Auteur des premières biographies d’Elisabeth Feodorovna, d’Ileana de Roumanie, de sainte Catherine de Lesna, du grand-duc Nicolas Romanov, et de Ménélik II l’unificateur, soleil de l’Éthiopie (2021), Jean-Paul Besse est docteur d’État en histoire. Spécialiste de l’Europe centrale et orientale, il a été professeur invité des universités serbes et de Nijni Novgorod. Chevalier de la Légion d’honneur, primé par l’Académie française, il enseigne à l’Institut Saint-Pie X. Jean-Paul Besse nous offre une nouvelle biographie dans un style relevé et accrochant .
« Les siècles les plus dépravés ont fait surgir des floraisons des saints, disait Salazar, ce sont aujourd’hui les hommes d’Etat qui doivent faire pénitence. » Salazar se montrait peu. Il gouvernait. Il travaillait dans sa petite maison blanche du cœur de Lisbonne, juste derrière l’Assemblé Nationale, avec les « Pensées » de Pascal et les « Confessions » de saint Augustin près de lui. Dans ce lieu sévère et discret, Salazar a vécu la longue révolution de son pays, la naissance de l’Etat nouveau, la terrible période de la guerre civile en Espagne, les sombres conséquences de la seconde guerre mondiale, la guerre froide, la décolonisation, l’enlisement. Jusqu’à la fin, Salazar a maintenu le Portugal, son empire, ses traditions, sans un écart, sans hâte, impavide ! Corporatiste, imprégné de pensée catholique sociale et conservatrice « il établit l’Estado Novo (l’État Nouveau), un régime autoritaire et corporatif qui permit au pays, malgré de réelles difficultés, de connaître une stabilité politique et économique lui évitant notamment d’entrer dans la Seconde Guerre mondiale ».
Jean-Paul Besse retrace ici la destinée peu connue du doutor dont la devise était « Étudier dans le doute, réaliser dans la foi », en évitant l’écueil du dénigrement autant que du panégyrique. Et si l’on s’élève au plan spirituel, sans doute faut-il reconnaître la protection mariale dont bénéficia la nation de Fatima au long de quarante ans de gouvernance ; gouvernance de celui dont le général De Gaulle déclarait en 1962 qu’ »à la fois le peuple de France et moi personnellement respectons l’œuvre exemplaire réalisée et qu’il continue d’accomplir pour le bénéfice du Portugal et du monde ».
À sa mort, le Portugal avait neuf tonnes d’or en réserve. Et s’il eût été légitime d’en soustraire une fraction pour lutter contre l’illettrisme, si les méthodes de la redoutable P.I.D.E. (police politique) n’inspirent aujourd’hui que juste réprobation, l’œuvre du président du Conseil Antonio de Oliveira Salazar (1889-1970) ne fut pas seulement financière et stabilisatrice, mais permit au pays d’échapper à la crise de 29, aux destructions de la Seconde Guerre mondiale, à la révolution communiste en sa métropole et ses outremers.
Loin des clichés véhiculés par les tenants de la pensée unique, cette biographie que nous propose Jean-Paul Besse remet les choses à leur place.
Un livre passionnant, au texte riche de documents, d’un cahier-photos et de nombreuses annexes étayant un récit d’historien. Une lecture pleine d’enseignements. Voilà un beau cadeau de Noël, entre histoire et actualité !
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Salazar, le consul impavide, Jean-Paul Besse, Editions Via Romana, 222 pages, 20 €
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