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Salazar, un exemple méconnu

Après avoir prospéré pendant des décennies, les chiens de garde sont désormais  lâchés dans notre quotidien: hommes et femmes politiques, journalistes, personnels de l’éducation nationale, artistes… Omniprésents. Haineux. Malfaisants.

Ils n’ont pas de profil spécifique mais on peut les repérer à leur goût commun pour la collaboration avec l’ennemi.

Ils se divisent en deux grandes catégories: ceux qui, décérébrés par la propagande médiatique et scolaire, manquent du moindre discernement et ceux qui, espérant retirer des prébendes  de la décadence de leur propre civilisation, sont totalement cyniques. La période pré-électorale et la crainte que les patriotes ne réalisent des scores importants, les font tous sortir du bois, y compris ceux dont la stratégie consistait jusqu’ici à communiquer à bas bruit, sur le mode anesthésiant.

Ils sortent du bois, l’artillerie lourde en main, pour « dézinguer » l’adversaire politique et surtout pour commencer à se placer. Petits calculs entre amis du mensonge!

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Les mensonges sur Salazar, une personnalité politique relativement méconnue des Français, ne font courir aucun risque à celui qui les profère en France. Mais ces mensonges blessent ceux qui sont nés et qui ont vécu dans le doux pays que ce grand homme a dirigé pendant quarante ans.  

En 2003 la télévision portugaise  a proposé à ses spectateurs un programme sur les Hommes illustres du Portugal: « Os Grandes Portugueses de Sempre ». Cette série de documentaires présentait les figures les plus marquantes de l’Histoire du Portugal. A la fin de la série les spectateurs ont été invités à élire le Portugais le plus important à leurs yeux, celui auquel ils vouent la plus grande admiration.

Voici les résultats de cette élection de cœur et de raison:

1º António de Oliveira Salazar – 41,0%

2º Álvaro Cunhal – 19,1%

3º Aristides de Sousa Mendes – 13,0%

4º D. Afonso Henriques – 12,4%

5º Luís de Camões – 4,0%

6º D. João II – 3,0%

7º Infante D. Henrique – 2,7%

8º Fernando Pessoa – 2,4%

9º Marquês de Pombal – 1,7%

10º Vasco da Gama – 0,7%

Ce classement se passe de tout commentaire.

C’est un universitaire qui présente le documentaire sur Salazar : le Professeur Jaime Nogueira Pinto.

Une brève introduction rappelle que Salazar fut appelé au Gouvernement dans une période de grande instabilité, instabilité qui avait été provoquée par l’installation de la 1ère République. Puis elle évoque la fidélité constante de Salazar au Portugal pauvre et rural, en citant une phrase célèbre de l’homme d’Etat:

« La certitude de la Lusitanie est de bonne souche, comme le vin, le fromage, la pomme, le granit. »

Le documentaire s’ouvre sur des images de la guerre d’Espagne. Le Professeur Nogueira Pinto commence alors sa longue analyse, que nous allons tenter de rapporter le plus fidèlement possible ici.

Salazar est le grand défenseur du Portugal et des Portugais; sa plus grande préoccupation pendant 40 ans concerna la défense et le maintien de l’indépendance du Portugal. La Raison d’Etat, c’est-à-dire l’intérêt national portugais, fut le grand moteur de sa politique et de sa stratégie. Il avait compris que la victoire des forces communistes et anarchistes à Madrid aurait signifié le retour de l’idée d’Union Ibérique, autrement dit une union entre le Portugal et l’Espagne, union dont l’Espagne eût été le principal bénéficiaire. En homme politique réaliste, Salazar savait que la liberté d’un peuple dépend de l’indépendance de son pays.

En homme politique de formation chrétienne, il savait que la politique est le règne du mal, mais il savait aussi qu’elle est également la réalité, le quotidien. Il lui fallait donc rassembler les amis et les alliés et diviser et neutraliser les ennemis.

C’est pour toutes ces raisons qu’il décida de soutenir Franco qui par la suite allait lui être toujours redevable de sa victoire sur ses ennemis.

Puis vint la 2ème guerre mondiale.

Le Portugal ne pouvait cesser d’être allié à la Grande-Bretagne, qui en contrôlant les mers contrôlait l’accès à l’Empire colonial. Franco ne voulait pas davantage rentrer dans la guerre, mais les Anglais et les Américains se méfiaient du chef d’Etat espagnol. Salazar défendit alors la position de Franco auprès de l’Angleterre et des Etats-Unis. Les prises de position et la diplomatie de Salazar lui permirent de garder l’Empire portugais tout en maintenant la Péninsule Ibérique dans la neutralité.

Mais qui est cet homme?

Antonio de Oliveira Salazar naît le 28 avril 1889, dans une famille rurale. Il dira de lui-même:

« Pauvre, enfant de pauvres, je dois à la Providence la grâce d’être pauvre ».

M. Nogueira Pinto parcourt la modeste maison natale de Salazar. Il signale l’honnêteté et la probité extraordinaires de l’homme d’Etat portugais qui, contrairement à d’autres hommes puissants de ce monde, ne s’enrichit jamais.

Salazar, dit-il, doit cette probité à plusieurs caractéristiques qui lui sont propres: sa religiosité, sa modestie, ses racines campagnardes, sa perception faite de méfiance à l’égard des privilèges octroyés par la naissance ou par l’argent et qui sont toujours susceptibles d’infliger des humiliations aux pauvres.

Eduqué dans la sagesse rurale et le bon sens des campagnes, cet homme saura prendre des décisions, affronter les risques, et courir les dangers lorsqu’il sera confronté à l’Histoire. Il saura vivre dangereusement lorsque les intérêts nationaux, ou les convictions et les valeurs qu’il place au-dessus de tout seront mis en jeu. Dans ces moments-là, il est capable d’être Grand comme les plus Grands.

L’enfant de paysans, l’Universitaire de Coimbra sera le gardien de la grandeur historique, le délégué des Portugais illustres qui ont construit et défendu l’indépendance de la Nation. Il fut le successeur de la lignée de D. Afonso Henriques, le roi fondateur; de l’Infant Henri le Navigateur; de Nuno Alvares, saint et Connétable; de D. João II, le Roi Parfait…

En 1910 Antonio Oliveira Salazar devint séminariste. Il fit ensuite des études à l’Université de Coimbra.

Pendant la 1ère République il put observer la dictature de la rue et le chaos politique des gouvernements qui se succédaient au rythme des coups d’Etat. Il savait que ces désordres, qui s’attaquaient avec une très grande violence au catholicisme, venaient de loin.

Depuis 1834 et la proclamation du Libéralisme au Portugal, les catholiques avaient été « les dindons de la farce » et les boucs émissaires de la Révolution et des révolutionnaires. Mais avec l’instauration de la République Démocratique de 1910 ils étaient devenus de fait des citoyens de seconde zone. Dès le 5 octobre on assassina des prêtres; plus tard les ordres religieux furent expulsés, les évêques, les prêtres et les laïcs catholiques eurent à subir des persécutions, des vexations et des humiliations de toute sorte.

Salazar voyait bien que la grande priorité était celle d’un Etat ordonnateur, peu importait pour lui que celui-ci fût monarchiste ou républicain. Cet Etat aurait pour devoir de se placer au-dessus des divisions des partis politiques, de se montrer capable de maintenir l’ordre, d’imposer la loi et de défendre les Colonies. Un Etat qui devrait être à même de défendre le prestige national et d’imposer le nom du Portugal dans le monde.

En 1928 Salazar est professeur à l’Université de Coimbra, où il enseigne les Finances Publiques, lorsque les militaires qui avaient institué la Dictature Militaire en 1926 font appel à lui pour diriger le Ministère des Finances.

Salazar a alors le soutien des militaires et des catholiques, il a le soutien des républicains conservateurs et de la plupart des monarchistes, il a le soutien des classes supérieures et des classes moyennes urbaines. Mais il a surtout le soutien de la campagne, qui est conservatrice, patriote et catholique.

Pour ses partisans il est devenu l’homme providentiel, celui qui pourra harmoniser les institutions pour défendre les intérêts du pays. Voilà ce que veulent les armées, voilà ce que veulent les élites, voilà ce que veut le peuple tout entier.

La population apprécie chaque jour davantage le nouveau dirigeant, parce que, au-delà de tout le reste, il a su stabiliser le prix du pain. Le problématique prix du pain.

Arrivé au pouvoir, Salazar s’était attaqué au problème financier en exerçant un contrôle rigoureux de la dépense et en améliorant la collecte des recettes. Il avait exigé d’avoir le contrôle total des dépenses de l’ensemble des Ministères.

Et les résultats ne se sont pas fait trop attendre.

De 44% du PIB en 1922, la dette extérieure passe à 32% en 1930, à 19% en 1935. Puis elle se stabilise à 5% en 1940.

Dès que le pays reconstitue des réserves financières, les investissements d’envergure et les grands travaux publics peuvent commencer.

Dans les années trente Salazar s’applique à développer la production agricole alimentaire pour faire baisser les importations, tout en maintenant le prix bas des produits. On assiste ensuite aux grands plans d’électrification et à la construction des infrastructures : routes, ports, chemins de fer. L’industrialisation s’accélère. Les travaux publics s’investissent dans la construction d’importants bâtiments nationaux et dans celle de nombreux logements sociaux bien conçus, confortables et agrémentés de jardins.

Pendant les quarante ans du gouvernement de Salazar le rendement national a crû d’environ 8 fois: il a pratiquement doublé entre 1926 et 1939, il a stagné et s’est un peu rétracté pendant la guerre mondiale, puis, à partir des années 50, il a connu une accélération importante atteignant 8% de taux de croissance réelle par an.

L’influence de la tradition anti-parlementariste est évidente chez Salazar. Il aurait fait la confidence suivante au Cardinal Cerejeira: « La situation idéale de l’exercice du pouvoir est celle du 1er ministre d’un roi absolu ». Il ne se voit pas lui-même comme étant à l’origine du pouvoir, mais comme un exécutant au service d’une autorité supérieure.

La caractérisation politique du régime créé et institutionnalisé par Salazar n’est pas facile à faire. Certains tendent à l’appeler un fascisme, une forme portugaise du fascisme. D’autres disent qu’il s’agissait essentiellement de la réalisation de la « démocratie organique » chère aux Papes sociaux.

Certes l’Etat Nouveau fut, sans conteste, un régime nationaliste, autoritaire et conservateur, avec une économie de marché, mais un marché sur lequel s’exerçait une certaine autorité étatique. Cependant le régime salazariste n’a pas endossé les particularités des régimes fascistes: il n’était pas révolutionnaire et il n’a jamais prétendu utiliser l’Etat pour changer la société.

La trilogie Dieu, Patrie, Famille, qui reflétait le régime de Salazar, définit encore aujourd’hui la Droite portugaise qui est chrétienne, patriotique, solidariste, et qui se montre régulièrement assez méfiante à l’égard du capitalisme libéral.

C’est du reste cet esprit de solidarité humaine qui a également inspiré la politique des réfugiés pendant la seconde guerre mondiale. Fuyant l’Europe dévastée et occupée, près d’un million de réfugiés, parmi lesquels plus de cent mille juifs, ont afflué au Portugal. Il y a de multiples preuves de l’intérêt de Salazar pour l’accueil et les conditions de bien-être de ces personnes. Durant ces années de guerre mondiale Lisbonne fut ainsi une oasis de paix et un point d’espérance à l’extrême occident de l’Europe.

Le style et la forme du gouvernement de Salazar sont en cohérence avec sa personnalité. C’est un style hautement centralisateur, très organisé, dont les décisions sont fondées sur les informations de collaborateurs de confiance. Il s’agit d’un travail minutieux, de décisions toujours pondérées et d’un intérêt constant porté aux territoires ultramarins.

Salazar estimait, en effet, que sans son Outre-mer le Portugal perdrait une grande partie de son importance et risquerait d’être absorbé par la Péninsule Ibérique, cessant ainsi d’exister en tant qu’Etat indépendant. Voilà pourquoi il a lutté comme il l’a pu et avec toutes les armes possibles pour défendre les terres lointaines que les ancêtres illustres avaient apporté à la Nation.

Jusqu’aux années cinquante il était normal pour un pays européen de posséder un empire ultramarin. Mais c’est précisément dans les années cinquante que tout va commencer à changer et que le Portugal va se trouver de plus en plus isolé.

Le mouvement anti-colonial commença en 1954, en Inde. En 1961 l’armée hindoue conquit les comptoirs portugais. Vinrent ensuite les attaques sur les bâtiments publics à Luanda, par des militants du Mouvement de Libération pour l’Angola, soutenus par l’URSS. Puis des attaques furent perpétrées contre les populations civiles: plusieurs milliers de personnes furent assassinées.

Salazar appela alors son peuple à défendre l’Angola.

Mais la géopolitique avait changé, à la tête des nations l’Angleterre avait été remplacée par les Etats-Unis qui imposaient désormais un nouveau jeu politique. Bien qu’étant parfaitement conscient des nouvelles règles de l’Ordre Mondial, Salazar voulait à tout prix maintenir la souveraineté de son Outre-mer et il se jeta avec son peuple dans cette guerre difficile.

Ce fut une guerre longue et courageuse. Mais l’ordre mondial désormais en place ne voulait pas qu’elle fût gagnée par un peuple d’Europe.
Vinrent alors les traîtres à la Patrie, qui au nom des Droits de l’Homme et du Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes s’élevèrent contre leur propre peuple.
Et la « Révolution des oeillets » advint.

Elle précéda la longue litanie des révolutions trafiquées et des printemps arabes. Macabre stratégie du génocide européen à venir.
Aujourd’hui, chez nous, les mêmes traîtres continuent leur oeuvre mortifère.

                                                                                                                                                                             Un pèlerin

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