Samedi des Quatre-Temps de Carême
La Station est dans la Basilique de Saint-Pierre au Vatican, où le peuple se réunissait sur le soir pour assister à l’Ordination des Prêtres et des ministres sacrés. Ce jour était appelé le Samedi aux douze Leçons, parce qu’on lisait d’abord douze passages des saintes Écritures, comme au Samedi saint.
La Messe à laquelle se conférait l’Ordination avait lieu dans la nuit, déjà sur le Dimanche. Dans la suite, on a anticipé au Samedi cette Messe de l’Ordination ; mais, en mémoire de l’antique usage, on n’a pas assigné d’autre Évangile pour le Dimanche que celui qui se lit maintenant au Samedi : ce qui amène la répétition de cet Évangile deux jours de suite. Nous avons observé la même particularité au Samedi des Quatre-Temps de l’Avent, parce que la Messe de l’Ordination y a été pareillement avancée d’un jour. Le Seigneur nous apprend, dans ce passage de Moïse, qu’une nation fidèle à garder toutes les prescriptions du service divin sera bénie entre toutes les autres. L’histoire est là pour attester la vérité de cet oracle. De toutes les nations qui ont péri, il n’en est pas une seule qui ne l’ait mérité par son oubli de la loi de Dieu ; et il en doit être ainsi. Quelquefois le Seigneur attend avant de frapper ; mais c’est afin que le châtiment soit plus solennel et plus exemplaire. Veut-on se rendre compte de la solidité des destinées d’un peuple ? Que l’on étudie son degré de fidélité aux lois de l’Église. Si son droit public a pour base les principes et les institutions du christianisme, cette nation peut avoir quelques germes de maladie ; mais son tempérament est robuste ; les révolutions l’agiteront sans la dissoudre.
Si la masse des citoyens est fidèle à l’observation des préceptes extérieurs ; si elle garde, par exemple, le jour du Seigneur, les prescriptions du Carême, il y a là un fonds de moralité qui préservera ce peuple des dangers d’une dissolution. De tristes économistes n’y verront qu’une superstition puérile et traditionnelle, qui n’est bonne qu’à retarder le progrès ; mais que cette nation, jusqu’alors simple et fidèle, ait le malheur d’écouter ces superbes et niaises théories, un siècle ne se passera pas sans qu’elle ait à s’apercevoir qu’en s’émancipant de la loi rituelle du christianisme, elle a vu baisser chez elle le niveau de la morale publique et privée, et que ses destinées commencent à chanceler. L’homme peut dire et écrire tout ce qu’il voudra ; Dieu veut être servi et honoré par son peuple, et il entend être le maître des formes de ce service et de cette adoration. Tous les coups portés au culte extérieur, qui est le véritable lien social, retomberont de tout leur poids sur l’édifice des intérêts humains. Quand bien même la parole du Seigneur n’y serait pas engagée, il est de toute justice qu’il en soit ainsi.
Cette lecture du saint Évangile, qui nous sera proposée demain encore, est destinée à accompagner aujourd’hui l’Ordination ; les anciens liturgistes, à la suite du savant Abbé Rupert, nous en donnent l’intelligence. L’Église veut porter notre pensée sur la sublime dignité dont viennent d’être honorés les Prêtres qui ont reçu aujourd’hui l’onction sacrée. Ils sont figurés dans ces trois Apôtres que Jésus conduit avec lui sur la montagne, et qui seuls contemplent sa gloire. Les autres disciples du Sauveur sont demeurés dans la plaine ; Pierre, Jacques et Jean sont seuls montés sur le Thabor. C’est d’eux que les autres disciples, que le monde entier apprendront, quand il en sera temps, de quelle gloire Jésus a paru environné, et avec quel éclat la voix du Père céleste a tonné sur le sommet de la montagne pour déclarer la grandeur et la divinité du Fils de l’homme. « Cette voix du ciel, nous l’avons entendue, dit saint Pierre, quand nous étions avec lui sur la sainte montagne. Elle disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le. » De même, ces nouveaux Prêtres qui viennent d’être consacrés sous vos yeux, pour lesquels vous avez offert vos jeûnes et vos prières, ils entreront dans la nuée où réside le Seigneur. Ils sacrifieront la victime de votre salut dans le silence du Canon sacré. Dieu descendra pour vous entre leurs mains ; et, sans cesser d’être mortels et pécheurs comme vous, ils seront chaque jour en communication avec la divinité. Le pardon que vous attendez de Dieu, en ce temps de réconciliation, passera par leurs mains ; leur pouvoir surhumain ira le chercher pour vous jusque dans le ciel. C’est ainsi que Dieu a apporté le remède à notre orgueil. Le serpent nous dit aux premiers jours : « Mangez ce fruit, et vous serez comme des dieux. » Nous avons eu le malheur d’adhérer à cette perfide suggestion ; et la mort a été le seul fruit de notre prévarication. Dieu cependant voulait nous sauver ; mais pour abattre nos prétentions, c’est par des hommes qu’il nous applique ce salut. Son Fils éternel s’est fait homme, et il a laissé d’autres hommes après lui, auxquels il a dit : « Comme mon Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie [8] ». Honorons donc Dieu en ces hommes qui viennent d’être aujourd’hui l’objet d’une si sublime distinction, et comprenons que le respect du sacerdoce fait partie de la religion de Jésus-Christ. En ce jour du Samedi, recourons à Marie, l’Avocate des pécheurs ; et, plaçant sous sa protection maternelle les faibles œuvres de notre pénitence.
Sanctoral
Sainte Louise de Marillac, Veuve
Louise de Marillac perdit sa mère dès sa première enfance et son père à l’âge de treize ans. Son attrait pour la piété et la pénitence la portait vers la vie cloîtrée des Clarisses. Mais la faiblesse de sa santé la retint dans le monde. Son isolement et les instances de sa famille l’engagèrent dans les liens du mariage.
Devenue veuve au bout de quelques années, elle put enfin suivre entièrement les aspirations à la vie d’oraison, d’austérité, et de dévouement qui ne l’avaient jamais quittée. Sous la direction de saint Vincent de Paul, elle fut chargée d’abord de visiter, d’activer et de multiplier les Confréries de Charité qu’il avait établies à Paris et aux alentours. Mais l’action passagère de ces Confréries ne suffisait pas à guérir des misères continuelles. Louise de Marillac, de concert avec son sage et zélé directeur, s’adjoignit donc quelques filles dévouées qui se consacrèrent entièrement au service des pauvres et des malades, ainsi qu’à l’instruction chrétienne de l’enfance. C’était le grain de sénevé qui deviendrait un grand arbre, sous le nom de Compagnie des Filles de la Charité, et qui étendrait ses rameaux sur toutes les misères humaines.
Aussi le saint directeur disait-il un jour à Louise de Marillac et à ses filles: « Courage, mes filles, si vous êtes fidèles à Dieu, Il vous fera la grâce de faire de grandes choses dont on n’a jamais ouï parler. Ne le voyez-vous pas déjà? Avait-on jamais entendu dire que des filles allassent servir de pauvres criminels? Avait-on vu des filles se donner au service des pauvres enfants abandonnés? A-t-on jamais ouï dire que des filles se soient données à Dieu pour servir des fous…? Avez-vous jamais ouï dire, écrivait-il un autre jour à Louise de Marillac, que des filles aient été aux armées pour soigner les blessés? » Toutes ces oeuvres extérieures de charité, inouïes jusqu’alors, ne pouvaient procéder que d’une intense charité intérieure, comme cette charité elle-même ne pouvait naître que d’une foi extraordinairement vive chez Louise de Marillac. C’est là, en effet, ce qui soutenait ses forces corporelles, toujours chancelantes. Aussi le Pape Pie XI déclarait-il, en proclamant les miracles de notre sainte, que les plus grands de tous étaient ceux de sa vie, de ses oeuvres, et de sa postérité, composée de quarante mille religieuses.
Saint Clément-Marie Hofbauer, l’apôtre de Vienne (1751-1820), rédemptoriste
Clément-Marie Hofbauer est né le 26 décembre 1751 à Tasswitz en Moravie et dut le jour à de très pieux et simples parents. Son père, un boucher était tchèque, sa mère était allemande. Après la mort prématurée de son père, la mère conduisit Clément-Marie devant un crucifix et lui dit: « Le Sauveur est maintenant ton père! Prends soin de marcher sur le chemin qui Lui agrée! » Apprenti boulanger, serviteur de couvent et étudiant, il s’efforçait sans cesse de se rapprocher de son grand but: être prêtre.
Au cours d’un pèlerinage à Rome, il fit la connaissance des Rédemptoristes et entra dans cet Ordre. En 1785, le Saint fut ordonné prêtre, et après deux ans d’études supplémentaires, comme il était impossible sous le régime du joséphisme de fonder un couvent à Vienne, il alla à Varsovie, où il s’occupa très activement de l’Église nationale allemande de Saint-Benno de 1787 à 1808, surtout comme confesseur allemand. Dans cette église, on prêchait une sorte de Mission perpétuelle. Tous les jours on y prêchait deux fois en allemand et deux fois en polonais. Il considérait l’incertitude religieuse, si largement répandue, comme l’obstacle le plus redoutable au renouvellement intérieur. C’est pourquoi il était infatigable quand il s’agissait de prêcher la parole de Dieu. Des collaborateurs s’empressaient de venir à lui, et avec eux, il put fonder de nouveaux établissements de son Ordre et multiplier son activité missionnaire. Hofbauer, le propagateur de l’Ordre du Très Saint Rédempteur de ce côté des Alpes, est vénéré par l’Ordre comme son second fondateur.
De nombreuses guerres avaient amené à Varsovie la pauvreté et la misère de la population. Le Saint déploya une grande activité charitable, fonda un orphelinat, une école populaire pour 350 enfants pauvres, un lycée. Sur l’ordre du gouvernement de Paris, il fut conduit avec ses compagnons à la forteresse de Küstrin, en 1808, et transféré à Vienne après quatre semaines de détention. Là, ce n’étaient pas seulement des gens du peuple qui assiégeaient son confessionnal — car ils le vénéraient comme le père des pauvres — mais des fonctionnaires influents et des hommes d’État du Congrès de Vienne, des savants connus et des artistes. C’est avant tout l’influence de Hofbauer qui fit échouer au Congrès le projet d’une église nationale allemande détachée de Rome, proposée par Wessenberg, et qui fit rapporter la législation du joséphisme. Le Saint mourut à Vienne le 15 mars 1820.
Martyrologe
A Césarée de Cappadoce, la passion de saint Longin, soldat, que l’on croit être celui qui perça de sa lance le côté du Seigneur.
Le même jour, l’anniversaire de saint Aristobule, disciple des apôtres, qui, ayant achevé le cours de sa prédication, consomma son martyre.
Dans l’Hellespont, saint Ménigne foulon, qui souffrit sous l’empereur Dèce.
En Egypte, saint Nicandre martyr. Pendant qu’il recherchait avec soin les restes des saints martyrs, il mérita lui-même d’être martyrisé, sous l’empereur Dioclétien.
A Cordoue, en Espagne, sainte Léocritie, vierge et martyre. Pour la foi du Christ, durant la persécution arabe, elle fut soumise à divers tourments, et décapitée.
A Thessalonique, sainte Matrone. Servante d’une femme juive, elle adorait le Christ en secret, se dérobant pour aller faire chaque jour la prière à l’église. Elle fut surprise par sa maitresse, qui lui infligea de multiples tourments, et finalement lui donna de si rudes coups de bâton qu’elle rendit à Dieu son âme innocente, en confessant le Christ.
A Riéti, saint Probe évêque, que les martyrs Juvénal et Eleuthère assistèrent au moment de sa mort.
A Vienne, en Autriche, saint Clément Marie Hofbauer, prêtre profès de la Congrégation du très saint Rédempteur. Il se rendit célèbre par ses nombreux travaux pour la gloire de Dieu, le salut des âmes et l’expansion de sa congrégation. Illustre par ses vertus et ses miracles, il a été inscrit ou nombre des saints par le Souverain Pontife Pie X.
A Capoue, saint Spécieux moine. Comme l’a écrit le bienheureux pape Grégoire, le frère de Spécieux vit son âme portée au ciel.
A Paris, sainte Louise de Marillac, veuve Le Gras, fondatrice, avec saint Vincent de Paul, de la Société des Filles de la Charité. Animée d’un très grand dévouement pour le soulagement des indigents, elle a été inscrite sur la liste des Saintes par le pape Pie XI.
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Pouvez-vous SVP nous expliquer quel est l’intérêt ou le but de prévenir Rome qui n’est pas catholique. Merci
Monseigneur Richard Wiliamson avait été rejeté par les tièdes, Mrg Fellay en tête, de la Fraternité Sacerdotale St Pie X.Il était malheureusement tombé dans le piège d’un journaliste au sujet de la « Shoa ».Il ne reste doncplus que deux des évêques sacrés par Mrg Lefebvre mais Mrg Wiliamson en a sacré six ou sept dans sa propre congrégation.Rome n’a toujours pas élu un pape conforme à la Tradition, à la véritable succession apostolique, dès lors, il n’y a pas lieu d’attendre quoi que ce soit du père François que le pèlerinage de Chartres a rendu furieux. Un peu de courage, Messieurs les abbés !
Il serait une excellente chose de sacrer, SANS MANDAT BERGOGLIEN, si la Fraternité sortait de son double jeu du « ralliement par derrière », en RENONÇANT À SES JURIDICTIONS BERGOGLIENNES, EN RENONÇANT AU CODE DE 1983 que Mgr Lefebvre considérait comme pire que Vatican 2 (combien de mariages ont été declarés nuls à cause de ce code…?). La franchise et l’amour de la Vérité sont la meilleure façon d’aimer l’Eglise. Si Mgr Lefebvre s’est battu pour la messe et les sacrements, c’est parce qu’ils sont porteurs de Foi et de Grâce lorsque les intentions sont pures, mais la Foi et la Grâce leur sont supérieurs. Le double jeu n’est que le fruit de la CONFUSION engendrée par « l’égout collecteur de toutes les hérésies », le Modernisme que Pie X condamne dans Pascendi. Comme disait Mgr Williamson dans le sermon des ordinations de 2007, il faut réparer les fondations avant de bricoler le 2e étage…
Les excommunications seront-elles rapidement levées par la « miséricorde bergoglienne » comme l’annonce l’ecclesiadeiste abbé Claude Barthe ? Suspect…
Revenons au combat de la Foi, Notre-Dame du TS Rosaire, priez pour nous qui espérons tous en vous.
Espérons que tous parlerons d’une même voix pour redire ce que le Père Jean-Marie vient d’écrire et que nous ne verrons pas une fois de plus l’aile libérale de la « Tradition » l’emporter au nom de fallacieux arguments.
Addendum / rectification : ce serait suspect, dans la mesure où Mgr Vigano a été lui-même « excommunié » récemment, comme l’avait été NNSS Lefebvre et Castro Mayer, et jamais levés ou réhabilités, quoi qu’en ait pû affirmer Mgr Huonder…
Enfin un discours de bon sens. Il y en a assez des finasseries.
Bien dit. Une discrète visite préalable de courtoisie au Vatican ne serait pas inutile. Et puis cela doit-il se passer forcément à Ecône ? Cela commence à faire « quatrième Rome », symbole de dissidence, caisse de résonance pour journalistes mal intentionnés. Je propose les Philippines, ou Palaiamkottay, ou etc…, lieux où souffle un Esprit d’avenir.
« il n’y a pas à demander l’autorisation de sacrer, mais il convient simplement de prévenir Rome, parce que nous sommes catholiques. »
Quel intérêt a prévenir et être poli avec Bergoglio qui n’est pas catholique, lui. Vous prévenez le Grand Orient avant d’agir? De toutes façons, ils seront vite au courant.
Que la Fraternité demeure telle que l’a pensée Mgr Lefevre. Pas de compromissions avec le jésuite marxiste pourri.