Sanctoral
Saint Marcel, Pape et Martyr
Chef suprême de l’Église lors des dernières persécutions des empereurs de Rome, saint Marcel rendit témoignage à la divinité du Christ en donnant sa vie par amour pour lui. Il réorganisa la hiérarchie ecclésiastique romaine détruite à la suite des premières persécutions de Dioclétien. Ses souffrances, toutes pleines des consolations divines, lui permirent de compatir plus pleinement encore aux peines des chrétiens dont il était le pasteur : nous savons par une épitaphe de saint Damase que saint Marcel voulut qu’on admît les apostats à la pénitence et à la réconciliation ecclésiastique. C’est ce qui lui attira la colère de la secte rigoriste et intolérante des Donatistes. Dans un soulèvement populaire, il y eut même des morts. L’empereur Maxence prit prétexte de ces troubles, pour condamner le pape au bannissement. L’église qui lui a été dédiée a été érigée par lui dans la maison d’une pieuse matrone. A cette nouvelle, Maxence fit transformer l’église en écurie de chevaux et condamna Marcel à être valet d’écurie. C’est là qu’il mourut par suite des privations endurées le 16 janvier 309. Il siégea cinq ans, un mois, et vingt-cinq jours. Il écrivit une épître aux Évêques de la province d’Antioche, au sujet de la primauté de l’Église romaine, qu’il prouve devoir être appelée le chef des Églises, et y dit aussi que nul concile ne peut être légitimement célébré sans l’autorité du Pontife romain. Il ordonna à Rome, au mois de décembre, vingt-cinq Prêtres, deux Diacres et sacra vingt et un Évêques pour divers lieux. Son tombeau d’abord à Rome, dans le cimetière de saint Priscille, on le transféra au titulus Marcelli sur la « via Lata ».
Saint Bérard et ses compagnons, Martyrs, 1er Ordre capucin
Bérard est né à Carbio, en Ombrie (Italie), de la famille noble des Leopardi. On pense que saint François lui-même l’accueillit dans la fraternité franciscaine, en 1213. Le Chapitre général de 1219 décida d’envoyer des frères en diverses régions, hors d’Italie, pour évangéliser à la manière des apôtres. Tandis que des frères partaient pour l’Allemagne, d’autres pour les pays scandinaves, saint François choisit de partir en Syrie-Palestine. Le Chapitre désigna cinq frères, sous la conduite de Bérard, pour évangéliser le Maroc : c’étaient les frères prêtres Bérard, Pierre et Othon, et les frères laïcs Accurse et Adjute. Les cinq frères s’embarquèrent pour l’Espagne et le Portugal et débarquant à Coïmbra se rendirent à Séville, où ils expérimentèrent la prédication auprès des musulmans, (les Almohades occupaient la ville). Arrêtés et roués de coups, on voulut les réexpédier en Italie, mais ils réussirent à partir pour le Maroc où ils furent accueillis tout d’abord par Don Pedro, frère du roi du Portugal, qui résidait à Marrakech, comme une sorte de consul. Celui-ci qui ne voulait pas voir compromise sa mission diplomatique leur conseilla la prudence. Mais, voyant que ses conseils ne diminuaient pas l’ardeur des frères, il les enferma dans sa maison. Ils réussirent cependant à en sortir et se rendirent dans une mosquée pour y annoncer l’Evangile et dénoncer la religion islamique comme impropre au salut. Arrêtés et conduits devant le Sultan, ils refusèrent de se taire, provoquant la colère du Sultan qui les fit décapiter. C’était le 16 janvier 1220. Don Pedro réussit à obtenir la restitution de leurs corps et à envoyer leurs dépouilles au Portugal, avec le récit de leur martyre. C’est en vénérant ces reliques que le jeune Fernando de Buglione, chanoine de Saint-Augustin de Lisbonne, résolut d’entrer chez les frères mineurs où il prit le nom d’Antoine, vénéré comme saint Antoine de Padoue. Lorsque François d’Assise, se trouvant en Terre Sainte, apprit leur martyre, il s’écria : » maintenant je puis dire que j’ai cinq vrais frères mineurs ! » Bérard et ses compagnons ont été canonisés par le pape Sixte IV, en 1481. Leur fête est fixée au 16 janvier.
Saint Honorat, Évêque d’Arles († 429)
Saint Honorat naquit dans les Gaules, d’une famille illustre, mais païenne. Dieu mit de bonne heure en cet enfant prédestiné le désir du baptême, et il s’y prépara par toutes les vertus qui font l’ornement de la jeunesse. Il dut tout à la grâce et à son heureux naturel, car il avait contre lui ses parents, ses amis et le milieu corrupteur dans lequel il lui fallait vivre. Jusqu’après son baptême, son père chercha par tous les moyens possibles à le détourner de la vie chrétienne; mais, au milieu de toutes les séductions, l’invincible jeune homme se disait: « Cette vie plaît, mais elle trompe. » Dès lors, Honorat vit comme un moine, le jeûne amaigrit son visage, la prière occupe ses journées. Après quelques années d’incertitudes sur sa vraie vocation, il aborde l’île de Lérins, sur les côtes de la Provence; les serpents la rendaient inhabitable, mais ils disparaissent sous ses pas, et cette île aride et déserte devient un jardin délicieux, embaumé des fleurs de la science et de la sainteté. Par Honorat, l’Occident a trouvé aussi en lui sa Thébaïde; Lérins devient une pépinière de savants, d’évêques et de saints. A la mort de son évêque, l’église d’Arles réclame un vertueux Pontife, et la voix populaire appelle Honorat sur ce siège illustre. C’est là qu’il se surpasse lui-même et retrace en sa vie, toute de zèle et de saintes oeuvres, l’image du pasteur selon le Coeur de Dieu, dont la charité n’a d’égal que le courage inflexible à défendre les intérêts de Jésus-Christ. Saint Hilaire d’Arles, son disciple et son successeur, nous a laissé de lui un magnifique éloge. Retenons-en cette belle parole: « Si l’on voulait représenter la charité sous une figure humaine, il faudrait faire le portrait d’Honorat. »
Martyrologe
A Rome, sur la voie Salaria, l’anniversaire de saint Marcel 1er, pape et martyr. Pour avoir confessé la foi catholique, il fut, par ordre du tyran Maxence, d’abord battu de verges, puis envoyé sous bonne garde pour soigner les animaux; il mourut dans ce service, couvert d’un vêtement de crin.
A Marrakech, en Afrique, la passion des cinq premiers martyrs de l’Ordre des Frères Mineurs, savoir: Bérard, Pierre et Othon, prêtres, Accurse et Adjut, laïques. Pour avoir prêché la foi chrétienne et réprouvé la loi de Mahomet, ils endurèrent divers tourments et outrages, puis furent décapités par ordre du roi des Sarrasins.
A Rhinocolure, en égypte, saint Mélas évêque, qui, sous Valens, endura l’exil et d’autres mauvais traitements pour la foi catholique, puis reposa en paix.
A Arles, en Gaule, saint Honorat, évêque et confesseur, dont la vie fut illustrée par sa doctrine et ses miracles.
A Oderzo, sur les confins de la Vénétie, saint Titien évêque et confesseur.
A Fondi, en Latium, saint Honorat abbé, dont fait mention le bienheureux pape Grégoire.
En la place forte de Mézerolles, près du fleuve Authie, en France, saint Fursy confesseur, dont le corps fut transféré ensuite au monastère de Péronne.
A Rome, sainte Priscille, qui consacra sa personne et ses biens au pieux service des martyrs.
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