgique, la bienheureuse Béggue veuve, sœur de sainte Gertrude. Le même jour, la translation de saint Ignace, évêque et martyr, qui, le troisième après le bienheureux Apôtre Pierre, gouverna l’église d’Antioche. De Rome, où sous Trajan il avait consommé son glorieux martyre le 13 des calendes de janvier (20 décembre), son corps fut transféré à Antioche, et inhumé dans le cimetière de l’église, hors de la porte de Daphné. En cette solennité, saint Jean Chrysostome prononça un discours devant l’assemblée des fidèles. Plus tard, ses reliques furent reportées à Rome et placées avec beaucoup d’honneur dans l’église de Saint-Clément, avec le corps de ce bienheureux pape martyr.

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