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« Saint » Jean-Paul II et son amitié dangereuse avec la philosophe polonaise Anna-Teresa Tymieniecka

"Saint" Jean-Paul II et son amitié dangereuse avec la philosophe polonaise Anna-Teresa Tymieniecka
« Saint » Jean-Paul II et son amitié dangereuse avec la philosophe polonaise Anna-Teresa Tymieniecka

Scoop de la BBC hier soir, lundi 15 février 2016. Pendant que François au Chiapas se voit remercié par les indigènes pour avoir autoriser à nouveau le diaconat d’un nombre important d’hommes mariés, palier pour revendiquer des prêtres indigènes mariés, l’histoire de l’amitié intime, pendant plus de 30 ans, entre le pape Jean-Paul II et une philosophe polonaise, Anna-Teresa Tymieniecka,  voudrait par les médias anticatholiques relancer en Europe le débat sur le célibat sacerdotal.

Intitulé « The secret letters of Pope John-Paul II » (Les lettres secrètes du pape Jean-Paul II) le programme de la BBC anglaise révèle, à partir de photographies et de lettres échangées, un lien étroit entre le pape et une femme mariée,  Anna-Teresa Tymieniecka. La BBC précise cependant « qu’il n’y a pas de trace que le pape ait rompu le vœu de chasteté » bien que les lettres de « formelles » deviennent avec le temps « de plus en plus intimes ».

Achetées en 2008 pour un chiffre à 7 zéro par la Bibliothèque National de Pologne, ces lettres ont été tenues loin du public jusqu’à maintenant. L’émission, qui ne produit que les lettres écrites par Jean-Paul II,  évoque également un cadeau offert par Karol Wojtyla à Anne-Thérèse : son bien le plus précieux, le scapulaire que son père lui avait été offert au moment de sa première communion, qui revêtait ainsi une signification toute spéciale : « de vous sentir partout où vous êtes, dans toutes les situations, que vous soyez loin, ou proche. »

Ce fut en 1973 que le futur pape, archevêque de Cracovie, et la femme mariée se connurent. Ils collaborèrent à l’écriture d’un livre en langue anglaise sur la philosophie. Les premières lettres datent de cette époque mais en 1978 quand Wojtyla devint pape il écrivit à son amie : « Je vous écris après l’événement, de manière à ce que la correspondance entre nous puisse continuer. » En 1990, après que les médecins lui eurent diagnostiqué la maladie de Parkinson, il lui envoie une missive contenant ce message : « Je suis entrain de penser à vous, et dans mes pensées je viens à Pomfret (là où elle habitait en Angleterre) tous les jours. » Dans une autre lettre il va jusqu’à affirmer « Déjà l’an dernier, je cherchais une réponse à ces mots « je vous appartiens », et finalement, avant de quitter la Pologne, j’ai trouvé un moyen – un scapulaire. Je vous accepte et ressens votre présence dans toutes les situations, quand vous êtes proche, et quand vous êtes très loin. »

Lettres intimes donc adressées à une femme mariée par Karol Wotjtyla avant et après son ascension à la fonction pontificale, lettres qui dépasse très clairement le stade de la simple amitié entre un homme et une femme et qui exprime de façon très claire des sentiments amoureux.

Clifford Longley, le journaliste de la BBC spécialiste des questions religieuses, commente : « Je pense qu’il y a de sérieuses questions à se poser à propos de cette amitié. Ma première réaction est, qu’en les regardant du point de vue du mari, je ne serais pas du tout à l’aise avec tout ça. » « Mon impression c’est qu’elle était amoureuse du pape. Et cela aurait du être un avertissent pour lui de prendre du recul mais visiblement il ne l’a pas fait. » « Le célibat, continue le journaliste avec un bon sens qui manque à bien des hommes d’Église, ne concerne pas strictement seulement un non-engagement dans des rencontres sexuelles. Des dégâts peuvent être causés tout autant par des rapports émotionnels que physiques. »

On pourra objecter qu’une relation amoureuse conservée chaste n’est pas un mal mais au contraire permet de grandir de façon héroïque dans un amour plus pure parce que plus contraignant et plus exigeant. Cela est vrai dans la limite ou la prudence exige autant d’un pape que d’une femme mariée de ne pas attiser par des lettres sentimentales une relation interdite. L’héroïsme et la fidélité absolue auraient exigé une rupture de cette relation, ce qui n’empêchait l’un et l’autre de se conserver dans la prière et la privation de ces échanges.

L’histoire des relations très amicales que Jean-Paul II pouvait entretenir  avec certaines femmes était déjà un fait connu même avant sa canonisation conciliaire. Entre autres, les lettres entre le pape Wojtyla et la  psychiatre de Cracovia, Wanda Poltawska, avaient été examinées par le Vatican avant la « béatification » du pape polonais.  Le cardinal Angelo Amato, Prefet de la Congrégation pour la Cause des Saints, avait affirmé à l’époque, en 20011, « qu’il n’y avait aucun problème. » !

Aujourd’hui, le « problème » éclate médiatiquement ! Fait « saint » en un temps record, au mépris de toutes les règles les plus élémentaires de prudence, ces lettres intimes éclairent d’une lumière nouvelle la vie sentimentale de Jean-Paul II. Et cette liaison dangereuse car hautement imprudente qui dura jusqu’à la mort du pape, même si elle ne fut que platonique et épistolaire,  jette un trouble particulier sur Karol Wotjyla et éclabousse inévitablement sa réputation et démontre, antre autre raison, l’impossibilité d’une réelle canonisation.

A quand un débat ouvert, non sur le célibat sacerdotal que veulent les médias, mais sur la « sainteté », vraiment très spéciale et pour le coup savamment protégée par les mêmes, de Jean-Paul II ?

Francesca de Villasmundo

 

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