Tout juste nommée à la tête du ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem était invitée dimanche 31 août sur le plateau de TF1, afin d’évoquer la réforme des rythmes scolaires. Et elle sort déjà le bâton.
“Il faut que les communes respectent la loi et nous ne tolérerons aucune exception.” Le ton est donné. A peine arrivée à la tête du ministère de l’Education Nationale, la très controversée Najat Vallaud-Belkacem menace les maires. La semaine à quatre jours et demi a été votée. Que la première année ait été un fiasco et que les avis soient plus que partagés n’y cghangera rien : la réforme sera appliquée coûte que coûte. Le ton se durcit. Les menaces arrivent. “Je serai ferme sur les principes : si des maires ne font pas respecter la loi, les préfets le feront à leur place.”
Résultats positifs ?
Elle menace tout en appelant les enseignants et les parents d’élèves au calme. “Moi, je suis dans l’apaisement”. On croit rêver lorsqu’on l’entend cinq minutes après prévenir les maires que s’ils ne se mettent pas dans le rang, les préfets les y forceront. Bel apaisement, en vérité.
Curieusement, Najat Vallaud-Belkacem donne comme première raison à cet entêtement ministériel le fait que la loi a été votée. Son utilité ou sa nécessité, au final, ne sont pas si importantes. Il est vrai qu’elle glisse, au cours de l’entretien, que des “effets très positifs” lui ont été remontés de “toutes les écoles” qui ont déjà commencé la mise en place des rythmes scolaires. Mais on peine à la croire. Les échos que l’on entend pourtant sur le terrain sont loins d’être aussi flatteurs pour cette grande réforme du quinquennat Hollande : manque de moyen, enfants fatigués, parents désabusés… Mais d’effets positifs, point !
Car ces pléthores d’activités que l’on promettait aux petits écoliers ont diminué comme neige au soleil devant les coûts engendrés. Les communes n’avaient déjà plus d’argent pour assurer leur rôle, où iront-elle chercher de quoi financer de nouvelles activités ? Et là où elles ont pu être mises en place, ce sont les enfants qui ne suivent plus : le rythme trop soutenu aura eu vite raison de leur endurance. Et est bien raisonnable de proposer un nombre incalculable d’activités quand en parallèle le niveau scolaire des petits élèves sombrent dans les profondeurs du néant ? A quoi sert le théâtre, la sculpture, la danse ou le cirque lorsque l’on sait à peine lire et encore moins compter ?
“Je ne nie pas qu’il puisse y avoir des difficulté”, tempère la ministre. Sans pour autant remettre en question sa réforme : “Toute réforme entraîne des frottements ici ou là parce qu’il faut s’adapter au changement.” Autrement dit : on garde le cap ! A l’aube de la rentrée, l’année scolaire promet déjà d’être bien mouvementée.
Roxane Dulac
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