La perte de Palmyre par l’armée Syrienne, fait espérer aux chacals de la coalition arabo-occidentale que la chute de Bachar el Assad qui a si bien résisté jusque-là aux islamistes soutenus, armés et bien souvent formés par eux, est proche. C’est ce qu’annonce, non sans délectation, l’ensemble de la presse internationale occidentale.
François Hollande hier, à son arrivée au sommet et Riga des pays membres de l’UE et de six ex-républiques soviétiques, déclarait qu’il fallait agir contre le péril terroriste: «Nous devons agir, parce qu’il y a un péril» pour «des monuments qui sont inscrits au patrimoine de l’humanité et en même temps nous devons agir pour lutter contre Dach (Sic!)», il faut «trouver une solution politique en Syrie et c’est ce que fait la France et ce qu’elle fait depuis longtemps», a-t-il poursuivi rappelant que «tous les jours le groupe Dach (Sic) mais aussi le régime se livrent à des combats et se livrent aussi à des pressions sur les populations civiles».
Mais, s’interroge-t-on, pourquoi s’alarmer maintenant alors que Palmyre était cernée depuis des jours? N’aurait-il pas fallu agir plus tôt, quand il en était temps ?
Palmyre est un joyau de l’Antiquité parmi les plus beaux du patrimoine de l’humanité. Mais intervenir plus tôt cela se serait signifier pour M. Hollande et Cie, coopérer avec l’armée régulière syrienne et donc prendre contact avec Bachar-el-Assad. Au lieu de cela l’Occident comme la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar pouvaient observer l’armée syrienne gouvernementale s’épuiser face à un Etat Islamique qu’ils soutiennent en sous-main. L’armée américaine était pourtant intervenue dans le même temps à Al-Omar, l’un des plus grands champs pétroliers de la Syrie, sans doute beaucoup plus précieux que l’antique merveille qu’est Palmyre, pour les yankees.
Il semble que Bachar-el-Assad ait fort bien détecté la manœuvre puisqu’il, a semble-t-il, demandé aux troupes syriennes de se retirer. L’armée syrienne qui avait repoussé avec succès l’EI quelques jours plus tôt alors que la province et d’ al-Anbar en Irak tombait, n’a cette fois-ci opposé qu’une très faible résistance, selon les observateurs, ce qui pourrait laisser supposer qu’elle s’est retirée plus ou moins volontairement. Certains spécialistes appellent à ne pas se réjouir trop vite, puisqu’ils n’ont observé aucune débandade du côté de l’armée syrienne, au contraire, elle se préparerait à une contre-attaque. Les puissances qui manipulent les islamistes, toujours prêts lorsqu’il s’agit de guerre sainte (djihad), pour accomplir les basses besognes, n’attendent que l’épuisement de la résistance nationale. François Hollande regrettait que les populations soient les victimes de l’affaire, encore n’aurait-il pas fallu, Monsieur le Président, armer les islamistes ni les encourager à déstabiliser le pouvoir légitime de la Syrie.
Pour Mathieu Guidère, spécialiste du conflit, interrogé sur Europe1, la stratégie de l’EI est très claire. « D’un côté, ils disent défendre les sunnites de Syrie et d’Irak qu’ils estiment être vitalement menacés par le régime chiite syrien et irakien ainsi que par le Hezbollah chiite. De l’autre, ils veulent asseoir leur contrôle sur toutes les régions chiites, c’est-à-dire le Nord de la Syrie et le centre de l’Irak ». L’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar et l’OTAN ont systématiquement se servent systématiquement de la poussée des sunnites qu’ils favorisent, pour asseoir leurs intérêts.
Le régime syrien a subi ces derniers mois une série de revers militaires, après plus d’un an de victoires successives face aux rebelles qui tentent de le renverser depuis maintenant quatre ans.
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